PROGRAMME
Prix REVEAL pour l’art autochtone (2017)
Dans le cadre de ses plans visant à accroître son appui à l’égard de la pratique des arts autochtones, la Fondation Hnatyshyn a lancé en 2017 les Prix REVEAL pour l’art autochtone afin d’honorer les artistes autochtones canadiens œuvrant dans toutes les disciplines artistiques. Le programme exhaustif de prix et d’activités promotionnelles, qui inclut 150 prix de 10 000 $ décernés en 2017, suscita la création de nouvelles œuvres artistiques et laissa un patrimoine culturel durable.
Les prix visaient à reconnaître des artistes autochtones émergents et établis ayant une pratique traditionnelle ou contemporaine. Ils furent octroyés dans six catégories artistiques : danse, musique, théâtre, littérature, film/vidéo (arts médiatiques), et arts visuels/métiers d’art.
Les artistes ont été présentés lors d'un événement spécial le 22 mai 2017 à Winnipeg.
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Ann McCain Evans • The Hnatyshyn Foundation • The Assembly of First Nations • Shirley Greenberg • Gerda Hnatyshyn • Sheila Bayne • Le Conseil des arts du Canada • The Catholic Archdiocese of Ottawa • The Government of Saskatchewan • William & Shirley Loewen • Dasha Shenkman • The Stonecroft Foundation • James and Louise Temerty • Anonymous • Shelley Ambrose & Doug Knight • The Asper Foundation • Bax Investments • Ann Birks • The Bragg Foundation • Bruce Power • The John and Bonnie Buhler Foundation • Astrid Cohen • John Craig • The Danbe Foundation • The Government of the Northwest Territories • Gowling WLG • Greystone Managed Investments • Eric Jackman • Vera Klein • The Koerner Foundation • Yann Martel • Ann McCaig • Hon. Margaret McCain • Joanne and Rob Nelson • Nuclear Waste Management • James & Sandra Pitblado • The University of Saskatchewan • Todd Burke & Jennifer Block • BLP Investments Limited • Bruce & Vicki Heyman • Provincial Investments Inc. • Rob Guenette • Roman Catholic Toronto Diocese • Anglican Church of Canada • Gerry Arial • The Canadian Electrical Association • Sandra Irving • Harbour Grace Shrimp Co. Ltd • Myles Kirvan • Labrador Sea • Arnie Thorsteinson and Susan Glass • CanadaHelps • Barbara Fischer • Victoria Henry • John Hnatyshyn • Beverley McLachlin • Michael Moldaver • Maurice Panchyshyn • Rev. Gerard Pettipas • Ewa Piorko • Joanna Piorko • Nicole Presentey • Christopher Speyer • Dr. Shailendra Verma
Dons en nature
Air Canada • Beaver Bus Lines Ltd • Fairmont Hotel Winnipeg • Office of the Lieutenant Governor of Manitoba • VIA Rail
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Victoria Henry
Présidente du conseil d’administration de la Fondation HnatyshynBarry Ace
Artiste en arts visuelsDenise Bolduc
Productrice créative, programmatrice et consultante en artsChristine Lalonde
Commissaire et historienne de l’artDaniel David Moses
Poète, dramaturge, auteur et enseignantFlorent Vollant
Auteur-compositeur-interprète
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Les patrons d’honneur de ce projet incarnent les valeurs et les aspirations de la communauté qu’ils représentent et soutiennent cette initiative unique.
James Bartleman
Photo : Philippe Landreville
Membre de la Première Nation Chippewas de Rama et auteur de As Long as the Rivers Flow et The Redemption of Oscar Wolf, l’honorable James Bartleman a grandi à Port Carling, dans le comté de Muskoka. Après une remarquable carrière de 35 ans dans le Service extérieur canadien, il a été lieutenant-gouverneur de l’Ontario de 2002 à 2007. Le Programme de collecte de livres du lieutenant-gouverneur, qui a permis de recueillir plus d’un million de livres usagés à l’intention des écoles des Premières Nations, est une initiative importante mise en place au cours de son mandat. En 2008, le gouvernement de l’Ontario a créé le Prix James Bartleman pour la création littéraire des jeunes Autochtones afin de rendre hommage aux jeunes Autochtones pour leurs efforts de création littéraire.
Rosalie Favell
L’artiste photographe primée Rosalie Favell est née à Winnipeg, au Manitoba. S’inspirant de l’histoire de sa famille et de son héritage métis (cri/anglais), elle utilise une diversité de sources, de ses albums de famille à la culture populaire, pour présenter un autoportrait complexe de ses expériences en tant que femme autochtone contemporaine. Ses œuvres ont figuré dans des expositions au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et à Taïwan et font entre autres partie des collections du Musée des beaux-arts du Canada, du Musée canadien de la photographie contemporaine, du National Museum of the American Indian de la Smithsonian Institution et du Rockwell Museum of Western Art. Elle a travaillé avec des organismes communautaires de Winnipeg, des groupes éducatifs inuits à Ottawa ainsi que des groupes de Népalaises à Kathmandu.
James Hart
Photo : Ramsay Pictures
James Hart est l’un des artistes les plus accomplis de la côte du Nord-Ouest. Outre sa maîtrise de la sculpture de monuments et de mâts totémiques, il est également un créateur de bijoux et d’estampes talentueux. Il est considéré comme un pionnier parmi les artistes de la côte du Nord-Ouest pour son utilisation du bronze. Ses œuvres sont présentes dans des collections du monde entier, notamment au Musée des beaux-arts du Canada, au Musée canadien de l’histoire et à la Smithsonian Institution et il a exposé plusieurs fois en solo. Commandé pour le nouveau Michael Audain Museum de Whistler, The Dance Screen est le plus ambitieux projet de James Hart jusqu’à maintenant. En tant que chef du clan de l’Aigle depuis 1999, il porte le nom et le titre héréditaire de son arrière-arrière-grand-père, Charles Edenshaw.
Waubgeshig Rice
Photo : Shilo Adamson
Auteur et journaliste de la Première Nation Wasauksing, Waubgeshig Rice a développé une forte passion pour la narration d’histoires alors qu’il était enfant et découvrait son identité Anishinaabe. Les histoires racontées par ses aînés et ses expériences uniques au sein de sa communauté l’ont poussé vers la création littéraire. Les histoires qu’il a rédigées en tant qu’adolescent ont été publiées sous le titre Midnight Sweatlodge en 2011. Son premier roman, Legacy, est paru en 2014. Il est diplômé du programme de journalisme de l’Université Ryerson (2002) et a travaillé pour divers médias au Canada. En plus de rapporter les nouvelles en tant que journaliste, il a produit des documentaires pour la télévision et la radio. Il est actuellement vidéo-journaliste pour CBC News Ottawa. En 2014, il a reçu la Debwewin Citation décernée par la Nation Anishinabek pour l’excellence en narration d’histoires des Premières Nations.
Veuillez noter que les patrons d'honneur des Prix ne participent pas à l'administration de la Fondation et n’ont joué aucun rôle dans l'évaluation et la sélection des candidats.
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Ce programme est fermé.
Survol
Ces prix visaient à reconnaître des artistes autochtones émergents et établis ayant une pratique traditionnelle ou contemporaine. Les prix furent octroyés dans six catégories artistiques : danse, musique, théâtre, littérature, film/vidéo (arts médiatiques), et arts visuels/métiers d’art.
Les artistes sélectionnés pour un prix furent autorisés à utiliser la somme attribuée à leur entière discrétion.
Critères d’admissibilité
Pour être admissible, un candidat devait :
Être d’ascendance autochtone;
Aux fins de ces prix, les Autochtones incluent les Premières Nations, les Inuits et les Métis du Canada.Être citoyen canadien ou avoir le statut de résident permanent au Canada;
Être âgé d’au moins 18 ans au moment de soumettre sa demande;
Se définir et se décrire comme un artiste qui pratique actuellement son art.
Autres exigences
Les prix furentdestinés à des artistes qui pratiquent en tant qu’interprètes et créateurs. Les pratiques contemporaines et traditionnelles étaient toutes deux admissibles.
Disciplines artistiques
Danse, musique et théâtre
Dans les catégories danse, musique et théâtre, les prix étaient destinés à l’interprétation. Les traditions orales, la narration, la création orale, le pow wow et le hip hop étaient inclus. Les chorégraphes, les arrangeurs, les compositeurs et les directeurs n’étaient pas admissibles.Littérature
Dans la catégorie littérature, les prix étaient destinés à des auteurs d’œuvres de fiction, de non-fiction, de poésie et de théâtre.Film/Vidéo (arts médiatiques)
Dans la catégorie film et vidéo, les prix étaient destinés à des créateurs travaillant dans le domaine du film ou de la vidéo (argentique ou numérique), y compris l’animation, qui conservent le contrôle créatif de leurs œuvres. Les producteurs et les scénaristes n’étaient pas admissibles.Arts visuels et métiers d’art
Dans la catégorie arts visuels et métiers d’art, les prix étaient destinés aux pratiques conventionnelles en arts visuels (peinture, dessin, sculpture, photographie, estampe, techniques mixtes). L’installation, l’art de la performance et l’art conceptuel étaient également admissibles.Dans la catégorie métiers d’art, les pratiques contemporaines et traditionnelles étaient admissibles, y compris la sculpture, la fabrication de bijoux, la céramique, le travail du verre, le perlage, la fibre, le textile et la mode, et inclut les matériaux traditionnels/culturels comme les écailles de poisson, le touffetage de poils de caribou et la décoration en piquants de porc-épic.
Lauréats
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Nathan Adler est un écrivain et conteur émergent de la Première nation du Lac Des Mille Lacs, en Ontario.
« Je suis un conteur quel que soit le support sur lequel je travaille : une peinture, une piste audio, une vidéo ou l'art de l'écriture. Des histoires qui cherchent toujours à divertir, à éclairer et à décoloniser.
M'inspirant fortement de l'histoire de ma famille, de la langue, de la culture et des méthodes de narration anishinaabek, ainsi que de la recherche historique, des rêves, de l'intuition et du synchronisme, j'écris principalement de la fiction dans les genres de la fantaisie urbaine et de l’horreur, les genres d'écriture que j'aime le plus lire, et je m'efforce d'écrire aussi bien que mes auteurs préférés, qui ont tendance à avoir une esthétique littéraire gothique ainsi qu'un sens de l'humour noir. Les histoires sont ce qu'il y a de plus beau, de plus amusant et de plus génial à créer, et je ne vois rien de mieux que d'être un bon conteur ».
https://nathanadlerblog.wordpress.com/
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Susan Aglukark est une chanteuse inuite originaire d'Arviat, au Nunavut.
« Autant j'aime chanter et écrire des chansons (et j’adore chanter!), j'aime encore plus le travail d'éveil et de guérison du soi intérieur par le biais de l'art et de la musique. Le processus derrière chaque album représente les endroits ou les points où je me trouve dans mon cheminement personnel de guérison.
Ma vision est de répandre le pouvoir de la musique en tant que guérisseur ».
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Kateri Akiwenzie-Damm est une écrivaine de la Première nation Chippewas de Nawash, Saugeen Ojibway Nation (SON).
« Mon travail s'inscrit dans un continuum de pratiques culturelles artistiques comprenant l'art oratoire, les cycles d'histoires, les chansons, les chants, les invocations, la poésie, les livrets, les récits, les romans, les essais, les pièces radiophoniques, la non fiction créative, l'écriture 'expérimentale' et les travaux multidisciplinaires. Il est issu des traditions de mon peuple et du canon de la littérature Anishinaabek.
SON est le territoire d'origine de générations d'écrivains, d'orateurs et de conteurs renommés, dont Nahnebahwequay, Basil Johnston, Duke Redbird, Lenore Keeshig et ma grand-mère Irene Akiwenzie.
Mon travail s'inspire de mon ascendance mixte et du travail d'autres artistes autochtones. En dissipant les stéréotypes et en racontant la vérité des réalités autochtones à ma façon, selon les concepts de vérité et de beauté enracinés dans l'identité autochtone et la culture anishinaabe, mon travail est résolument décolonial, une pratique de résurgence, d'affirmation et de survie culturelles. Il rejette la marginalisation, en se centrant sur la pratique culturelle créative Anishinaabek.Mon écriture est intrinsèquement politique, une forme d'activisme, d'autonomisation et de résistance, ainsi qu'un acte créatif et spirituel. Les histoires de mon dernier livre, The Stone Collection, examinent l'amour et la façon dont nos perceptions des gens et du monde qui nous entoure peuvent être trompeuses et incomplètes. Dans la langue anishnaabek, les pierres sont ‘vivantes’, imprégnées de force vitale. Bien que de nombreuses histoires traitent de la perte, sous la surface, elles sont ‘vivantes’, célébrant la beauté et la préciosité de la vie et le réseau de liens qui nous unissent et nous renforcent ».
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Donald Amero est un auteur-compositeur-interprète du Manitoba. Ses quatre premiers albums lui ont valu neuf prix nationaux et internationaux, ainsi qu'une nomination aux Junos en 2013.
« Je veux me sentir bien dans ce que je fais. Depuis plus de neuf ans que je suis musicien à temps plein, j'ai compris que la musique est un commerce et que les artistes qui réussissent commercialement doivent renoncer à certaines libertés. Je ne veux renoncer à rien. Je veux écrire des chansons qui auront un impact positif sur nos jeunes. Je veux travailler avec des musiciens qui sont aussi des gens formidables. Je veux me produire là où l'on a besoin de moi. Je veux avoir des conversations avec des gens de tous horizons. Je veux chanter avec mon cœur. Je veux faire du monde un endroit meilleur. Je veux aussi gagner un JUNO. ;) »
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Cherrish Alexander est une sculptrice de Kitwanga, en Colombie-Britannique.
« J'ai commencé ma formation en 2007 à l'école d'art Freda Diesing de Terrace, en Colombie-Britannique.
J'étais la première femme dans la toute première année du programme.Mes instructeurs étaient Stan Bevan, Ken Mcneil et Dempsy Bob.Mon travail artistique est la passion de ma vie ; j'aime ramener l'art dans ma communauté de Gitwangak ».
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Eugene Alfred est un sculpteur et peintre Tutchone/Tlingit du centre du Yukon.
« Pour moi, l'art est toujours l'occasion de vivre de nouvelles expériences et de faire entendre d'autres histoires.
J'ai été inspiré par mes oncles, Roger et Jerry Alfred, qui, à leur tour, ont appris nos histoires de mon grand-père et d'autres anciens de notre communauté.Je m'oriente de plus en plus dans cette direction avec mes œuvres, en trouvant mes propres expériences uniques dans mon pays d'origine.
Au cours des 30 dernières années, j'ai peint et sculpté des œuvres d'art de la côte nord-ouest. Mon premier professeur a été Dempsey Bob (artiste Taltan/Tlingit) en 1986 et j'ai ensuite travaillé avec Ken Mowatt (artiste Gitxsan) pendant 4 ans entre 1991 et 1995. Faire de l'art autochtone a été un rêve devenu réalité et un moyen important de m'exprimer. Après toutes ces années passées à faire de l'art sur la côte nord-ouest, j'ai enfin trouvé un style que je peux appeler le mien.
Le prix REVEAL me permettra de sculpter et de rapporter des ‘bâtons de danse’ pour notre groupe de danse Selkirk Spirit Dancers et notre communauté de Pelly Crossing. Ces bâtons de danse étaient utilisés lors des fêtes et des potlatchs de notre communauté il y a environ 80 ans. Ils ont été retirés de leur lieu d'origine, Fort Selkirk, et placés dans des musées du monde entier. Ils ont été enlevés à notre communauté lorsque les gens vivaient en pleine nature. Ces bâtons de danse sont un lien manquant important avec notre passé et l'avenir de nos jeunes. Ces bâtons de danse seront sculptés à la main à l'aide d'outils artisanaux et utiliseront du bois de cèdre jaune ».
