Prix de mi-carrière - arts visuels
Le Prix de la Fondation Hnatyshyn pour les arts visuels, d’une valeur de 30 000 $ (anciennement 25 000 $), est remis à un•e artiste canadien•ne à mi-carrière, en reconnaissance de l’excellence et de l’innovation dont iel a fait preuve dans son œuvre et en anticipation du caractère remarquable de ses réalisations artistiques futures.
Le Prix d’excellence de la Fondation Hnatyshyn pour le commissariat en art contemporain, d’une valeur de 20 000 $ (anciennement 15 000 $), est accordé à un•e commissaire à mi-carrière, en reconnaissance de sa contribution importante à l’avancement de l’art contemporain au Canada.
Les deux prix sont décernés à chaque année et chaque prix ne peut être reçu qu’une seule fois par la même personne. Les catégories admissibles dans les arts visuels sont la peinture, le dessin, la gravure, la sculpture, la photographie, les installations tridimensionnelles et les installations multimédias.
Les artistes et les commissaires ne peuvent pas postuler pour ces prix. C’est à un jury expert, composé de professionnels en art canadien, qu’est confiée la tâche de dresser une liste de candidats et de choisir les personnes lauréates. Les candidats et candidates doivent être citoyens canadiens ou résidents permanents.
Lauréat•es remarquables
Parmi la longue liste de remarquables artistes et commissaires ayant reçu des prix de mi-carrière de la Fondation Hnatyshyn, notons Curtis Talwst Santiago et Wanda Nanibush (2024), Bridget Moser et Sharon Fortney (2023), Hajra Waheed et Michelle Jacques (2022), Isabelle Hayeur et Heather Igloliorte (2021), Marianne Nicolson et Emelie Chhangur (2020), Dana Claxton et Catherine Bédard (2019), et bien d’autres.
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Les candidats pour le prix décerné aux artistes seront identifiés à partir de l’excellence et de l’ampleur de leurs corpus, telles que démontrées par les évaluations de leurs pairs, par des acquisitions majeures et par des expositions personnelles dans des institutions professionnelles.
Les candidats pour le prix décerné aux commissaires auront démontré un soutien exceptionnel à l’expression artistique novatrice par la production d’un nombre important d’expositions d’envergure qui, par leur vision, leur présentation et leur documentation, font évoluer la conscience et l’appréciation qu’ont les Canadiens et Canadiennes de l’art contemporain. Les commissaires indépendants, de même que ceux et celles qui ouvrent dans un cadre institutionnel, sont éligibles.
La Fondation Hnatyshyn définit un•e artiste ou un•e commissaire en milieu de carrière comme un•e artiste ou un•e commissaire de tout âge qui a commencé à travailler professionnellement ou à être reconnu par ses pairs au cours des 8 à 20 dernières années, qui a fait preuve d'excellence et d'innovation dans l'ensemble de son œuvre et qui promet des réalisations artistiques ou de commissariat exceptionnelles dans les années à venir. En cas d'ambiguïté sur l'éligibilité d'un•e artiste ou d'un•e commissaire à un prix de mi-carrière, la Fondation renvoie la décision au comité de sélection chargé de déterminer le/la lauréat•e du prix.
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2023
Prix d’excellence en mi-carrière de la Fondation Hnatyshyn pour les arts visuels
Curtis Talwst Santiago (il)
L'artiste dans son atelier de Munich, photographié par Constantin Mirbach. 24 avril 2024.
CURTIS SANTIAGO est né pendant l'hiver 1979 de parents trinidadiens qui ont émigré en Alberta. Vivant en banlieue, il est influencé par ses frères aînés. L'un, athlète et motivateur, l'a encouragé à se produire sur scène dès qu'il a su chanter. L'autre, artiste et acteur, a cultivé l'intérêt et l'amour de Curtis pour l'art et la musique. Le voilà au milieu des camionnettes et du hockey, en train d'apprendre à connaître Basquiat et l'art noir sous la tutelle de ses frères. C'était un enfant nocturne, qui ne voulait jamais dormir et qui trouvait son inspiration sur les murs de sa chambre. Sa mère ramenait des rouleaux de papier journal de son travail au journal et plaçait de grandes feuilles de papier près de son lit pour qu'il puisse dessiner jusqu'à ce qu'il s'endorme.
Le week-end, le sous-sol de sa famille accueillait les Socas du samedi soir. Le calypso et la danse les transportaient sur l'île pour quelques heures de gaieté. Il se faufilait en haut des escaliers et s'imprégnait de la musique et de l'énergie. La musique a guidé ses débuts artistiques et continue de transfigurer sa pratique. C'est elle qui l'a propulsé à Vancouver au début de la vingtaine. Cette saison des pluies l'a poussé à peindre pour chasser le gris persistant et l'a incité à frapper à la porte de Lawrence Paul Yuxweluptun pour lui demander d'être son mentor. Un simple oui a ouvert la voie au génie, aux techniques et à l'authenticité inhérents au travail de Lawrence. Sa propre pratique a évolué pour l'amener à organiser sa première exposition solo à Vancouver en 2008 et cette évolution a continué à étendre son expérience au-delà de Vancouver et du Canada. Il a étudié à la New York Studio School et a été artiste en résidence à Pioneer Works, à Brooklyn, avant d'aller plus loin.