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Judy Anderson est une artiste et une artisane des techniques mixtes qui travaille à Regina. Elle est d'origine crie et vient des Premières nations de George Gordon, en Saskatchewan.
"Une grande partie de mon travail examine les questions relatives aux Premières nations à travers le prisme des formes d'art traditionnelles et contemporaines. Mon travail est profondément personnel et se concentre sur la spiritualité, la famille et les graffitis dans le but d'honorer les personnes de ma vie. J'ai travaillé avec du papier fait à la main pour créer des sacs à parfleche traditionnels, des tumulus miniatures moulés à partir de mon corps de femme enceinte, et un grand tambour. Récemment, j'ai fabriqué des vêtements en papier à partir des noms spirituels d'amis et de membres de ma famille. En même temps, j'ai fait des recherches et j'ai appris à faire de l'art traditionnel en utilisant des matériaux traditionnels pour créer principalement des pièces perlées. Grâce à ces connaissances, je fusionne les formes d'art traditionnelles et contemporaines. L'une de ces pièces rend hommage à mon fils graffeur, Cruz. J'ai recréé le premier graffiti de Cruz en perles sur de la peau d'orignal. Exploit Robe (Toying Around), la première pièce de cette série de quatre, reconnaît son inexpérience en tant qu'écrivain tout en honorant le début de son parcours en tant qu'artiste. Mes œuvres les plus récentes rendent hommage aux femmes autochtones et non autochtones en leur offrant un espace d'exploration des expériences, des sensibilités, des pensées, des peurs et des espoirs présentés comme des réalités féminines. Ces œuvres comprennent des sons, des perles, du papier fait à la main et des objets trouvés qui révèlent les complexités des relations personnelles. Ces œuvres ouvrent le dialogue sur l'importance d'honorer les gens et sur les nombreuses façons dont ces cérémonies peuvent enrichir la vie des peuples autochtones et non autochtones.”
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Joanne Arnott est une écrivaine et performeuse métisse du Manitoba.
"La musicalité est une qualité essentielle de mon travail - le murmure d'un cercle de parole et le vent dans l'herbe - qu'il s'agisse de poésie ou de prose. J'aborde aussi bien les grandes questions politiques que les moments humains les plus intimes, avec une voix personnelle qui cherche à partager la vie au plus profond d'elle-même. Les sujets peuvent surgir de l'intérieur, être suggérés par une conversation ou venir à la demande d'un éditeur : quelle que soit la motivation, je déverse le meilleur de moi-même dans chaque verre."
http://www.wpm2011.org/node/553
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Joe Jaw Ashoona est un sculpteur inuit de Cape Dorset établi à Montréal.
"J'ai vendu ma première sculpture à l'âge de sept ans. Ma mère et mon grand-père m'ont appris à travailler une variété de pierres, d'os de baleine pétrifiés, d'ivoire de mammouth, de corne de bœuf musqué et de bois de cervidés. Je puise mon inspiration dans le temps que j'ai passé à grandir dans la nature. Mes souvenirs des animaux du Nunavummiut inspirent mes sculptures. On peut en voir une variété sur mon site Web.
Je consacre une grande partie de mon temps à la réalisation de sculptures de grande taille, allant de 50 à 150 livres chacune. C'est mon occupation à plein temps et une pièce peut prendre des semaines, voire des mois, à réaliser.
C'est par la sculpture que je perpétue les histoires inuites et les connaissances traditionnelles de la terre, de la mer et des animaux. C'est aussi un moyen pour moi d'aider d'autres sculpteurs à développer leur potentiel et à être plus appréciés par l'industrie pour leur travail.
À Ashoona Arts 360, j'essaie de faire prendre conscience des réalités du monde de l'art inuit et de la nécessité d'une réconciliation dans ce domaine. Dans le cadre d'événements tels que mon exposition la plus récente, 20 Claws and 4 Fangs, j'ai fait appel à des chanteurs de gorge, j'ai partagé une cérémonie qulliq, de la nourriture traditionnelle, des outils et de la mode inuits et j'ai exposé mes sculptures à un groupe diversifié à Montréal. Je souhaite faire progresser la sculpture inuite en remplissant un mandat social d'éducation du public et en travaillant en étroite collaboration avec d'autres artistes inuits pour y parvenir.
Nous avons de nombreux problèmes sociaux à résoudre dans le Nord, mais je pense que l'éducation et la diffusion de l'art inuit nous aideront à les résoudre. Je continuerai à sculpter aussi longtemps que mon corps me le permettra et à consacrer ma vie à la promotion de l'art inuit à l'échelle internationale".
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Morgan Asoyuf est une bijoutière de la nation Tsm'syen, Eagle Crest, de la bande Lax Kwallams, de Port Simpson, en Colombie-Britannique.
« Je crée des bijoux uniques, entièrement faits à la main du début à la fin. J'utilise la technique allemande de construction en creux pour produire des couches et des ombres. À partir d'une feuille plate, le métal est façonné et soudé. Je suis à la fois puriste et expérimentatrice. Je fabrique tous mes outils à la main, je fais fondre et couler le métal, je fabrique mon fil et ma feuille. J'utilise des textures et des constructions expérimentales pour voir jusqu'où je peux plier les idées de forme. Je participe à chaque étape de la création d'une pièce, je fais moi-même le sertissage et la taille des pierres. Je ne me soucie pas du temps, mais de la qualité. Il s'agit de rendre justice à la forme d'art.
Toujours passionnée de livres, j'ai étudié de nombreuses époques différentes et je suis devenue obsédée par l'Art nouveau (Mucha et Lalique), l'orfèvrerie égyptienne et l'art hellénistique.
Au-delà de mon intérêt personnel pour l'art historique et les processus qui le créent, j'ai à cœur de promouvoir l'art et la culture traditionnels tsm'syens.
Chaque pièce raconte une histoire. Les motifs représentent des crêtes d'animaux qui racontent l'histoire des rangs familiaux et des chemins migratoires sur plusieurs générations. En utilisant la gravure à la main pour les formes traditionnelles Tsm'syen, j'utilise ensuite la couleur et les textures pour montrer les différents aspects de cette narration visuelle.
L'art de la côte nord-ouest est transformateur. En créer me permet de parler en silence et de me rapprocher de mes ancêtres. C'est pourquoi enseigner aux nouvelles générations est une partie importante de ma vie, car cette forme d'art apporte la guérison ».
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Sonny Assu est un artiste visuel We Wai Kai qui travaille à Campbell River, en Colombie-Britannique.
« Éclairer l'histoire sombre et cachée que le Canada continue d'entretenir à l'égard de ses peuples autochtones est l'une des principales forces motrices de mon travail. J'utilise souvent l'humour pour faciliter l'entrée ou la sortie du spectateur dans les conversations que je crée, et l'utilisation d'éléments autobiographiques est ma façon de donner un visage humain aux réalités contemporaines et historiques de la vie d'un autochtone au Canada. Dans ce contexte, je traite de la perte de la langue, de la perte des ressources culturelles et des effets de la colonisation sur les peuples autochtones d'Amérique du Nord.
J'utilise la peinture, la sculpture, les installations à grande échelle, l'impression et la photographie comme moyen de remettre en question la culture de consommation de notre civilisation occidentale par l'introspection de nos modes monolithiques axés sur la consommation.
En fusionnant l'art, les structures culturelles et sociétales des Kwakwa_ka_'wakwak avec divers mouvements artistiques occidentaux, je remets en question et persiste à penser que le consumérisme, le branding et la technologie sont de nouveaux modes de représentation totémique ».
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Shuvinai Ashoona est un artiste visuel inuit de Cape Dorset, au Nunavut.
Ashoona a commencé à dessiner en 1996. Elle travaille à la plume et à l'encre, aux crayons de couleur et aux bâtons d'huile. Sa sensibilité pour le paysage autour de la communauté de Cape Dorset est particulièrement impressionnante. Ses travaux récents sont très personnels et souvent méticuleusement détaillés. Le travail de Shuvinai a été inclus pour la première fois dans la collection annuelle d'estampes de Cape Dorset en 1997 avec deux petites gravures à la pointe sèche intitulées Interior (97-33) et Settlement (97-34). Depuis, elle est devenue une artiste graphique engagée et prolifique, travaillant quotidiennement dans les studios de Kinngait.
« Lorsque je commence à dessiner, je me souviens de choses que j'ai vécues ou vues. Je n'essaie pas de recréer exactement ces images, mais c'est ce qui peut arriver. Parfois, elles sont plus réalistes, mais parfois elles sont complètement différentes. C'est ce qui se passe lorsque je dessine ».
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Kristen Auger est une artiste de la nation crie de Bigstone qui vit à Fort St. John, en Colombie-Britannique.
« Mes œuvres témoignent de mon expérience en tant que femme nêhiyaw (crie des plaines). C'est une expression du monde naturel qui représente mes traditions culturelles. Je m'efforce de communiquer la vision du monde autochtone d'une manière contemporaine. Mon but est d'insuffler de la vie dans la continuité des arts indigènes traditionnels. Je fais des recherches sur chaque pièce en m'appuyant sur les conseils des gardiens du savoir. Les motifs que je choisis représentent ma culture, ma famille et ma vie personnelle. J'espère que mon travail contribuera à sensibiliser la société aux cultures autochtones du Canada.
Pour ma dernière œuvre, Nîpihikân Pimâtisiwin : Flower Life, j'ai été inspirée par les capuchons cris qui ont été enregistrés pour la première fois en 1670 et qui étaient portés par mes ancêtres. En général, les femmes mariées les portaient lors de rituels de chasse ou d'autres cérémonies. Nîpihikân Pimâtisiwin : Flower Life représente le parcours de ma vie. Les motifs emblématisent des périodes de croissance culturelle. L'une des fleurs représentées dans l'œuvre est l'églantine, qui symbolise ma nation culturelle en Alberta. J'ai créé cette œuvre au cours de ma première grossesse. J'ai exploré les rôles traditionnels des mères et des épouses d'un point de vue autochtone. Cette œuvre incarne la féminité autochtone et le lien avec la mère nature. En outre, elle met en évidence la continuité culturelle et le transfert des connaissances autochtones d'une génération à l'autre ».
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Kenny Alvin Baird est un artiste visuel métis et cri de la bande de Michelle Callihou, en Alberta, qui travaille à Toronto.
« Une fois que j'aurai reçu le financement, je poursuivrai mes recherches actuelles sur la peinture d'assemblage. Après plusieurs décennies de travail dans divers domaines tels que l'installation, la sculpture, le film et les médias mixtes, j'ai bouclé la boucle et je reviens à la peinture d'assemblage. J'ai bouclé la boucle en revenant à mon premier médium de prédilection : la peinture. Je crois que tout est cyclique et que tout finit par revenir à ses origines.
Bien que je n'aie pas abandonné ma pratique dans ces autres domaines, j'ai choisi cette fois de me concentrer sur la découverte d'une nouvelle direction créative en utilisant une ancienne pratique. Un cours qui reflète les expériences présentes sans répéter un terrain que j'ai déjà exploré.
J'expérimente avec l'utilisation de miroirs et de verres usés sur de la peinture sur bois dur avec l'utilisation d'iconographie animale totem, comme les corbeaux noirs et les loups albinos. L'utilisation d'une surface réfléchissante, illustrée dans l'œuvre Satellite, fait appel à mon intérêt pour la fusion de l'image du spectateur, reflétée dans le miroir usé, avec l'image peinte de l'animal. C'est une métaphore du changement de forme de l'esprit humain avec l'esprit animal, incorporant les deux dans l'œuvre comme un seul.
Cette imagerie, la nature dans sa beauté et sa décadence, continue d'être ma principale source d'inspiration. C'est la constante qui accompagne également mon attirance pour les polarités. Je suis d'origine mixte, étant Métis et Cri des plaines. La peinture est un exercice thérapeutique et émotionnel qui me permet d'étudier et de récupérer des aspects de mon ascendance autochtone, de mon identité, y compris les concepts de frontières, à la fois réelles et imaginaires ».
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Mary Anne Barkhouse est une sculptrice et joaillière de la bande de Nimpkish, Première nation Kwakiutl, d'Alert Bay, en Colombie-Britannique, qui vit actuellement en Ontario.
« J'explore les préoccupations environnementales et la culture indigène à travers mes installations de sculptures mixtes. J'estime qu'il est essentiel de procéder à une analyse personnelle et culturelle de notre relation à la terre et de la manière dont elle peut être améliorée pour l'avenir, d'un point de vue politique et environnemental.
Ma pratique sculpturale s'inspire de moments de l'histoire coloniale, contemporaine et naturelle pour réfléchir aux questions de souveraineté et de survie. J'utilise des matériaux tels que le bronze, la porcelaine et le velours pour leurs associations avec la valeur, la force et l'autorité. Les installations de l'exposition Boreal Baroque, qui mettent en scène des animaux sauvages canadiens parmi des meubles inspirés de modèles typiquement parisiens du XVIIIe siècle, en sont un bon exemple ».
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Tara Beagan est une écrivaine et conteuse de la bande de Coldwater, de la nation Ntlaka'pamux de Lower Nicola Valley, en Colombie-Britannique.
« Je m'efforce de partager les histoires qui me sont confiées, de poser franchement des questions et de susciter la réflexion, réduisant ainsi les fossés d'incompréhension et de désintérêt qui divisent la multitude de communautés au Canada et dans le monde ».
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Christi Belcourt est une artiste visuelle michif (nation métisse) originaire de Manitou Sakahigan (Lac Sainte-Anne), en Alberta.
« Mon amour pour ce monde et mon amour pour tout le monde et toutes les choses est ce qui me motive. Mes peintures sont le reflet de tout ce qui va bien dans le monde, elles sont pour moi un antidote à ce que je vois autour de moi et qui me trouble. L'art est l'un des outils les plus puissants qui soient pour tenter de créer un monde meilleur ».
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Michael Belmore est un artiste visuel de la Première nation du Lac Seul qui vit à Ottawa.
Né et élevé dans le nord de l'Ontario, il pratique l'art à plein temps depuis qu'il a obtenu son diplôme de l'Ontario College of Art and Design en 1994. L'utilisation par Belmore d'une variété de matériaux et de processus peut parfois sembler décousue, mais la réalité est que son travail et ses processus parlent de l'environnement, de la terre, de l'eau et de ce que c'est que d'être Anishinaabe. Une grande partie de sa pratique est basée sur des expositions mais, plus récemment, il a participé à des résidences d'artistes au cours desquelles il a créé des œuvres spécifiques au site qui répondent à l'environnement local.
Des choses apparemment petites, des choses simples, inspirent son travail : le balancement d'un marteau, la chaleur d'un feu, la persistance des vagues sur un rivage. L'insinuation de ces actions permet d'en déduire une conséquence beaucoup plus importante. Les matériaux ont une voix, ils parlent un langage et se parlent entre eux. Par son travail, Belmore tente de participer à cette conversation, en offrant une voix qui parle du passé et de l'avenir, de notre lien avec cette île et avec son paysage en constante évolution.
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Lori Blondeau est une artiste crie/saulteaux/métisse.
Elle est titulaire d'une maîtrise en beaux-arts de l'université de Saskatchewan, a siégé au comité consultatif pour les arts visuels du Conseil des arts du Canada et est cofondatrice et actuelle directrice de TRIBE, une organisation artistique autochtone canadienne. Sa pratique comprend l'art contemporain visuel et la performance.
« Mon travail explore l'influence des médias populaires et de la culture (contemporaine et historique) sur l'identité autochtone, l'image de soi et la définition de soi. J'étudie actuellement l'impact de la colonisation sur les rôles et les modes de vie traditionnels et contemporains des femmes autochtones. Je déconstruis les images de la princesse indienne et de la squaw, je reconstruis une image absurde et j'insère ces hybrides dans le courant dominant. L'humour est essentiel dans mon travail. Les personnages de performance que j'ai créés font référence aux dégâts du colonialisme et aux plaisirs ironiques du déplacement et de la résistance.
Les images de la princesse indienne et de la squaw ont eu un impact significatif sur la perception qu'ont les sociétés des femmes indigènes et servent d'inspiration à la plupart de mes travaux. Il est surprenant de constater que des images popularisées de la princesse indienne sont encore créées par des autochtones et des non-autochtones. Ces produits sont vendus dans les musées indiens et les boutiques de souvenirs de toute l'Amérique du Nord. Ces produits témoignent de la perception idéalisée qu'a le grand public des belles femmes autochtones, qu'il considère comme exotiques et difficiles à trouver, voire pratiquement inexistantes ».
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Jordan Bennett est un artiste visuel mi'kmaq de Ktaqamkuk, à Terre-Neuve.
« Par le biais de la sculpture, de la peinture, des médias numériques, de l'installation, de l'installation sonore et d'autres moyens, mon travail explore les observations et les influences de la culture historique et populaire, des nouveaux médias, de l'artisanat traditionnel et de la pratique culturelle pour transmettre le lien avec la terre, l'acte de visiter et mes histoires familiales. Mon travail actuel utilise la peinture, la sculpture, la projection, la photographie et le son pour remettre en question les perceptions de l'histoire, des stéréotypes et de la présence autochtones, avec un accent particulier sur l'exploration de la culture visuelle des Mi'kmaq et des Béothuks de Ktaqamkuk, à Terre-Neuve ».
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Jaime Black est une artiste visuelle métisse qui travaille à Winnipeg, au Manitoba.
« Mon travail se situe dans une compréhension du corps et de la terre comme sources de connaissances historiques et culturelles et est centré sur les thèmes de la mémoire, de l'identité, du lieu et de la résistance. Je m'intéresse au corps et à la terre en tant que sites de lutte sociale et politique, sites de mémoire et espaces vulnérables et souvent contestés. Je m'intéresse à la manière dont nous pouvons rétablir l'agence et la résilience à travers les interactions entre la terre et le corps.
Mon travail photographique le plus récent, Conversations with the Land, explore la relation entre la terre et le corps. Ce projet implique des interactions directes entre le corps/sujet et le paysage, en s'inspirant des pratiques traditionnelles des cultures indigènes basées sur la terre. Des actes performatifs, des rencontres et des éléments d'installation se combinent pour créer des images qui abordent les notions d'identité indigène, évoquent la mémoire culturelle en affirmant les liens culturels avec la terre. Ce travail cherche également à ancrer et à identifier les femmes en tant que soutien central de structures sociales fortes (cultures matriarcales de cueillette/chasse) et postule un présent et un avenir où les femmes incarnent cette position ».
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Sid Bobb est un acteur et écrivain Sto:lo/Salish de la Première nation de Seabird Island.
Combinant ses connaissances culturelles, son expérience en tant que dirigeant d'une organisation artistique, éducateur et artiste de théâtre, Sid Bobb s'est engagé à aider à mettre au premier plan les histoires et la culture indigènes. Il est inspiré par le pouvoir de transformation de la riche histoire artistique et culturelle de ses ancêtres Sto:lo / Métis et des communautés connexes. La pratique artistique de Sid est au cœur de l'identité, de la continuité et de la vision d'avenir de son individu, de sa famille et de sa nation.
Sid est le fils de Lee Maracle, de la Première nation Tsleil Waututh, et de Raymond Bobb, de la Première nation Seabird Island. Sa famille est ancrée dans une pratique culturelle multidisciplinaire et intergénérationnelle. Cette pratique artistique et ce transfert de connaissances ont eu lieu dans un contexte à la fois rural et urbain. Les premières expériences de Sid se sont déroulées dans un contexte multigénérationnel, avec une prise de conscience et un engagement à contrer les impacts négatifs historiques et continus du colonialisme.
Au cours des 15 dernières années, Sid a concentré ses efforts artistiques sur le renforcement de la plateforme pour les enfants, les jeunes et les femmes. Historiquement, le rôle d'un homme salish est de soutenir les femmes de sa famille et de sa communauté. Avec l'impact intergénérationnel du colonialisme, briser les voiles de l'inégalité des sexes et de la marginalisation des enfants a été un objectif majeur des efforts de Sid et d'Aanmitaagzi. Cela se traduit par l'importance accordée aux femmes dans la narration de leurs nombreux projets artistiques communautaires et par les rôles artistiques créés pour les femmes, les enfants et les jeunes. Depuis neuf ans, il est également l'animateur de l'émission Kid's Canada, primée par la télévision de la CBC. Se produire pour et avec des enfants est également une expérience mutuellement nécessaire et enrichissante.
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Ludovic Boney est un artiste Huron/Wendat qui travail à Lévis, Quebec.
Inscrit dans une recherche formelle aux tendances minimalistes, Boney intègre nécessairement les contraintes du matériau au concept de ses oeuvres. Ses sculptures prennent des allures de structures esthétiques, les plans et les pleins laissent place aux lignes et aux vides pour signifier la création de nouveaux espaces : intimes et discrets. Ainsi, l’intériorité de la sculpture prend de plus en plus d’importance jusqu’à parfois semer une certaine confusion sur l’essence de l’oeuvre et son influence sur ce qui l’entoure.
Puisque ce sont les ambiances des lieux qui l’inspirent, ses sculptures sont toujours empreintes de celles-ci pour s’y intégrer harmonieusement au moyen de références esthétiques idiosyncrasiques. Les mécaniques industrielles, ainsi que le bruit qu’elles produisent, sont des éléments qu’il intègre autant dans la recherche, le développement de la forme, le choix de la matière que dans l’élaboration du concept.
De ces juxtapositions se dégage un effet d’unité puissant et vibratoire. Les formes qu’il crée sont volumineuses et leur robustesse est invariablement contrastée par une impression perturbante d’équilibre précaire qui suscite, chez le spectateur, un questionnement ou une incitation à la contemplation.
Ludovic est profondément attiré par l'art public, c'est-à-dire « un art accessible aux usagers de nos parcs, de nos rues et de nos villes ». La majorité de ses réalisations sont destinées à être comprises autant par une population profane que par les initiés des arts (artisans, artistes en arts visuels, mais aussi ingénieurs et architectes).
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Rita Bouvier est une écrivaine métisse de Saskatoon, en Saskatchewan.
« J'adore écrire ! Dans mes écrits, je m'efforce d'équilibrer ‘une bonne histoire’ avec des sons et des images en m'inspirant de ma première et de ma deuxième langue. Je joue souvent avec le sens et la musicalité des deux langues pour me connecter aux autres et au Grand Mystère. J'aime le pouvoir de laisser une image de nature morte sur le papier avec mon choix de mots et d'espace comme silences. De même, j'équilibre l'expérience personnelle, la réponse et l'observation avec l'imagination pour transcender les échecs matériels et imaginatifs de notre époque. Je le fais en me souvenant des connaissances qui m'ont été transmises, en rêvant, en rassemblant mes forces et en réconciliant ce qui s'est passé et se passe dans nos communautés et dans l'environnement naturel, et en me réjouissant de la vie qui m'entoure. Je me retrouve souvent en train de revenir au lieu et au son - la musique du mouvement et de la voix de notre mère.
Mes écrits reflètent la vie quotidienne des communautés dont je fais partie, parce qu'elle est sacrée. Je m'efforce de trouver le cœur spirituel de la vie et de l'existence, même si je suis parfois envahie par un immense sentiment de perte, de honte et de nostalgie. Bien sûr, j'ai aussi trouvé la beauté et la joie. À travers mes écrits, professionnels et créatifs, j'essaie de raconter une histoire plus large, remplie d'amour pour la famille, la communauté et cet endroit que je connais. Comme mes ancêtres, je ne peux que m'émerveiller de son pouvoir. Humble ».
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Nicole Camphaug est une artiste de Rankin Inlet qui travaille actuellement à Iqaluit.
« Je couds depuis de nombreuses années, mais ce n'est que récemment que j'ai commencé à fabriquer des chaussures en peau de phoque. J'adore travailler la peau de phoque et j'ai toujours cherché des moyens de l'utiliser de manière à la promouvoir, et pas seulement pendant les mois les plus froids. J'ai découvert que les gens attendaient avec impatience les mois les plus froids pour porter leurs produits en peau de phoque. Les Inuits et les non-Inuits qui aiment promouvoir leur soutien à l'Arctique et à la culture semblent sauter sur l'occasion de porter leurs produits. J'ai eu la merveilleuse idée d'utiliser la peau de phoque n'importe où et n'importe quand.
J'adore la peau de phoque et elle est très importante pour ma culture, car nous mangeons le phoque pour nous nourrir et la fourrure est un sous-produit, plutôt que le seul but. Les Inuits chassent le phoque pour nourrir leurs familles et leurs communautés, et il est formidable de pouvoir utiliser la fourrure. Les Inuits fabriquent des moufles, des chapeaux, des manteaux, des kamiit (bottes d'hiver en fourrure imperméable), des sacs à main, des sacs de chasse, etc. J'aime l'idée que les chaussures modernes soient ornées de peau de phoque, c'est une autre façon d'utiliser nos fourrures.
Comme je ne fabrique pas la chaussure elle-même, j'aime utiliser une chaussure déjà fabriquée, ce qui me permet de ne pas être limitée à un seul style, une seule taille ou une seule couleur. J'ai la liberté créative d'utiliser une chaussure qui m'inspire ou me met au défi. J'aime aussi que les gens puissent me fournir leur chaussure préférée pour la renouveler, si vous voulez. Il n'y a vraiment aucune limite à ce que je peux faire en ornant des chaussures de peau de phoque ».
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Celeigh Cardinal est une musicienne métisse originaire de la région de la Paix et travaillant à Morinville, en Alberta.
« J'ai commencé à chanter à l'âge de trois mois. Lorsque je répétais une mélodie encore et encore, ma mère était ravie. À l'âge de quatre ans, j'ai chanté sur scène pour la première fois. À 12 ans, j'ai rejoint une chorale le week-end, j'ai joué du piano et j'ai commencé à écrire des chansons. À 19 ans, j'ai rejoint mon premier groupe et j'ai commencé à me produire professionnellement. À 22 ans, j'ai découvert que j'étais sur le point de m'engager dans la voie la plus belle et la plus effrayante que je connaîtrais jamais, celle de la maternité célibataire.
Bien que le fait de devenir mère m'ait pris du temps et m'ait fait reculer par rapport à mes objectifs personnels de carrière musicale, j'ai rapidement constaté que mon besoin de revenus supplémentaires et la naissance de ma plus grande muse m'ont permis de me remettre sur les rails. À 25 ans, alors que mon fils avait presque trois ans, j'ai recommencé à jouer. J'ai la chance d'avoir connu ma vocation et d'avoir des rêves et des passions dès mon plus jeune âge. J'ai un peu de malchance, car il s'agit d'une forme d'art, et il est très difficile de vivre de l'art. J'ai donc appris à transformer la musique et le chant en un travail de jour et de nuit qui me permet de subvenir à mes besoins et à ceux de mon enfant. Je suis devenue promotrice, animatrice de scènes ouvertes, professeur de musique, experte en médias sociaux, agent de réservation, chanteuse de pub, vendeuse de marchandises, rédactrice de subventions et organisatrice de tournées. Ce sont toutes des compétences que j'ai acquises au cours de mes 17 années de carrière professionnelle.
Tout ce que j'ai toujours voulu, c'est faire de la musique pour gagner ma vie. Aujourd'hui, j'ai des objectifs de carrière plus ambitieux qui incluent l'enregistrement, les tournées et une plus grande durabilité. Peut-être même un jour, des prestations médicales. Je sais que j'ai enseigné à mon fils l'importance de suivre et de vivre ses rêves, et je vis les miens du mieux que je peux ».
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Raes Calvert est un acteur, producteur et réalisateur métis établi en Colombie-Britannique.
« J'ai commencé à me produire sur scène alors que j'étais au secondaire à Richmond. J'ai été attiré par le théâtre parce qu'il me permettait d'être présent et de vivre le moment présent (ce qui manque cruellement dans la vie quotidienne de ceux qui vivent dans le ‘monde occidental’). À l'âge de dix-sept ans, j'ai décidé de faire de la comédie, et plus particulièrement de la représentation théâtrale, le travail de ma vie. J'ai fréquenté le Studio 58 du Langara College où j'ai obtenu mon diplôme en arts du spectacle. Pendant mon séjour au Studio 58, j'ai réalisé à quel point le spectacle vivant est une plateforme extraordinaire. Le théâtre a le pouvoir d'inciter à la réflexion critique, de créer un discours public et d'affecter le changement social (sans oublier que c'est aussi très amusant !).
En janvier 2010, j'ai cofondé une compagnie théâtrale et j'ai commencé à créer et à produire mes propres œuvres. Grâce à mes expériences en tant que créatrice de théâtre, j'ai commencé à me façonner en tant qu'artiste et à déchiffrer ce que signifie pour moi la narration d'histoires en direct. La création d'une compagnie m'a donné la chance de travailler non seulement en tant qu'interprète, mais aussi en tant que concepteur, metteur en scène, auteur, producteur et administrateur de théâtre. Le fait d'être un conteur autochtone m'a donné l'incroyable opportunité de me connecter à mon héritage autochtone, de travailler en réseau avec d'autres artistes des Premières nations et d'utiliser ma forme d'art comme un moyen d'échange culturel ».
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Cliff Cardinal est un acteur, écrivain et chanteur de Pine Ridge qui travaille à Toronto.
« Je suis un membre des Premières nations vivant en milieu urbain. Je suis toujours un étranger. Cette perspective a façonné les histoires que je raconte, que j'écris et les chansons que je chante. J'ai grandi dans des centres urbains en me sentant autochtone et en aimant les autochtones, mais sans être constamment en contact avec d'autres personnes partageant les mêmes pratiques spirituelles. La plupart de mes œuvres ne sont pas spécifiques à une culture. Les références culturelles sont générales à l'‘Indien’, par opposition à une Première nation en particulier. Mes œuvres se déroulent généralement à Toronto ou dans une ville, un village ou une réserve en général. Je suis fasciné par les histoires et les chansons qui parlent de personnes marginalisées.
La poétique est un travail de toute une vie. Chaque projet a été stimulant, déchirant et exaltant, et m'a donné l'occasion de me mettre au défi d'aborder un nouvel aspect de la poésie. J'écris sur ce qui m'effraie et me gêne. J'explore la douleur et ce dont j'ai honte, et j'y vais avec amour.
Les choses vont mal, mais tout finira par s'arranger. Je suis hanté par l'ampleur de notre culture et par le nombre d'histoires et de personnes qui ont été volées. Ma poésie tente de créer du sens et de la beauté à partir du chagrin et de la perte. D'un point de vue stylistique, je m'inspire de différents supports et moments de ma vie pour créer de nouveaux mythes. Le temps que nous passons ensemble au cours de notre brève promenade sur terre est sacré et mérite que l'on raconte des histoires et que l'on chante des chansons ».
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Liz Carter est une artiste de techniques mixtes originaire d'Alert Bay.