Sa quête de découverte de ses propres origines l'a conduit au Portugal pour étudier les Maures et l'influence africaine dans l'art. Il a passé du temps en résidence en Afrique du Sud où il a appris à perler avec la Beaders' Guild et a fait l'expérience d'une belle interconnexion avec les familles et les artistes locaux. Il a également été en résidence à Black Rock, au Sénégal, ce qui lui a permis d'approfondir son expérience africaine. Curtis réside actuellement à Munich avec son fils et sa compagne et a créé un réseau de soutien avec des galeries et des collectionneurs du monde entier. Ses œuvres font partie des collections permanentes de la Galerie nationale d'art du Canada, du Lenbachhaus-Munich, du Studio Museum-Harlem, du Nevada Museum of Art et de bien d'autres encore.
A man not in the mood for salsa, 2024. Fusain et pastel doux sur papier Arches, 64 × 84 cm. Photo avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Martina Simeti.
Culture in the Key of Kerry, Sung by my Aunties on a Saturday afternoon, 2024. Boîte à bijoux récupérée, papier, cuir, plastique, bois, peinture acrylique, peinture à l'huile, cheveux humains, feuille d'or, mastic époxy. 4 x 3 x 2 1/2 in (10,6 x 7,6 x 6,3 cm). Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de la galerie Rachel Uffner.
« Quelle façon de terminer la journée! J'ai été absolument choqué de lire le courriel de la Fondation Hnatyshyn. Je n'y ai pas cru au début et j'ai dû le relire plusieurs fois. C'est un honneur de recevoir ce prix et de rejoindre la longue liste des lauréats estimés. J'éprouve une grande fierté à voir mon nom associé à ceux de Rebecca Belmore, Stan Douglas et Janet Cardiff. Je mentionne plus particulièrement ces trois artistes. Au début de mon parcours, j'ai rencontré leurs œuvres à des moments critiques de mon développement, ce qui a profondément élargi ma perception de ce à quoi une pratique pouvait ressembler. Ce prix me rappelle de me mettre la tête au travail. Je voudrais dédier ce prix à Monica et Frank Santiago pour leurs innombrables sacrifices et leur courageuse décision d'immigrer au Canada, permettant ainsi à leurs enfants de poursuivre leurs rêves, même s’ils peuvent avoir eu l’impression que personne ne remarquait leur travail. Je tiens également à exprimer ma gratitude aux commissaires et à mes collègues artistes pour avoir reconnu ma contribution au paysage artistique dynamique du Canada ».
Décision du comité de sélection
Lindsey Sharman décrit comme suit l’œuvre de Santiago : « La pratique multiforme de Santiago est passionnante et continuellement inattendue. Santiago a une pratique multidisciplinaire qui englobe les miniatures, la peinture, le dessin, l'installation, le perlage et la vidéo. La pratique de Santiago est stratifiée, techniquement précise, conceptuellement riche et est un jeu de récits historiques et contemporains qui se chevauchent. Son travail met en évidence des histoires difficiles et inconfortables et épluche les couches de réalités contemporaines complexes tout en trouvant un espace pour la joie, le plaisir, le jeu, la sécurité et l'appartenance. Mieux connu pour ses dioramas miniatures placés dans des boîtes à bijoux antiques, Santiago est également un peintre et un dessinateur accompli. Il incorpore ces éléments dans des projets d'installation immersifs qui développent les éléments des œuvres plus petites pour faire littéralement entrer les spectateurs dans l'univers de l'artiste. Son travail est souvent à la recherche d'ancêtres. Sans se laisser décourager par l'inconnaissance de son passé ancestral, il joue plutôt avec les façons dont l'histoire, l'archéologie ou la muséologie présentent l'incertitude avec une autorité assurée. Le travail de Santiago élargit et effondre les échelles - échelles de temps et échelles de taille - pour retravailler et repenser la monumentalité, la réalité, l'autorité et le contrôle ».
Tairone Bastien ajoute : « Le travail de Santiago explore l'identité culturelle, l'imagination diasporique et la mémoire à travers un éventail toujours plus large de médias. Son habile mélange de récits personnels et historiques avec des questions contemporaines crée des mondes spéculatifs qui remettent en question les cadres coloniaux et honorent des formes de connaissance oubliées. Santiago refaçonne le paysage artistique canadien tout en affirmant une voix puissante dans la discussion mondiale sur l'art et l'identité. Son travail mérite d'être célébré et reconnu au plus haut niveau».
Prix d’excellence en mi-carrière de la Fondation Hnatyshyn pour le commissariat en art contemporain
Wanda Nanibush (elle)
Wanda Nanibush photographiée par Nadya Kwandibens, Red Works Studio.