Ne pouvant se contenter d'un seul médium, Liz Carter crée des œuvres à l'aide d'un éventail de techniques mixtes. Son voyage dans le labyrinthe des significations mixtes de son ascendance autochtone et de son éducation en col bleu est guidé par le processus. Elle utilise des matériaux culturellement significatifs comme le bois, le cuivre, les boutons et les peaux d'animaux d'une manière nouvelle, avec des allusions au passé et des questions sur la manière dont les cultures sont interprétées.
L'éloignement de Carter de ses racines culturelles a eu un effet profond sur son travail d'artiste. Elle explique que ‘c'est une énigme de la vie’ qui l'a entraînée dans un voyage biographique plein de questions sans réponse sur le déplacement et la perte de la tradition. Les recherches de Carter ont mis au jour un royaume d'images commerciales de ‘l'Indien imaginaire’ qui a un impact profond sur notre perception. Elle a également révélé la lutte déterminée de la culture Kwakwaka'wakw pour perpétuer les symboles et les significations anciens dans la vie contemporaine.
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Christian Chapman est un artiste visuel anishinabe de la Première nation de Fort William
« Je fais de l'art parce que c'est ma façon de rendre hommage au passé en racontant une histoire visuelle. La narration est très importante pour moi. Les histoires de patrimoine, d'identité et d'expérience personnelle sont explorées dans mon art. La tradition orale est importante pour la préservation de la culture Anishinabe en constante évolution.
J'aime à penser que mon art contribue à maintenir les histoires vivantes pour les générations futures. Je me souviens des histoires que racontait ma grand-mère. Elle racontait des histoires profondément enracinées dans l'histoire et les antécédents de la famille. Qu'il s'agisse d'une histoire de ma grand-mère ou de mon père, les récits proviennent de toute ma communauté et d'ailleurs. Je me sers de ces récits pour créer mes images. J'ai la plus grande estime pour les conteurs. Un bon conteur peut susciter des larmes et des rires ».
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David Charette est un chanteur de la nation ojibwée, du territoire non cédé de Wikwemikong, en Ontario.
« Mon nom de scène est ‘White Deer’. Comme je fais partie du clan des huards, le créateur m'a donné cette voix pour guérir notre nation. Les huards sont connus pour leur voix. Je ne veux pas seulement changer le regard de la société sur notre peuple, mais je veux guérir ceux qui en ont besoin à ce moment-là ».
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Christa Couture est une musicienne crie et métisse des Prairies qui vit à Toronto.
« Tout le monde cherche à se sentir moins seul. Mon travail se concentre sur la conversation qui a lieu entre l'interprète et l'auditeur. Dans cet échange, j'ai l'impression que les deux parties se posent la question ‘Savez-vous ce que je veux dire?’, cherchant et trouvant un terrain d'entente et une connexion entre des oreilles et des cœurs ouverts.
Mon travail s'inspire de la perte, du deuil, de la maladie, de la nostalgie, de la survie et de la résilience par le biais d'un talent d'écriture, parfois même ludique, avec les mots. À travers mes chansons, je partage ce qui vient après la perte, ce qui vient après avoir ramassé les morceaux, et comment trouver l'espoir dans l'ombre de nos expériences humaines les plus dures et les plus complexes.
Ma pratique est la musique contemporaine qui, au cœur de la culture autochtone, est une œuvre conversationnelle et autobiographique tirée de mes expériences personnelles ; des expériences qui reflètent mes identités croisées en tant que femme crie et femme handicapée (ou métisse et cyborg, comme j'ai choisi de m'identifier), ainsi qu'en tant que mère et artiste. Jusqu'au processus d'enregistrement en studio, rien n'est écrit : mon travail est créé, appris et partagé comme une pratique de tradition www.christacouture.comauditive/orale ».
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Francine Cunningham est une auteure crie de Saddle Lake, en Alberta.
« J'ai commencé à raconter des histoires par le biais du théâtre et, à partir de là, je suis tombée amoureuse de la création d'expériences pour un public et du pouvoir que peut avoir le fait de dire la vérité. J'ai étudié l'écriture créative et le théâtre tout au long de mon baccalauréat en beaux-arts à l'Université de la Colombie-Britannique. Pendant ma maîtrise à l'UBC, je me suis efforcée d'en apprendre le plus possible sur l'art de l'écriture auprès de nombreux écrivains. Pendant mes études, j'ai écrit un roman pour jeunes adultes qui met en scène une jeune fille métisse crie nommée Sage qui lutte contre la maladie mentale et qui suit son parcours de guérison après une tentative de suicide. Le projet sur lequel je travaille actuellement s'intitule The way I was brought into the world was this. Il s'agit d'un mémoire non fictionnel qui examine les traumatismes et la manière dont ils affectent les étiquettes génétiques d'une personne et influencent les maladies mentales en explorant la recherche autour de l'épi-génétique. Il explore en particulier les effets intergénérationnels des politiques systémiques d'abus, d'assimilation et de tentative de génocide à l'encontre des peuples des Premières nations du Canada.
En explorant ces effets dans une famille, mon mémoire espère contribuer à la conversation en cours sur la réconciliation. Je m'efforce d'apporter ma propre expérience de femme métisse crie ayant grandi dans un environnement urbain à la conversation sur les questions autochtones. J'aimerais voir dans la littérature plus d'histoires qui reflètent la population autochtone urbaine croissante et notre point de vue unique. Je travaille depuis dix ans avec des jeunes autochtones vivant en milieu urbain et je sais qu'ils recherchent des personnages qui reflètent leur vie ».
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Beatrice Deer est une musicienne inuk et mohawk de Quaqtaq, au Nunavik.
« La musique fait partie de moi. Je l'utilise pour m'exprimer, exprimer mon amour pour ma culture, mes expériences personnelles et les messages qui, selon moi, pourraient aider quelqu'un d'une manière ou d'une autre. J'aime contribuer à la musique inuktitut. J'aime incorporer des chants de gorge inuits traditionnels à ma musique contemporaine, car nous sommes un peuple qui s'adapte aux temps modernes. La musique peut toucher les gens, quelle que soit la langue que nous parlons. Elle parle pour ceux qui ne peuvent pas le faire eux-mêmes. J'aime montrer ma culture à travers mes spectacles en chantant dans ma langue et en portant des vêtements traditionnels/contemporains que j'ai créés, ou en portant des accessoires inuits sur scène. J'aime montrer au reste du monde que nous sommes aussi talentueux que les autres. Je m'efforce également d'être un exemple pour les jeunes en ce qui concerne un mode de vie sain et sobre ».
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Ruth Cuthand est une artiste visuelle et une perleuse, crie des plaines, de la Première nation de Little Pine, en Saskatchewan.
« Les perles et les virus vont de pair ; les nouvelles maladies et les marchandises que les commerçants ont apportées aux Amériques. Je suis alarmée par les problèmes de contamination de l'eau auxquels sont confrontées de nombreuses communautés des Premières nations à travers le Canada. J'ai perlé des bactéries et des parasites agrandis que l'on trouve dans les 94 Premières nations qui ont actuellement des avis d'ébullition de l'eau. Je les ai mis en résine dans des verres de toutes tailles ».
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Cette biographie a été mise à jour en 2024.
Theo Jean Cuthand est un cinéaste d'origine crie des plaines et écossaise, membre de la Première nation de Little Pine. Il réside actuellement à Toronto, au Canada.
Depuis 1995, Theo Jean Cuthand réalise de courtes vidéos et films narratifs expérimentaux sur la sexualité, la folie, l'identité et l'amour queer, et l'indigénéité, qui ont été projetés dans des festivals internationaux, notamment le Tribeca Film Festival à New York, le Mix Brasil Festival of Sexual Diversity à Sao Paolo, ImagineNATIVE à Toronto, le Ann Arbour Film Festival, Images à Toronto, la Berlinale à Berlin, le New York Film Festival, Outfest, et l'Oberhausen International Short Film Festival. Ses œuvres ont également été exposées dans des galeries telles que le Remai à Saskatoon, la National Gallery à Ottawa, le Whitney Museum of American Art à New York, le MoMA à New York et le Walker Art Center à Minneapolis. Il a obtenu un baccalauréat en beaux-arts avec spécialisation en cinéma et vidéo à l'Emily Carr University of Art and Design en 2005, et une maîtrise en production médiatique à la Toronto Metropolitan University en 2015. Il a réalisé des œuvres sur commande pour Urban Shaman et Videopool à Winnipeg, Cinema Politica à Montréal, VIMAF à Vancouver et Bawaadan Collective au Canada. En 2020, il a terminé un jeu vidéo en 2D intitulé A Bipolar Journey, basé sur son expérience de l'apprentissage et de la gestion de son trouble bipolaire. Il termine actuellement son deuxième jeu vidéo, Carmilla the Lonely, un jeu de vampires lesbiens sur l'éthique. Il a également écrit trois scénarios de longs métrages et s'est produit à Live at The End Of The Century à Vancouver, au Performatorium du Queer City Cinema à Regina et à 7a*11d à Toronto. Il est un artiste de la Biennale du Whitney 2019. Il est un homme trans qui utilise le pronom il.
« À l'origine, je n'avais pas l'intention de devenir un cinéaste expérimental. Mon travail traite en grande partie d'une esthétique DIY en raison de l'expérience très réelle de vivre normalement dans la pauvreté. Les œuvres expérimentales sont moins coûteuses à produire pour moi. Si mes acteurs sont tous des poupées en cure-pipe, ou si je saute partout en jouant dans une robe de poupon, ou si je donne une conférence devant un écran vert avec quelques images de pissenlits derrière moi, des messages cruciaux peuvent toujours être transmis de manière humoristique et poignante sans avoir besoin de choses comme des subventions ou des mécènes » . (2017)
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Treffrey Deerfoot est le directeur artistique de la Blackfoot Medicine Speaks Dance Company et un artisan perlier bien connu de la nation Siksika et de la tribu Blood de la nation Blackfoot, en Alberta.
« En Alberta et en Saskatchewan, je suis un danseur, un orateur et un cérémonialiste de pow-wow bien connu. Je suis membre de la société sacrée des cornes des Pieds-Noirs et partenaire d'un ‘Beaver Bundle"‘sacré. J'ai à cœur de préserver et de transmettre notre mode de vie aux jeunes générations.
Je danse depuis l'âge de 4 ans. Très jeune, j'ai appris à perler avec ma grand-mère, qui était la principale personne qui s'occupait de moi. J'ai perlé et conçu de nombreuses tenues spécifiques aux Pieds-Noirs pour moi-même, mes enfants et mes petits-enfants. Par conséquent, de nombreux collègues danseurs m'ont commandé des perles et des tenues. Actuellement, j'ai des tenues complètes au Royal Alberta Museum, au Glenbow Museum, à l'aéroport de Calgary et au Blackfoot Crossing Heritage Park.
Mes perles et mes tenues sont de véritables créations pieds-noirs. Aujourd'hui, de nombreux perliers et artisans talentueux de la jeune génération perlent de magnifiques motifs génériques pan-autochtones sans avoir une véritable compréhension des histoires, des traditions et de la connaissance des origines. Malheureusement, les motifs sont tirés d'Internet et incorporés dans de nombreuses tenues et ouvrages de perles. En comparaison, les motifs de ma famille correspondent à ceux que l'on trouve sur les photos daguerréotypes de notre peuple. Bien qu'un seul individu ne puisse enrayer la perte de la culture, j'espère que mon travail témoignera de ce qu'est le véritable design pied-noir dans le monde moderne ».
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Cris Derksen est une musicienne de la réserve North Tall Cree, Treaty 8, dans le nord de l'Alberta.
« Je pense que nous vivons une période passionnante pour les Canadiens, car le regard porté sur les peuples des Premières nations a commencé à évoluer vers une compréhension des impacts que la colonisation a eu sur notre histoire collective. En fusionnant l'idiome classique européen avec la musique traditionnelle des pow-wow, j'ai créé un vaisseau qui permet à la communauté de la musique classique et à la communauté autochtone de se rencontrer sur un pied d'égalité et d'établir de nouvelles relations ».
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Todd DeVries est un tisserand haïda de Skidegate.
« En 1999, j'ai eu une vision de la grand-mère de la forêt. Au début, je n'étais pas sûr de qui ou de ce qu'elle représentait, mais après une randonnée dans une forêt de cèdres, j'ai réalisé que les arbres eux-mêmes étaient les grands-mères et j'ai appris un chant/une prière pour remercier l'esprit du cèdre, créateur de longue vie ».
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Wally Dion est un artiste visuel de la Première nation de Yellow Quill, en Saskatchewan.
« Une grande partie de ma pratique en studio comprend l'utilisation de circuits imprimés d'ordinateurs recyclés. Immédiatement reconnaissables dans le monde entier, les circuits imprimés sont les hiéroglyphes de notre époque. Pour beaucoup de gens, les circuits informatiques sont aussi énigmatiques que les symboles gravés sur le flanc d'un temple vieux de 3 000 ans, et pourtant nous avons une confiance énorme dans leur capacité à nous fournir nos modes de vie ».
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Jason Eaglespeaker est un romancier graphique d'origine Blackfoot et Duwamish qui vit à Calgary.
« L'art autochtone fait partie de ma vie depuis ma naissance. Mon grand-père, feu Glen Eaglespeaker, était un artiste multimédia renommé qui a voyagé dans le monde entier avec moi lorsque j'étais jeune. Aujourd'hui, mes œuvres s'inspirent des enseignements intemporels qu'il m'a transmis. Les valeurs traditionnelles (respect, humilité, vérité, bravoure, honnêteté, amour et sagesse) sont un aspect de la vie autochtone qui, selon moi, n'est pas représenté dans l'art. Les valeurs traditionnelles sincères sont à la base de la culture, c'est pourquoi j'ai toujours cherché à mettre en valeur leur force.
Mon approche du roman graphique me donne la liberté d'aborder des aspects de la vie autochtone qui ne reçoivent pas l'attention qu'ils méritent (pauvreté, ‘vente’ de la culture, toxicomanie, racisme, chômage, etc.) Le support du roman graphique est vraiment novateur et me permet d'exprimer pleinement mes préoccupations artistiques, de la manière la plus traditionnelle de mes ancêtres, à savoir la narration.
J'ai été le témoin direct de la destruction et du traumatisme causés par les pensionnats et les politiques gouvernementales horribles qui ont été appliquées à tous les peuples autochtones du Canada jusque dans les années 1980 (certaines écoles étaient encore ouvertes dans les années 1990). De mes arrière-arrière-grands-parents à mes tantes, mes oncles et mes parents, les pensionnats ont eu des répercussions bien au-delà des survivants. Cela se reflète également dans mes œuvres ».
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Jaalen Edenshaw est un sculpteur haïda de Haida Gwaii, Colombie-Britannique.
« En tant que Haïda, le travail de ma vie consiste à apprendre de mes aînés et de mes ancêtres et à perpétuer notre culture, notre langue et notre relation à la terre. Mon travail d'artiste est ancré dans cette compréhension et cette intention. Les pièces que je conçois et crée jouent toutes un rôle dans ce processus d'expérience, d'apprentissage et de partage. Dans mon travail, je m'inspire des leçons que nous ont laissées nos ancêtres pour raconter l'histoire de notre terre et de notre peuple. Nombre de nos œuvres ancestrales, aujourd'hui conservées dans des musées ou toujours présentes dans les anciens villages de Haida Gwaii, témoignent de la maîtrise de leurs artistes en matière de sculpture et de peinture, une maîtrise qui représente des siècles de raffinement, fruit de l'expérience d'une vie liée à la terre et à la mer.
Alors que l'art conventionnel peut être divisé en ‘moderne’ et ‘traditionnel’, notre tradition haïda est vivante et continue, transcendant cette division. Le fil que nous portons dans nos arts, nos chansons, nos danses et nos histoires est sans fin et continue à donner forme à notre passé, notre présent et notre avenir. Indissociable de ma pratique artistique, je chasse, je pêche, je ramasse des algues, des coques et des pétoncles, et je transforme tout cela pour nourrir ma famille tout au long de l'année. La poursuite de ces pratiques me permet de me connecter à l'essence des formes de la conception des lignes de forme haïda : l'œil d'un poisson, l'articulation d'une patte de cerf ou la tige d'un brin d'herbe marine.
Les règles de l'art haïda que j'ai passé ma vie à apprendre, dans le cadre de mentorats avec Guujaaw et Jim Hart, et dans mon propre travail, guident mes explorations du flux dans la ligne de forme, l'ovoïde et le U. Dans les complexités de ces règles visuelles et tactiles, j'ai appris à jouer avec les formes et à avoir des conversations avec les pièces qui nous ont été laissées par les artistes du passé ».
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Deantha Edmunds-Ramsay est une chanteuse inuk du Nunatsiavut, au Labrador.
« L'histoire fascinante du Nunatsiavut remonte aux missionnaires moraves qui se sont rendus au Labrador depuis l'Europe il y a plusieurs siècles. Ils ont apporté des violons, des violoncelles, des trompettes, des cors, etc. Ils ont également apporté des manuscrits de musique de célèbres compositeurs allemands tels que Haendel et Haydn, ainsi que des compositeurs moins connus de la foi morave. Les Inuits du Labrador ont appris à jouer de divers instruments de l'orchestre, ont traduit les paroles en inuktitut et ont chanté chaque semaine à l'église une partie de cette belle musique en harmonies à quatre voix. Les Inuits se sont approprié cette musique ».
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Cherie Dimaline est une écrivaine métisse de la baie Georgienne.
« J'écris de la fiction littéraire qui s'adresse à un public mondial à partir d'une perspective autochtone canadienne très spécifique. Mes œuvres abordent les questions de l'identité, de la perte, des liens et de leur rupture, de l'anxiété et de la tentative de vivre dans la normalité dans un monde qui n'est pas naturel. À travers chaque histoire, on retrouve les voix, les récits, les enseignements et les terres de mes grands-mères Anishnaabe et Métis ».
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Melissa General est une artiste médiatique Mohawk/Oneida des Six Nations du territoire de Grand River.
« Ma pratique est fortement influencée par mon identité Haudenosaunee, mon histoire, ma communauté et ma relation à la terre. Ma mission artistique est de rechercher et d'explorer en permanence l'histoire et la culture autochtones, par la photo, l'audio, la vidéo, la langue et la performance ; d'expérimenter davantage les manières de faire afin de faire évoluer ma pratique ; de promouvoir la connaissance et la discussion de l'identité, de la culture et de l'histoire Haudenosaunee.
J'ai d'abord commencé comme artiste photographe, puis ma pratique s'est élargie pour inclure des œuvres basées sur des installations vidéo et audio. Mon travail est performatif, explorant les concepts de mémoire, d'histoire, de terre et d'identité indigène ; discutant des notions d'appartenance et négociant l'intersection entre la vie urbaine et le ‘chez-soi’.
J'entretiens une relation forte avec ma famille et ma communauté d'origine, la majorité de mes œuvres étant produites sur le territoire des Six Nations. Ma pratique reflète mes progrès personnels dans la compréhension et la reconnaissance de mon identité autochtone à travers la recherche, l'expérience et l'exploration, en utilisant mon corps indigène pour aborder les questions d'identité, de mémoire et de terre. J'espère développer continuellement cette connaissance à travers ma pratique en faisant des recherches plus approfondies sur mon histoire personnelle et communautaire et en développant ma connaissance de la langue indigène pour discuter plus avant de l'histoire, de l'identité et de la culture d'un point de vue haudenosaunee ».
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Tara Gereaux est une écrivaine métisse du sud de la Saskatchewan.
« Mes premiers souvenirs d'enfance sont ceux de ma mère m'apprenant à lire et essayant d'écrire mes propres histoires - et tout cela avant que je ne commence l'école.
C'est en écrivant que je m'insère dans le monde. C'est ce que je suis. Cependant, je n'ai appris mon histoire métisse qu'à l'âge adulte, après avoir commencé à publier et à produire mes œuvres. Bien que mon premier livre ait été publié après que j'ai commencé à explorer ma culture et mon identité métisses, il avait été écrit et accepté pour publication avant que je ne commence à renouer avec mon héritage.
Aujourd'hui, mes écrits et mes récits explorent cette découverte et les choix que font certaines personnes pour maintenir fermement leur identité métisse contre toute opposition ou pour la dissimuler (si elles le peuvent). Pourquoi choisir l'une plutôt que l'autre ? Quel est l'impact d'un tel choix sur la vie des gens ? Cette question me fascine. Pourquoi certains choisissent-ils de faire partie de la culture, et d'autres de s'en cacher ?
Mes écrits explorent également tous les défis liés à l'identification en tant que Métis plus tard dans la vie - la responsabilité envers la communauté et la culture, la culpabilité de ne pas avoir été élevé dans cette culture. Comment peut-on être métis si l'on a été élevé par des Blancs ?
Mais je suis aussi saisie par les joies de ce nouveau lien (avec le passé et le présent), et par les forces de savoir davantage qui je suis et d'où je viens.
Je m'insère dans le monde grâce à mon écriture, et j'utilise maintenant l'écriture pour m'insérer dans le monde en tant que Métisse ».
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Louise Halfe est une poète crie de Saddle Lake, en Alberta.
« Je suis une poétesse crie, écrivaine et auteure de quatre livres de poésie et j'ai été publiée dans diverses anthologies. Les livres sont les suivants : Bear Bones and Feathers, qui traite de l'impact des pensionnats sur la communauté et sur la nature personnelle. Le livre traite également des enseignements des anciens et de ce qui doit encore être préservé. Il contient également des lettres de représailles adressées au Vatican. Blue Marrow est un livre sur les relations imaginaires avec les nouveaux arrivants, racontées à travers les différentes voix de femmes autochtones imaginaires de l'époque de la traite des fourrures. The Crooked Good est un poème narratif de la légende sacrée de Rolling Head. Il est raconté par la voix de la mère qui tisse l'histoire d'un point de vue féministe cri. Burning In This Midnight Dream a été écrit après les événements de Vérité et réconciliation qui ont eu lieu dans tout le pays. Le livre est écrit d'un point de vue personnel, ce qui le rend plus intime et immédiat. Il traite de la violence latérale et horizontale, mais sans utiliser ce jargon stérilisé. Il s'agit plutôt d'histoires qui ont façonné l'histoire et la vie personnelle des survivants des pensionnats.
J'écris ces histoires dans l'espoir qu'elles aideront d'autres personnes à exprimer la violence qui a été perpétrée dans leur vie ; la honte, la culpabilité et la colère s'entremêlent et exercent une forte emprise sur une personne. J'espère qu'en partageant ces histoires d'une voix poétique, davantage de personnes se lèveront et exigeront du gouvernement les ressources nécessaires pour éduquer et aider nos communautés à guérir. Ces récits poétiques relatent également une partie de l'histoire non racontée des ancêtres ; ces récits disparaissent rapidement car nos aînés sont de moins en moins nombreux. Le public canadien doit lui aussi être informé des politiques dont nous avons tous hérité et qui ont réduit nos communautés au silence et à la paralysie. Nous avons tous la responsabilité non seulement de partager l'histoire, mais aussi de faire quelque chose pour y remédier. C'est ma façon de contribuer à l'espoir et à la prise de conscience ».
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Tasha Hubbard est une cinéaste de la nation crie Peepeekisis qui vit à Saskatoon, en Saskatchewan.
« Mon travail cinématographique et médiatique découle de mon propre désir de renouer avec ma famille et mon histoire cries, puisque j'ai fait partie du ‘Sixties Scoop’ des années 60 et 70. Mes films reflètent des questions avec lesquelles je suis aux prises ou qui me fascinent, et ils sont tous inspirés par ma communauté autochtone. J'ai réalisé Two Worlds Colliding parce que les tournées Starlight se sont déroulées dans ma ville et ont directement touché des personnes que je connaissais. J'ai réalisé 7 Minutes, un court métrage indépendant sur une jeune femme qui fait partie des ‘presque disparus’ parce qu'un homme l'a suivie depuis la bibliothèque jusqu'à son domicile et a essayé de la faire monter dans sa camionnette. Ce sont des questions qui touchent directement les peuples autochtones du Canada. Mais je réalise également des œuvres qui reflètent mon intérêt pour la régénération et la résurgence de la culture autochtone. C'est là que mon travail sur les bisons est particulièrement pertinent. Mon film indépendant Buffalo Calling traite de la survie d'un troupeau particulier face à la quasi-extinction et à la diaspora. Mon prochain film sur les bisons se concentre sur les efforts contemporains des peuples autochtones pour réparer notre lien avec les bisons, qui a été endommagé par la colonisation. Je travaille actuellement sur un long métrage documentaire qui s'intéresse à quatre frères et sœurs du Sixties Scoop qui retrouvent un sens de la famille qui leur a été refusé. J'écris également un drame indépendant sur une famille crie qui décide de cacher ses enfants à l'époque des pensionnats.
J'aime me pousser à faire différents types de films : des films d'investigation, des films expérimentaux, des films dramatiques, des films d'observation et enfin, avec le new buffalo project, des films de point de vue personnel. J'ai fait une pause dans la réalisation de films pour obtenir un diplôme d'études supérieures, mais je suis maintenant à nouveau plongé dans la réalisation de films ».
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Dorothy Grant est une créatrice de mode haïda vivant à Tsawwassen, en Colombie-Britannique.
« Je suis créatrice de mode et artiste traditionnelle haïda. Depuis plus de 30 ans, mon identité haïda est le fondement de mon travail de créatrice de mode contemporaine. En 1986, j'ai été la première à fusionner l'art haïda et la mode.
Je crois que mes vêtements incarnent une philosophie qui est mieux décrite dans un mot haïda : YAANGUDANG, qui signifie ‘respect de soi et des autres’ ; c'est la force motrice de mon travail. Pour moi, il s'agit de se responsabiliser, d'être fier et de se sentir bien dans sa peau.
Je pense que ma capacité à maintenir une ligne de vêtements de qualité pendant 30 ans, tout en restant fidèle à mes compétences artistiques, a été l'une de mes plus belles réussites. Je crois que j'ai également contribué à influencer de manière positive de nombreux jeunes créateurs de mode émergents d'origine autochtone à travers le Canada, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande ».
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David Hannan est un artiste métis d'Ottawa/Mettawa qui vit à Toronto.
« Mon travail tente de remettre en question ces représentations tout en explorant une compréhension plus complexe des relations entre les autochtones et la terre - des relations qui ne s'inscrivent pas dans les dichotomies existantes telles que ‘nature sauvage’ et ‘civilisation’.
J'appelle mes sculptures des ‘hybrides taxidermiques’, car leurs formes de base sont dérivées de formes taxidermiques que j'ai d'abord manipulées de diverses manières avant de les mouler. Les formes taxidermiques ont un caractère unique parce qu'elles fournissent des formes animales de base, mais manquent de détails de surface qui seraient fournis par les peaux d'animaux, tels que la texture de la fourrure, les oreilles, etc. Ainsi, leur familiarité et leur différence simultanées avec les animaux qu'elles représentent leur confèrent un effet troublant. Cet effet, combiné à mes propres interventions sculpturales, crée des sculptures qui oscillent entre la représentation, l'abstraction et le mélange hybride de formes animales, afin d'explorer les questions de la transformation et de la vulnérabilité des humains, des autres créatures et de l'environnement naturel.
Mon travail commence intuitivement, se développant souvent à partir de projets antérieurs ou de mon engagement avec des objets que je trouve ou que je rencontre dans l'atelier ou dans le monde. À partir de là, je travaille avec les associations dérivées de ces sources, combinant souvent les choses de manière inattendue jusqu'à ce qu'elles commencent à générer un sens et un impact esthétique qui semblent dignes d'être définis comme une œuvre d'art achevée ».
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Jason Henry Hunt est un sculpteur Kwaguilth qui travaille à Port Hardy, en Colombie-Britannique.
« Je m'appelle Jason Henry Hunt et je suis originaire du village de Tsakis, à l'extrémité nord de l'île de Vancouver, en Colombie-Britannique. Je suis issu d'une longue lignée de sculpteurs. En fait, j'ai fait mon apprentissage auprès de mon père, Stanley Clifford Hunt, qui a fait son apprentissage auprès de son père, Henry Hunt. Lorsque j'ai commencé à sculpter, j'ai essayé de me distancer de mon nom de famille, car je pensais qu'il serait très difficile de me faire un nom dans l'ombre d’aussi grands artistes. Vingt-cinq ans plus tard, je n'ai cessé de sculpter, de peindre et de me faire un nom, à tel point que j'utilise désormais mon deuxième prénom pour signer mes œuvres. Ce n'est que récemment que j'ai commencé à le faire en signe de respect pour mon grand-père et pour m'assurer que les gens n'oublient jamais qui il était et l'héritage qu'il a laissé à notre famille. Je m'efforce constamment de maintenir les normes que mon père et lui ont fixées pour moi, tout en faisant évoluer la forme d'art dans une direction qui m'est propre.
Maintenant que j'ai pris de l'âge et que je suis artiste depuis tant d'années, je me rends compte que j'ai eu de la chance de pouvoir faire ce que j'aime. La vie d'un sculpteur est extrêmement gratifiante, mais elle n'est en aucun cas facile. C'est un honneur de partager et de perpétuer la tradition artistique de ma famille ».
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Phil Gray est un sculpteur d'origine Ts'msyen (Tsimshian) et Cree qui vit à Vancouver.
« J'ai commencé à sculpter à l'âge de 15 ans. Au début, j'ai eu quelques professeurs pour me guider. Mais ce n'est que lorsque j'ai commencé à étudier les anciennes pièces de mes ancêtres, en accordant une attention particulière au style Ts'msyen, que j'ai trouvé ma voie. Bien que de nombreux collègues me considèrent comme un artiste contemporain dans mon domaine, je me considère comme un artiste traditionnel qui suit les anciennes méthodes de Ts'msyen.
Mais comme mon art est l'expression non seulement de mon héritage, mais aussi de mes expériences, j'ai fait référence à la culture pop de mon enfance dans certaines de mes œuvres. En outre, j'ai voyagé dans de nombreux pays du monde et j'ai trouvé beaucoup d'inspiration dans les traditions artistiques que j'ai rencontrées.
Cependant, je pense que l'inspiration et le talent artistique ne peuvent pas vous mener bien loin si vous n'avez pas quelque chose d'autre qui vous pousse à rester passionné et à évoluer sur le plan artistique. Lorsque j'ai commencé, c'est la peur qui m'a poussé. Je passais la majeure partie de mon temps à essayer de m'améliorer, à essayer de surmonter ma peur de ne pas savoir quelle était ma place dans le monde de l'art. La frustration a suivi. J'étais frustré que mon potentiel ne soit pas évident pour tout le monde et j'avais l'impression de ne pas être aussi bon que mes contemporains artistiques.
Aujourd'hui, c'est l'humilité. Je me rends compte que la création artistique n'est pas une course, qu'il y aura toujours quelque chose d'autre à apprendre et que je peux aussi enseigner aux autres. L'humilité a ravivé ma passion artistique ces derniers temps, et j'ai décidé de me concentrer davantage sur la façon de rendre la pareille à mon peuple, en partageant et en transmettant les connaissances qui m'ont été données au fil des ans. Par-dessus tout, je veux que l'on se souvienne de moi comme d'un artiste Ts'msyen dévoué ».