WANDA NANIBUSH est une guerrière de l'image et des mots, une conmmissaire et une organisatrice communautaire anishinaabe-kwe de la Première nation Beausoleil, au Canada. Basée à Toronto, Nanibush est la directrice fondatrice d'aabaakwad (aabaakwad.ca), un rassemblement international annuel de conmmissaires, d'écrivains et d'artistes autochtones dont l’édition la plus récente a eu lieu à la Biennale de Venise. Elle a récemment remporté le Toronto Book Award pour son livre Moving the Museum, dont elle est coautrice et qui retrace une partie de son travail novateur au Musée des beaux-arts de l'Ontario en tant que commissaire inaugurale de l'art autochtone. Elle a assuré le commissariat d'enquêtes, d'expositions collectives et de rétrospectives, notamment : Robert Houle Red is Beautiful (NMAI, Smithsonian, Washington) ; Rebecca Belmore, Facing the Monumental (2019), (Canada et États-Unis) et Toronto : Tributes + Tributaries, 1971 - 1989 (AGO).
En 2025, Nanibush sera la « Helen Frankenthaler Visiting Professor in Curating » dans le cadre du programme de doctorat en histoire de l'art à CUNY, dans le département d'histoire de l'art. Elle fait également partie de l'équipe de commissaires pour Counterpublic 2026, la triennale de Saint-Louis. Elle a obtenu une maîtrise en études visuelles à l'université de Toronto, où elle a également enseigné des cours de troisième cycle. Elle est membre auxiliaire du corps enseignant de l'Université York. Nanibush a publié de nombreux ouvrages sur l'art, la politique, l'histoire, le féminisme et la sexualité autochtones.
Rebecca Belmore, performance Facing the Monumental à Queen's Park, Toronto organisée par Wanda Nanibush dans le cadre de son exposition House of Wayward Spirits, 2014. Photo de Wanda Nanibush
Entrée de Robert Houle Red is Beautiful au NMAI Smithsonian, Washington, D.C., 2023, sous la direction de Wanda Nanibush, visite organisée par AGO. Photo par Wanda Nanibush
« Je suis très honorée de recevoir cette reconnaissance de la part de la Fondation Hnatyshyn et d'un jury composé de commissaires et d'artistes estimés. Mon travail de commissaire est vraiment au service des artistes et des communautés, donc je partage cette reconnaissance avec eux pour leur travail transformateur. J'ai appris la philosophie, la politique, l'incarnation alternative, la capacité à rêver et bien d'autres choses encore grâce aux œuvres des artistes, et le commissariat est ma façon de leur redonner tout en partageant avec le public de nouvelles façons d'être. Ce prix me donne le courage de continuer ».
Décision du comité de sélection
Riva Symko a résumé la décision du jury comme suit :« Si nous parlons de travail de commissariat cette année, c'est de Wanda dont nous parlons. Si nous parlons de persévérance, de férocité, de courage, de remettre en question les institutions, c'est de Wanda dont nous parlons ».
Sylvette Babin note que : « cette nomination souligne non seulement la qualité des projets de commissariat de Wanda Nanibush mais salue également les prises de position de la commissaire pour la représentation des peuples autochtones et la mise en avant d’une justice réparatrice ».
Divya Mehra ajoute :« En tant que commissaire, auteure et défenseuse des droits de la communauté, Wanda fait preuve d'un engagement inébranlable à l'égard de ses valeurs. C'est ce genre de dévouement, de vision et de travail réfléchi que nous devons mettre en valeur et célébrer ».
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2024
Prix d’excellence en mi-carrière de la Fondation Hnatyshyn pour les arts visuels
Tairone Bastien, commissaire indépendant ; professeur adjoint, Université OCAD
Lori Blondeau, professeure adjointe, Université du Manitoba ; artiste ; lauréate en 2021 du Prix du Gouverneur général pour les arts visuels et médiatiques
Stanley Février, artiste ; Commissaire et directeur du Musée d'art actuel / Département des invisibles (MAADI)
Lindsey Sharman, commissaire, Art Gallery of Alberta
Scott Watson, professeur émérite, Département d'histoire de l'art, d'art visuel et de théories de l’art, Université de Colombie-Britannique
Prix d’excellence en mi-carrière de la Fondation Hnatyshyn pour le commissariat en art contemporain
Sylvette Babin, directrice d'Esse arts + opinions)
Michael Belmore, artiste
Brandy Dahrouge, conseillère artistique
Divya Mehra, artiste ; lauréate du prix Sobey Art 2022
Riva Symko, responsable des collections et des expositions et commissaire de l'art canadien, Winnipeg Art Gallery
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Pour la première fois dans son histoire, la Fondation Hnatyshyn est ravie de publier la courte liste d'artistes et de commissaires considérés pour des prix de mi-carrière.
Le Prix d’excellence en mi-carrière de la Fondation Hnatyshyn pour les arts visuels
Nadia Belerique
Howie Tsui
Skeena Reece
Marigold Santos
Le Prix d’excellence en mi-carrière de la Fondation Hnatyshyn pour le commissariat en art contemporain
Jason St-Laurent
Crystal Mowry
Anne-Marie St-Jean Aubre