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Ya'Ya Heit est une sculptrice de la bande de Kispiox, de la nation Gitxsan, en Colombie-Britannique.
« En tant qu'artiste professionnel de longue date, je suis toujours intéressé par l'art public. Quand j'étais plus jeune, je ne pensais qu'à faire voir mes œuvres à ma famille et à mes voisins. Puis j'ai quitté la réserve de Kispiox et j'ai voulu que la province voie mes œuvres. En 1985, j'ai déménagé à Ottawa et j'ai pensé que tout le pays pouvait être mon public. Puis les Jeux olympiques sont arrivés à Vancouver et j'ai voulu que le monde entier voie ce que je pouvais créer. Aujourd'hui, tout ce que je veux, c'est montrer au monde la FIERTÉ AUTOCHTONE : LA FIERTÉ AUTOCHTONE CANADIENNE.
Mes ancêtres et nos terres ont été au centre de mes préoccupations pendant la majeure partie de ma vie. Certaines années, je chasse et je pêche plus que je ne sculpte. C'est pourquoi la conclusion de traités et la politique occupent une place importante dans ma vie. J'ai travaillé pour mes chefs Gitxsan pendant la majeure partie de ma vie. J'ai écouté et aidé mes chefs et mes aînés, j'ai chassé et pêché pour mon peuple Kispiox, j'ai défendu la tribu au tribunal et sur le terrain, j'ai bloqué des routes. Tout cela m'amuse et me rend fier d'être autochtone.
Toutes mes histoires et toute ma vie se retrouvent dans mes œuvres d'art. L'humour des événements de ma vie, les tragédies, les réalisations, les leçons apprises. Il y a quelques années, j'ai remarqué que j'avais créé beaucoup d'autoportraits. C'est ma façon de ne pas enfreindre les lois Gitxsan sur la propriété des blasons, qui pourrait prétendre posséder une photo de moi. Et j'ai toujours aimé représenter le héros culturel/enseignant de ma tribu Gitxsan, WiiGyet (BigMan, Raven). Pour mes jeunes enfants, j'ai commencé à écrire mes propres histoires de ses propres mythes modernes. L'art sous toutes ses formes est important pour toutes les civilisations, et pas seulement pour celles de ma tribu Gitxsan ou du Canada ».
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Shawn Hunt est un artiste Heiltsuk qui travaille à Sechelt, en Colombie-Britannique.
« Je m'appelle Shawn Hunt et je suis un artiste issu des Premières nations Heiltsuk et d’origine euro-canadienne. En tant que personne d'origine mixte, j'ai toujours été intéressé par l'espace où ces deux cultures se rencontrent, l'espace que j'occupe. J'ai suivi une formation de sculpteur, de bijoutier et de peintre. J'ai appris le design traditionnel auprès de mon père, mais je suis également diplômé des Beaux-Arts. J'ai également étudié la peinture en tant qu'apprenti auprès de l'artiste salish de la côte Lawrence Paul Yuxweluptun. Je n'ai pas l'impression que mon travail entre dans une catégorie précise. Il n'est pas exclusivement conceptuel, traditionnel, contemporain, culturel ou artisanal. J'ai plutôt l'impression que mon travail contient des éléments de toutes ces catégories. Il est à la fois ancien et moderne. Je cherche constamment à étendre les limites de l'art Heiltsuk. Mon objectif a toujours été d'ouvrir le dialogue et de créer de nouvelles discussions qui remettent en question la perception qu'ont les spectateurs de l'art autochtone et des peuples autochtones. Je traite de sujets politiques, anthropologiques ou historiques. En subvertissant ou en remixant ces catégories, j'espère susciter une réaction. J'aime l'idée que l'art soit comme un catalyseur ou un point d'éclair. Je pense que l'art est plus puissant lorsqu'il pose des questions, et non lorsqu'il donne des réponses au spectateur. Mon but est de faire réfléchir le spectateur ».
www.shawnhunt.net
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Margaret Grenier est une danseuse Gitxsan/Cree qui vit à West Vancouver, en Colombie-Britannique.
« Je considère la danse comme l'héritage le plus important que j'ai reçu de mes ancêtres et le processus de création est inestimable. Je me suis consacrée à cette vaste entreprise pour le bénéfice de mes enfants et pour honorer mon héritage autochtone. Je me sens privilégiée de pouvoir établir nos pratiques artistiques au sein de la grande communauté et d'affirmer notre capacité à retrouver notre héritage ancestral dans toute sa complexité et son éminence.
Pour moi, la danse a fourni un environnement protecteur pour aborder les limites imposées à nos peuples autochtones et pour créer un espace de guérison. Nos corps, nos pensées, nos attachements émotionnels et nos prières sont reliés par la cérémonie de la danse. Non seulement nous nous tournons vers nos connaissances ancestrales pour nous réconcilier avec nous-mêmes, mais nous partageons et soutenons les autres à travers notre art.
Le travail artistique de l'époque précédente dans la lignée de ma famille répondait à la levée de l'interdiction du Potlatch et à ce que l'on a appelé le lent réveil d'une culture que l'on avait fait dormir pendant près de 70 ans. Le contexte social actuel a conduit à une étape critique dans ce long récit de la pratique artistique. Nous constatons que nous devons évoluer pour relever le défi de préserver l'intégrité et l'essence des pratiques anciennes tout en répondant aux circonstances contemporaines. Les processus créatifs actuels garantiront que cette progression essentielle s'engagera et répondra résolument à la responsabilité de poursuivre ce qui a été établi par nos prédécesseurs, tout en définissant l'héritage actuel à maintenir ».
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Tomson Highway est un dramaturge, romancier et musicien cri de la Première nation de Barren Lands, à Brochet, au Manitoba.
« Comme je parle maintenant deux langues européennes couramment (et trois autres couramment), je cherche à prouver que, là où les langues européennes n'ont de place que pour deux genres, les langues autochtones en ont pour plusieurs. C'est là, à mon avis, la source de la violence exercée par les hommes, et uniquement par les hommes hétérosexuels, à l'encontre des femmes, et plus particulièrement des femmes autochtones : le système à deux sexes ne fonctionne PAS ; un sexe a beaucoup trop de pouvoir sur l'autre ; il nous faut explorer d'autres modèles. Et la clé pourrait bien être contenue dans l'architecture même des langues autochtones, une ‘architecture’ où il n'y a pas de genre, où nous sommes tous, à un degré ou à un autre selon qui nous sommes, à la fois homme et femme. Et où Dieu n'est ni homme ni femme. Ou bien il est les deux ».
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Mark Igloliorte est un artiste inuit originaire du Nunatsiavut, au Labrador. Il travaille à Vancouver, en Colombie-Britannique.
Igloliorte travaille dans une variété de pratiques, en se concentrant sur la peinture et le dessin représentatifs. Il a créé différentes séries d'œuvres, comme des travaux d'observation de son studio ou des périodes spécifiques de l'histoire des Inuits, comme la transition coloniale, avec des photos de kayaks aux côtés de bateaux européens. Plus récemment, en tant qu'artiste inuk, son travail cherche à relier la culture inuit aux cultures allochtones tout en soulignant l'expérience unique des Inuits.
Komatik est une performance d'art public qui consiste à créer une série de portraits des chiens des participants attachés au traîneau inuit. Bien que cette performance soit fantaisiste, associant des animaux domestiques tels que des poméraniens au komatik, pendant la séance de dessin, les propriétaires des chiens et Igloliorte discutent de sujets tels que le rôle du komatik à l'époque précoloniale, les études récentes sur la façon dont la GRC a reçu l'ordre d'abattre les chiens de traîneau lorsque les populations inuites se sont installées dans les communautés, la façon dont l'ingéniosité inuite a permis d'adapter le traîneau aux motoneiges et les effets dramatiques du changement climatique sur les terres inuites pendant l'hiver.
Les participants repartent avec un portrait de leur chien devant un komatik et une compréhension différente de la culture inuite. Cette performance a été présentée pour la première fois lors du festival « Art in the Open » 2014 à Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard, et devrait être présentée à nouveau en octobre 2016 lors de « iNuit Blanche » à St. John's, Terre-Neuve.
Récemment, Igloliorte a commencé un nouveau projet de dessin sur le thème du kayak - un outil de transport inuit qui s'est répandu de manière virale dans le monde des loisirs.
http://markigloliorte.net/
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Shannon Gustafson est une artiste ojibwée de la Première nation de Fort William, en Ontario.
« Je suis une artiste ojibwée qui se spécialise dans la fabrication de perles sur mesure et de régalia. Je crée activement depuis 27 ans. Je me considère comme une artiste autodidacte multidisciplinaire. Le pow-wow et sa culture sont ma principale source d'inspiration qui a alimenté ma carrière artistique. Entre autres, le perlage est ma passion. J'aime expérimenter avec différents types de perles, de couleurs et de motifs. J'ai de l'expérience dans le perlage géométrique et floral, mais étant d'origine ojibwée, c'est le floral qui me définit. J'aime incorporer des éléments naturels utilisés dans le passé, tels que des coquillages, des crins de cheval, des poils de porupine, des piquants, des clous en laiton, des os et de l'écorce de bouleau. Mon travail est réputé pour sa qualité et son utilisation de la couleur. Mes compétences ont évolué au cours des deux dernières décennies et je me suis tournée vers l'ancien style de perlage et de motifs ojibwés. Mon travail n'est peut-être pas exposé dans les musées et les galeries, mais il est exposé tous les week-ends, du Nouveau-Brunswick à la Californie et partout ailleurs. Je n'ai pas de diplôme en beaux-arts et je n'ai suivi aucune formation artistique formelle. Mes compétences et mes aptitudes artistiques sont celles qui ne s'apprennent pas dans une salle de classe. C'est le résultat d'une vie de dévouement, de pratique et d'engagement en faveur de la préservation. C'est une œuvre d'art qui est admirée par tout le monde, mais qui est surtout appréciée par mon peuple. Je continuerai à mettre mes capacités à l'épreuve, à cultiver mes dons et à préserver notre culture par le biais des arts ».
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Jack Horne est un dramaturge de la bande Tsawout, WSANEC, Coast Salish, Colombie-Britannique.
« Lorsque je pense à mes enseignements, je pense à ma mère, car c'est elle qui me les a transmis. Lorsque j'ai écrit ma première pièce, Indigenous Like Me, c'était pour elle. La dernière scène de la pièce est la suivante :
‘Maintenant, quoi que je fasse, j'entends sa voix. Peu importe que j'étudie la loi sur les Indiens à l'université ou l'histoire du colonialisme, des pensionnats ou même du féminisme, car c'est sa voix que j'entends. Je me souviens de ses enseignements et je pense à sa vie lorsque j'aborde ces questions. Et cela me rend heureux. Je suis heureux parce que je me rends compte que cela fait de moi un autochtone comme elle’ ».
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Geronimo Inutiq est un artiste multimédia qui travaille à Montréal.
Du son à l'image fixe, en passant par l'image animée, Inutiq aime explorer des approches alternatives aux constructions établies de la culture et des médias traditionnels et populaires. Ayant été exposé dans sa jeunesse à des éléments culturels inuits traditionnels forts, ainsi qu'aux mondes de l'art moderne et de la diffusion par l'intermédiaire de membres proches de sa famille, Inutiq a été en mesure de tisser ces multiples points de référence dans sa pratique artistique de manière innovante. Guidé par l'idée que l'expression créative personnelle est une expérience subjective et individuelle, il s'intéresse au dialogue qui émerge entre l'individu et les cercles de plus en plus vastes et complexes de systèmes de signification socialement construits. Geronimo pense que l'utilisation de multiples sources de communication et de supports nous permet d'interagir avec une grande variété de facettes des potentiels et des limites de notre humanité collective. Alors que des sujets complexes et interconnectés tels que le contexte sociopolitique, l'histoire et l'économie de l'art, et les réalités de la vie autochtone en métropole sont mûrs pour le dialogue - et fourniront toujours un contexte pour nos activités personnelles et collectives - Inutiq est plus motivé pour aborder sa pratique à travers un processus intuitif conduisant finalement à un résultat esthétique arbitraire - et ceci expressément comme un mode d'expression alternatif à tous les autres domaines et méthodologies établis de la connaissance. C'est à la jonction du capital créatif et culturel que Geronimo Inutiq puise pour exercer son métier d'artiste multimédia professionnel que se trouve la valeur artistique.
https://geronimoinutiq.ca/
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Ursula Johnson est une artiste mi'kmaq de la Première nation d'Eskasoni.
« Je définis ma pratique comme interdisciplinaire. Je combine une multitude d'éléments afin d'encourager le dialogue sur l'identité, l'ascendance et la pratique culturelle. J'examine ces sujets par le biais de performances, de sculptures et d'installations, dans le but de créer un espace où le spectateur est confronté à des images, des sons et des odeurs qui le poussent à la réflexion. Je les mets au défi d'examiner la relation entre leurs ancêtres et leurs pratiques culturelles et les miennes. Bien que ma méthodologie soit assez cohérente, les matériaux que j'utilise pour chaque projet sont essentiels pour déterminer le message que j'ai l'intention de transmettre, juxtaposant souvent des aspects des formes d'art autochtones traditionnelles et des œuvres contemporaines. Grâce à l'art de la performance de longue durée (souvent basée sur le lieu et employant une intervention didactique coopérative), je m'engage dans des tâches laborieuses qui créent une tension répétitive sur mon corps/esprit tout en créant une tension avec le spectateur. Elmiet (He/She Goes Home) (2010) est un exemple d'œuvre créée spécifiquement pour l'histoire culturelle de la Nouvelle-Écosse concernant la proclamation du scalp de 1756, où j'ai créé un événement pour accueillir le dernier scalp en Nouvelle-Écosse.
Mon œuvre la plus récente, Mi'kwite'tmn (Te souviens-tu ?), utilise divers supports sculpturaux pour susciter la réflexion de mon public sur les aspects du patrimoine culturel immatériel liés à la consommation des connaissances traditionnelles dans le contexte des institutions coloniales, tout en examinant l'urgence pour les générations actuelles de déterminer la relation entre les Autochtones et les ressources naturelles utilisées dans la production d'art traditionnel ».
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Taran Kootenhayoo était un dramaturge et un acteur de la nation sioux Alexis Nakota.
« En tant qu'artiste autochtone émergent, il est de ma responsabilité d'explorer ce que signifie être un artiste, un conteur, et les responsabilités qui en découlent. Depuis le début de ma carrière d'acteur et d'écrivain en 2012, j'explore ce que signifie être un artiste autochtone contemporain vivant dans un paradigme occidental. À travers mes œuvres écrites, j'ai tenté d'aborder des sujets tels que l'activisme politique autochtone, la vie en foyer dans les quartiers défavorisés, la vie dans et hors de la ‘réserve’, l'épidémie de suicide dans les communautés autochtones, et ce que signifie être un ‘indien urbain’.
J'ai eu l'occasion d'explorer ces sujets au microscope. J'ai écrit plus de six pièces de théâtre - en collaboration et individuellement - et j'ai joué dans un certain nombre de nouvelles pièces de théâtre, d'anciennes pièces de théâtre et de scénarios qui ont été écrits et réalisés par des artistes des Premières nations. Apprendre à collaborer avec des artistes partageant les mêmes idées n'est pas seulement une initiative communautaire, c'est aussi une étape que je franchis pour rassembler des voix autochtones (et allochtones) qui n'auraient peut-être pas été entendues autrement. Je pose des questions qui déconstruisent les scénarios sociétaux dont j'ai (et nous avons) hérité en grandissant dans une petite ville rurale de l'Alberta, dans une réserve et dans une ville. Mon but est de montrer aux gens de mon âge, et à ceux de tout autre âge que je peux atteindre, qu'il est possible de s'épanouir en soi et autour de soi, pour sa communauté, en excellant et en évoluant avec ce qui nous inspire. Mahsichogh (Merci en Denesuline) ».
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Alanis King est une dramaturge anishnaabe du territoire autochtone non cédé de Wikwemikong, en Ontario.
« J'ai senti qu'il était impératif de défendre la préservation de l'Anishnaabemowin par le biais de cette forme d'art et de la tradition orale. Certaines pièces n'ont pas de scénario documenté à cause de ce processus, tout était dans la mémoire lors des répétitions, les acteurs parlant couramment le sentaient au plus profond de leurs os. Nous avons diverti beaucoup de gens. Je vis en créant sur scène notre histoire entrelacée avec notre mythologie, et en l'intégrant dans une histoire pour qu'elle sorte de la page et prenne une forme de vie ».
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Jeanette Kotowich est une danseuse métisse et crie de la Saskatchewan qui travaille à Vancouver, en Colombie-Britannique.
« Je suis une artiste de danse contemporaine autochtone. Je suis titulaire d'un baccalauréat en beaux-arts (avec spécialisation en danse contemporaine) de l'Université Simon Fraser. Honorant mon héritage métis cri (originaire de la Saskatchewan) comme source d'inspiration et point de référence dans mon travail, je suis passionnée par la recherche d'un mélange de pratiques contemporaines et autochtones. Je suis actuellement danseuse de la compagnie Dancers of Damelahamid, Raven Spirit Dance et V'ni Dansi. Je suis un membre actif du Full Circle First Nations Performing Arts Ensemble et de l'Indigenous Performing Arts Alliance. Je me considère comme une artiste hybride, car je pratique de nombreuses formes de danse traditionnelle et contemporaine.
Je danse dans le milieu des arts autochtones depuis 2009. Je danse depuis mon plus jeune âge, ayant grandi dans un environnement de danse compétitive. J'ai connu des difficultés en cours de route et j'ai souvent failli abandonner ma passion pour la danse. Ces insécurités ont disparu lorsque je me suis rapprochée de la communauté de la danse autochtone. Dans ma vie d'adulte, la danse est devenue ma guérison, mon identité et mon mode de vie. Tout ce que je sais, je l'ai appris par la danse. La joie de bouger mon corps me donne un but et facilite mon expression artistique.
Je célèbre mon héritage des Prairies à travers ma passion pour le partage de l'esprit et de la joie de la culture et de la danse métisses. En tant qu'artiste de la danse contemporaine, ma pratique s'exprime par le mouvement contemporain avec une perspective autochtone et une vision du monde. Depuis 2013, j'apprends également à danser dans le style traditionnel de la côte ouest (Gitxsan) ».
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Helen Knott est une écrivaine de la Première nation de Prophet River, région de Peace River, Fort St. James, C.-B.
« Danser avec la décolonisation
C'est un drôle de sentiment que de s'investir dans des efforts visant à atteindre l'insaisissable.
C'est un sentiment encore plus drôle lorsque ces efforts ont été déployés en faveur d'une justice insaisissable. La justice. Pas des matériaux, pas des rêves, pas un relevé de compte plus important, pas des babioles, pas des projets personnels... mais la justice.
J'écris des poèmes et des nouvelles depuis que je suis en quatrième année. Au début, je gribouillais des poèmes d'amour clichés tandis que mon jeune esprit dévorait les œuvres de Shakespeare. À l'adolescence, lorsque les traumatismes de l'enfance se sont multipliés et que des dépendances personnelles se sont créées, l'écriture est devenue un élément nécessaire à ma survie. Jeune adulte, j'ai utilisé l'écriture pour donner un sens au monde qui m'entourait et elle est devenue un outil de guérison important. Aujourd'hui, je considère l'écriture comme un moyen d'apporter la guérison aux autres par le biais de récits et de poèmes, ou de changer de perspective et d'apporter des éclaircissements sur des questions de justice sociale. Je crois qu'une partie du but de ma vie est d'avoir vécu divers traumatismes, puis de guérir, de traiter et de partager ces enseignements par le biais de l'écriture.
J'écris parce que cela fait partie de mon identité.
La majorité de mes écrits se concentre sur la création d'œuvres qui traitent des problèmes rencontrés par de nombreux peuples et communautés autochtones, tels que le suicide, la toxicomanie, les abus sexuels, la violence et, bien sûr, le long voyage de la décolonisation. Je suis actuellement sur le point d'achever un mémoire qui se concentre sur toutes les questions susmentionnées et qui s'inscrit dans le contexte du traumatisme intergénérationnel. Une fois mes mémoires terminées, je commencerai à écrire un roman de fiction qui portera sur le suicide et la résilience des autochtones ».
https://reclaimthewarrior.wordpress.com/
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Michael Kusugak est un conteur inuit du Nunavut. Il vit à Sooke, en Colombie-Britannique.
« Je suis avant tout un conteur. J'essaie d'éduquer les gens sur ce que nous sommes : les Inuits. C'est ce que je fais depuis la publication de mon premier livre pour enfants, il y a 28 ans. Je me rends dans les écoles, les bibliothèques, les festivals pour enfants et d'autres lieux pour raconter des histoires sur les Inuits. L'année prochaine, j'aimerais commencer à écrire pour les adultes. J'ai élaboré les grandes lignes d'un roman qui se déroule au Nunavut, au Yukon et ailleurs. Il parlera de l'expérience des pensionnats, de la formation des pilotes et du retour dans la société inuite à l'époque moderne ».
www.michaelkusugak.com
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Frances Koncan est une dramaturge de la Première nation Couchiching, résidant à Winnipeg, au Manitoba.
« Ma pratique artistique est profondément ancrée dans l'exploration des traumatismes, exprimée par l'acte créatif de la redécouverte. Mon médium préféré est l'écriture théâtrale en tant que dramaturge, où je peux ensuite appliquer ces découvertes à des formes tridimensionnelles, en utilisant le son, la lumière, le goût, le toucher et le mouvement du corps humain dans le temps et l'espace, afin d'engager, d'inspirer et d'interpeller le public. Je suis une artiste contemporaine qui pratique des médiums expérimentaux, défiant les genres, souvent ancrés dans la culture populaire occidentale plutôt que dans la tradition autochtone, et j'ai souvent eu du mal à trouver ma place en tant qu'écrivaine autochtone. Malgré cela, mon processus créatif interne est profondément ancré dans les systèmes de valeurs traditionnels de mes ancêtres, où je m'efforce de remettre en question mes propres préjugés coloniaux pour créer des mots, des phrases et des histoires nouveaux et originaux qui respectent tous les peuples et le monde naturel et qui poussent à une nouvelle compréhension en tant que nation, tout en étant divertissants et accessibles à tous. La perte - de la langue, de la famille, de l'histoire, de la culture, de la connaissance, d'une civilisation entière - et son exploration par le biais de la création artistique, je m'efforce de laisser un héritage culturel durable de nouvelles idées, de nouvelles connaissances et d'une nouvelle compréhension pour les générations à venir. Les arts autochtones font partie intégrante de la reconstruction des fondations de la société et de la culture canadiennes, et de la réconciliation de notre histoire traumatique en tant que nation afin d'apporter des changements positifs et profonds à l'avenir, et je suis ravie de travailler en tant qu'artiste à ce moment passionnant de notre histoire collective ».
www.franceskoncan.com
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George Littlechild est un artiste cri des plaines qui travaille à Comox, en Colombie-Britannique.
« J'utilise mon art comme un outil de guérison pour sensibiliser les gens et les situations afin de créer une voix pour ceux qui ne sont pas entendus.
J'ai le sentiment que mon art, avec ses couleurs vives, offre une connexion spirituelle et une guérison au spectateur. Chaque œuvre que je crée raconte une histoire et établit un lien avec une époque, un événement, une situation et un lieu. Je peins souvent des portraits qui mettent l'accent sur l'hommage, le respect et la dignité. Mes muses sont nombreuses : aînés, dignitaires, hommes, femmes, enfants et la communauté mondiale.
Le don de l'art est un outil puissant qui offre un large éventail de guérison par osmose et stimule visuellement l'esprit, le corps et les états émotionnels.
Selon mes enseignements des Premières nations, ces aspects de notre humanité sont universels et doivent être traités avec le plus grand respect, car la vie elle-même est le plus beau des cadeaux.
J'utilise des couleurs qui ont toujours été innées pour moi et ma pratique artistique. La luminosité et les nuances de chaque couleur créent un changement inconscient et une guérison qui suscite une réponse stimulante de la part du spectateur, telle que la conscience, la joie et la gratitude qui provoquent une connexion avec notre moi spirituel ».
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Cheyanna Kootenhayoo (DJ Kookum) est une musicienne de la nation sioux Alexis Nakota qui vit à Vancouver, en Colombie-Britannique.
« Je suis DJ Kookum et j'apporte de la musique et de bonnes vibrations à toutes sortes d'événements et de célébrations. Mon travail consiste à utiliser des compétences créatives et techniques pour mixer de la musique, créer mes propres sons et remixes en direct devant un large public.
Vous me verrez faire le DJ pour des artistes tels que les jumeaux Dani et Lizzy, stars de la pop virale, ou les artistes hip-hop culturels Mob Bounce. J'anime des soirées dansantes pour les jeunes et les aînés dans tout le Canada, je joue avec la communauté lors de divers événements locaux et j'anime des ateliers de cinéma et de DJ avec les jeunes.
Kookum signifie grand-mère en langue crie et c'est un surnom que je porte depuis longtemps. J'ai choisi ce nom parce que je crois fermement qu'il faut prendre soin des autres, inspirer et partager les connaissances.
Étant l'une des rares femmes DJ des Premières nations au Canada, je m'efforce de briser les stéréotypes sur les femmes et les peuples des Premières nations.
Les femmes sont souvent étiquetées comme des DJ moins qualifiées que les hommes. J'apporte des éclaircissements à ce monde de DJ dominés par les hommes et je veux leur montrer que les femmes DJ sont tout à fait capables d'être aussi compétentes, voire plus.
En tant que membre des Premières nations, je veux contribuer à faire connaître nos histoires et nos cultures par le biais de la musique et partager les œuvres de tant d'artistes talentueux des Premières nations.
J'ai dû faire face à de nombreux obstacles et barrières dans mon enfance, mais mon amour pour la musique m'a aidée à les surmonter. Le fait de pouvoir m'exprimer à travers la musique et l'art m'a permis de saisir de nombreuses opportunités positives et me motive à être un modèle au sein de la communauté. Je vais continuer à développer ma carrière de DJ et à étendre mes limites ».
https://www.djkookum.com/
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Kevin Loring est un auteur, producteur et interprète de la nation N'lakap'amux, Lytton First Nation, Fraser Canyon, BC Interior, Interior Salish, B.C.
« Je travaille pour le théâtre, le cinéma, le documentaire, l'animation, la télévision et la radio. Mais mon bannock et mon beurre proviennent des représentations théâtrales que je fais en tant qu'acteur sur les scènes de tout le pays.
Je suis le créateur de mon propre travail : je l'écris, j'y joue, je la mets en scène et je la produis par l'intermédiaire de ma compagnie théâtrale à but non lucratif, Savage Society. J'ai une formation d'artiste de théâtre professionnel et j'ai étudié et utilisé les méthodologies et le langage du théâtre autochtone dans mon travail ».
http://www.savagesociety.ca/
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Candace Maracle est une réalisatrice mohawk du territoire mohawk de Tyendinaga, en Ontario.
« Je suis une cinéaste et journaliste autochtone du territoire mohawk de Tyendinaga. Mon documentaire primé, The Creator's Game : The Quest for Gold and the Fight for Nationhood, traite de la question de la souveraineté autochtone et a obtenu plusieurs prix et mentions. Il est diffusé aux États-Unis et à la télévision australienne. J'étudie le Kenienke'ha, une langue en voie de disparition, afin de pouvoir inclure ma langue maternelle dans mon travail, y compris dans mon documentaire le plus récent, The Grandfather of All Treaties. Il a été présenté pour la première fois à l'automne dernier au 2015 imagineNATIVE Film + Media Arts Festival devant une salle remplie et a été l'un des temps forts du festival. Depuis, le film a été projeté dans plusieurs universités et a obtenu de bons résultats dans le circuit des festivals du film.
Je me suis lancée dans le journalisme et la réalisation de documentaires parce que j'estimais qu'il était de mon devoir, en tant que femme mohawk, de raconter une meilleure histoire. Les versions déformées de nos histoires racontées dans les médias grand public ont suscité des controverses. C'est le travail des conteurs de confronter le pouvoir avec la vérité. En racontant ces histoires, nous avons non seulement la capacité d'informer, mais aussi l'influence de façonner la façon dont ces histoires sont interprétées par le reste du Canada. J'ai également l'intention d'inspirer ma nation en racontant des histoires. J'ai l'intention d'établir des parallèles entre la santé de notre environnement et la santé générale de nos communautés. Le travail de ma vie, que ce soit dans le domaine de la conservation, de la santé, de la langue ou des cérémonies, a consisté à recueillir des informations et des histoires auprès de nos gardiens de la sagesse afin de pouvoir les connaître et les transmettre par le biais des arts médiatiques ».
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Lindsay McIntyre est une cinéaste inuk qui vit à Edmonton, en Alberta.
« L'essentiel de ma pratique consiste à réaliser des films expérimentaux en 16 mm, à projeter des performances et à fabriquer des émulsions à la main. Je suis foncièrement analogique dans mon travail et cela ne vient pas d'un entêtement mais d'un désir de sentir les matériaux dans mes mains. J'essaie de rapprocher la pratique du tournage d'un film de l'acte de dessiner, qui est mon premier amour et la force motrice de ce que je fais. Dans mon travail, le film est à la fois un véhicule évocateur pour explorer les thèmes des œuvres et le thème lui-même. La plupart de mes œuvres sont des portraits en images animées. J'ai également étudié les notions de films familiaux (et d'autres petits formats), la façon dont ils sont fabriqués, consommés et leur fonction sociale dans le domaine de la nostalgie ; comment ils se rapportent à d'autres souvenirs. Ces éléments influencent mon travail de dessin et de film de diverses manières, parfois surprenantes. Je m'intéresse à la notion de mémoire prothétique et les supports que j'utilise expriment un désir de connaître ce qui a été perdu, obscurci il y a longtemps par le passage du temps, ce qui est également exprimé dans mon travail cinématographique. Nombre de mes films explorent un lien profond mais fracturé avec l'histoire personnelle et familiale du Nunavut. Mon héritage matrilinéaire inuit a été tissé à travers plusieurs d'entre eux, qui enregistrent, réfractent et obscurcissent le passé sous forme d'images et de sons. Pour moi, ce sont toutes des formes de dessin. Travail actuel à long terme (2011-16) : faire progresser l'art, la science et la pratique des émulsions faites à la main. Les objectifs sont nombreux, mais l'un d'entre eux est de ne pas produire de stock commercial. Fabriquer une émulsion à la main, c'est un peu comme collaborer avec quelqu'un que l'on aime profondément. Je suis l'une des quelque 20 artistes qui travaillent dans ce domaine dans le monde entier ».
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Ernie Louttit est un écrivain de la Première nation crie de Missanabie qui vit à Saskatoon.
« J'écris pour donner un point de vue et des idées sur le monde de la police, les relations raciales et nos communautés.
Avec des histoires franches et honnêtes basées sur mes expériences et mes observations, j'essaie d'amener les gens à avoir de l'empathie et à réaliser que nous avons tous une histoire qui vaut la peine d'être écoutée.
Je fais cela pour pouvoir continuer à aider les gens et à être un leader ».
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Rebecca Maracle est une artiste visuelle mohawk du territoire mohawk de Tyendinaga, en Ontario.
« Je suis une artiste et une guérisseuse traditionnelle, membre des Haudenosaunee. Grâce aux enseignements de mon peuple, j'ai appris très tôt à respecter notre mère la Terre et tout ce qu'elle a à nous offrir. J'attribue mes dons au Créateur et à la formation et aux enseignements bien guidés de mes ancêtres. J'ai l'honneur de continuer à partager avec vous l'héritage de ma famille. On m'a appris à transmettre mon héritage et mes croyances par le biais de mes œuvres d'art traditionnelles. J'ai remporté de nombreux prix et mes œuvres figurent dans des collections privées du monde entier. Je suis très humble et je ne considère jamais comme acquis les dons de médecine et les capacités artistiques que le Créateur m'a donnés. Je souhaite partager avec vous la force et la beauté de la nature, la créativité de mon peuple et ma culture, capturées dans mes créations originales.
Il est important pour moi de reconnaître toute la Création dans ce processus et de faire prendre conscience de toutes les parties de ce que nous sommes, les visages physiques, mentaux, émotionnels et spirituels que nous portons tous. Je médite sur chaque pièce que je crée. L'énergie de chaque pièce a la capacité d'attirer à elle la personne qui a besoin d'une prise de conscience. Si vous êtes ouvert et réceptif à cette énergie, elle peut alors vous aider à guérir à un niveau plus profond ».
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Melody McKiver est une musicienne et une artiste interdisciplinaire d'origine anishinaabe (ojibwé) qui vit à Ottawa.
« Je suis avant tout une musicienne qui travaille avec l'alto, la composition et l'improvisation contemporaines, la production électronique et la percussion. Ma pratique artistique est fortement interdisciplinaire, et je travaille avec la vidéo numérique et la photographie comme sources d'inspiration et sites d'intégration de ma musique. Les philosophies, la langue, les expériences et les paysages anishinaabeg sont fortement ancrés dans mes compositions pour alto. Mon objectif, en particulier en tant que musicienne jouant d'un instrument issu du canon de la musique occidentale, est de repousser les limites de la pratique artistique anishinaabeg et des conventions de la musique classique. Ma musique est entendue sur scène en tant qu'interprète solo, en tant qu'artiste collaborant avec d'autres musiciens, et dans le cadre de la composition et de la conception sonore de productions théâtrales et cinématographiques autochtones. Le service aux communautés autochtones par le biais des arts est une valeur fondamentale, et en tant qu'éducatrice et animatrice d'ateliers dans le domaine de la musique et des arts médiatiques, je cherche à soutenir et à élever les jeunes autochtones et les artistes bispirituels par le biais du mentorat et de la collaboration. En plus de ma pratique de la musique et des arts médiatiques, je suis active sur la piste des pow-wow en tant que danseuse d'herbe et je perle et couds mes propres costumes".
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Amy Malbeuf est une artiste visuelle métisse de Rich Lake, en Alberta.
« Mon travail est conceptuel et j'utilise divers médiums qui comprennent, entre autres, le touffetage de poils de caribou et d'orignal, le perlage, l'installation, la performance et la vidéo. À travers ces différents médiums, j'explore les notions d'identité, de lieu, de langage et d'écologie. Les idées que j'ai examinées dans le cadre de ma pratique artistique comprennent les relations entre l'humanité et la nature, l'identité métisse et la féminité. Bien que mon travail soit axé sur des idées et une approche expérimentale, la matérialité, la tactilité et l'artisanat font partie intégrante de ma pratique. Les longues heures passées à travailler les perles de manière contemplative ou les préparations mentales et physiques rigoureuses qu'exige l'art de la performance sont tout aussi importantes dans ma pratique ».
Malbeuf a également reçu en 2016 un prix William et Meredith Saunderson pour les artistes de la relève de la Fondation Hnatyshyn.
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Tishna Marlowe est une artiste et modiste dénée des Territoires du Nord-Ouest.
« Je suis membre de la bande dénée de Lutselke, située dans le bras est du Grand lac des Esclaves, dans les Territoires du Nord-Ouest (lieu des petits poissons). C'est ici que ma passion profondément enracinée pour ma culture et le perlage m'a influencée et façonnée pour devenir l'artiste que je suis aujourd'hui. J'ai grandi en regardant ma défunte arrière-grand-mère, Marie Casaway, gratter, tanner des peaux et perler jusqu'à l'âge de 80 ans, ainsi que ma grand-mère Madeline Marlowe, dont l'amour du perlage m'a été transmis. J'ai passé d'innombrables heures, en tant que petite fille, enfant et jeune adulte, à regarder cette femme travailler avec diligence pour perfectionner l'art de la broderie perlée. Je dois également mon influence à de nombreuses femmes de Lutselke, car il y a beaucoup de perleuses dont le travail est impeccable. Le perlage est très profondément ancré dans notre culture et il est toujours d'actualité.
Six perles rouges est un symbole du savoir traditionnel, de la préservation de la culture et, surtout, de la fidélité aux concepts et aux protocoles de ma culture. Elles représentent également la relation que j'entretiens avec les matériaux tels que les écailles de poisson, que ma famille récoltait et mangeait. J'incorpore ces écailles de poisson, ces bois de caribou, ces fourrures et diverses parties d'animaux mis au rebut dans de magnifiques robes uniques en leur genre. Ces robes sont un moyen et une forme que j'utilise pour apprendre le savoir traditionnel, tout en attirant les jeunes générations.
La transmission du savoir traditionnel, d'un mode de vie et de la relation sacrée que j'entretiens avec la terre, en tant que créatrice et Dénée, est très importante pour moi et pour mon art. Il s'agit des matériaux utilisés et du processus de création de ces vêtements ».
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Jeremiah Manitopyes est un musicien anishinaabe et cri de la Première nation Muskowekwan.
« J'ai lu un jour qu'on ne peut pas tirer sur un homme et l'accuser d'avoir saigné et, bien que je doive encore faire face aux effets des agressions passées sur les peuples autochtones du Canada, je travaille fort pour renouer avec ma culture afin d'utiliser mon influence pour aider les enfants autochtones du pays à faire face à l'héritage des pensionnats et à la politique publique raciste.
Par rapport à ce que j'avais l'habitude de produire, ma musique d'aujourd'hui est plus axée sur la fierté que sur l'ego, plus sur la construction des autres que sur la destruction des autres, et plus sur la percée du courant dominant que sur la création d'une niche au sein de la communauté autochtone ».
www.drezusmusic.com
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Jean Marshall est une artiste des métiers d'art de la Première nation de Fort William, en Ontario.
« Enfant, j'adorais le travail des perles. En voyant mes tantes et mes kokums réaliser des travaux d'artisanat d'art, j'ai acquis, dès mon plus jeune âge, un sens aigu de la valeur et de l'importance de bien faire les choses. Sans effort conscient, j'absorbais les compétences, les techniques et les dessins à l'aide de modèles et de motifs. Cette combinaison d'apprentissage et d'admiration durable a motivé le développement de ma propre pratique. Je couds tout à la main et j'utilise tout ce que je peux trouver.
Ma pratique ne se limite pas aux objets, mais à la manière dont ces objets reflètent ma communauté et y participent, à la manière dont ils s'inspirent des traditions culturelles et les développent, et à la manière dont ils maintiennent ces traditions vivantes grâce à leur utilisation. Le perlage m'intrigue parce qu'il s'agit d'une forme d'expression culturellement riche et en même temps personnelle et spécifique.
Pour moi, le perlage est fondamentalement lié au partage avec la communauté et à la fabrication d'objets de valeur. Certains des objets perlés que je crée sont des mocassins, des tikinagans, des gantelets, des sacs à loutre. J'aime aussi récolter des matériaux tels que les piquants de porc-épic, l'écorce de bouleau et les aiguilles de pin. La cueillette est très importante pour moi. D'après mon expérience, la fabrication d'objets et les matériaux utilisés donnent un sens à ma vie en me permettant de me définir par rapport à la communauté.
J'ai envie de créer des œuvres qui ont une histoire à raconter. L'ensemble des travaux que j'aspire à réaliser s'articule autour de la langue et de l'eau. J'explorerai les cinq Grands Lacs appelés ‘eaux sacrées’ : Niigani, Waabishkiigoo, Ininwewi, Naadawewi, Anishinaabewi Gichi Gami. Je créerai des œuvres qui parleront de notre besoin d'eau et de notre responsabilité à son égard »
www.jeanmarshall.ca
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Jessica McMann est une musicienne, danseuse contemporaine et chorégraphe Cowessess de Calgary, en Alberta.
Flûtiste de formation classique, McMann a obtenu en juin 2016 un baccalauréat en musique de l'Université de Calgary. Ses recherches se sont concentrées sur la musique contemporaine et l'improvisation. Elle a étudié la flûte jazz pendant deux ans dans le cadre du programme d'études jazz de l'Université du Manitoba. Elle peut contribuer en tant que soliste ou en tant que musicienne d'ensemble ou musicienne d'accompagnement dans les styles jazz, classique, indie, funk et bien d'autres. Jesse a un grand amour pour la musique classique, baroque et française. Elle aborde son interprétation en s'éloignant de la tradition classique, en utilisant son point de vue autochtone pour interpréter le répertoire classique de la flûte. Elle recherche des compositeurs autochtones du monde entier qui ont composé pour les flûtes classiques et les flûtes du monde, et se réapproprie la musique écrite par des compositeurs allochtones qui ont été ‘influencés’ par la musique autochtone. En outre, ses nouvelles compositions musicales ont commencé à explorer et créer des paysages sonores contemporains imprégnés d'autochtonie pour accompagner des paroles qui traitent de notre présence entrelacée avec l'identité autochtone et le corps en tant que politique. Elle utilise une grande variété d'instruments modernes, inhabituels et traditionnels pour créer de nouveaux sons passionnants.
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Mary Longman est une artiste Saulteaux à techniques mixtes de la Première nation Gordons. Elle vit à Saskatoon, en Saskatchewan.
« Mon art est le reflet de ma vie, de ma situation géographique et temporelle, tout comme la production artistique est essentiellement un miroir du soi et du soi dans la vie. Mon récit visuel reflète mon expérience indigène actuelle, basée sur des questions personnelles et sociopolitiques ou tirée d'événements historiques, d'archives et de contextes culturels. L'objectif de mes concepts est de sensibiliser le public à ces questions et de combler le fossé entre les cultures.
Les genres prédominants de mon travail artistique sont la sculpture, le dessin, l'imagerie numérique et l'illustration de livres pour enfants. Ma sculpture est un travail conceptuel minimaliste, bien que j'intègre parfois un réalisme partiel. Ma stratégie artistique consiste à créer des formes poétiques et distillées qui sont des métaphores permettant une lecture plus approfondie du contenu indigène stratifié. Je travaille avec des matériaux mixtes, employant souvent des matériaux naturels tels que la pierre, le bois et les os avec des matériaux moulés, généralement avec Matrix G, et je travaille également le bronze. Ces dernières années, j'ai intégré des pierres à mes sculptures dans un but historique et esthétique. Les pierres étaient un support essentiel pour les peuples des plaines qui les utilisaient pour leurs propriétés physiques pratiques ainsi qu'à des fins cérémonielles, de marquage rituel des terres et de production artistique/spirituelle. J'ai eu l'intention de faire revivre l'utilisation traditionnelle de la pierre et de transformer les formes et les concepts traditionnels pour leur donner une signification et une pertinence contemporaines.
Actuellement, je prépare la tournée nationale de mon panneau d'affichage, Warrior Woman : Stop the Silence! Cette œuvre est un appel à l'action, pour que cesse le silence sur le génocide de masse des peuples autochtones en Amérique du Nord, qui reste submergé et absent des textes historiques éducatifs et du discours gouvernemental. Il s'agit également d'un appel à la justice et à l'édification de mémoriaux en l'honneur de toutes les personnes autochtones décédées. Le panneau d'affichage est accompagné de rubans de sensibilisation et d'une brochure éducative.
Mes travaux à venir se concentreront sur la sculpture et l'installation dans l'espace public en créant des dessins et des maquettes. L'art public offre une occasion unique d'accéder à un large public et de créer des marqueurs urbains permanents de temps et de lieu. De cette manière, la présence et la voix autochtones ne peuvent être effacées et le contenu sera disponible pour les générations à venir ».
www.marylongman.com
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Doreen Manuel est une conteuse et cinéaste de la Première nation de Neskonlith, Secwepemc, en Colombie-Britannique.
« Lorsque j'ai commencé à me connaître en tant qu'artiste, j'avais neuf ans... Je venais d'être libérée du pensionnat indien.
Ma mère m'a envoyée chez ma grand-mère. Titi ne me parlait que la langue ktunuxa. À ce jeune âge, elle m'a appris à faire des perles. Dans les années qui ont suivi, j'ai appris à tanner les peaux, à coudre des mocassins et des gants, à fabriquer des tipis, à danser et à chanter nos chansons.
Mon père, le grand chef George Manuel, et ma mère, Marceline Manuel, chef spirituel, ont tous deux survécu aux pensionnats indiens. Ils nous ont enseigné les valeurs traditionnelles et l'histoire, tout en nous encourageant à poursuivre des études universitaires. J'ai vécu l'histoire en tant que participante aux mouvements de réveil spirituel traditionnel ; de rejet des fonds ; des femmes autochtones concernées ; de la Caravane des enfants indiens ; et de l’Équipe de soutien à la Constitution Express. J'ai toujours été une conteuse et une historienne parce que j'ai partagé ces expériences vécues, mais j'ai aussi développé mon identité, y compris mon identité d'artiste, grâce à ces expériences d'autonomisation.
Plus tard dans ma vie, j'ai adopté la pratique du cinéma et des médias pour raconter des histoires et exprimer mon art. L'enregistrement d'une histoire à l'aide des médias est une extension de notre pratique de la narration orale. Comme Alanis Obomsawin me l'a appris, nous devons atteindre nos jeunes, leur enseigner nos manières de faire, en utilisant cette ‘boîte"‘(la télévision).
Tout au long du développement de mes quatre derniers films, j'ai expérimenté la connexion avec les esprits afin de ressusciter notre pratique traditionnelle de la narration, qui consiste à communiquer avec les esprits pour recevoir et guider les histoires. Je m'efforce de relier mon art au monde spirituel en tant que partie intégrante d'un univers connecté ».
www.runningwolf.ca
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Gail Maurice est une cinéaste crie/métisse du nord de la Saskatchewan.
« Je suis crie et métisse et je parle ma langue. Ma vision du monde est très proche de mon point de vue d'autochtone élevée dans le Nord.
J'essaie de montrer ma langue et ma culture dans tous mes films. La plupart de mes films sont tournés dans le nord du Canada. Dans la mesure du possible, je fais appel à des acteurs locaux, car les nuances subtiles de notre culture ne s'apprennent pas. Mon dernier film primé, ASSINI, ne compte que des non-acteurs ; les deux acteurs principaux ont 7 et 9 ans.
Mon long métrage, Scream Your Dreams, suit six jeunes diplômés de l'Arctique, du nord de la Saskatchewan et de Toronto. Ce film met en lumière leurs rêves tout en montrant les limites imposées par leur situation géographique. J'espère réaliser un film de suivi dix ans plus tard, en 2017, pour voir lesquels de ces jeunes ont poursuivi leurs rêves.
En 2007, j'ai voyagé dans 13 communautés autochtones isolées du nord de l'Ontario pour enseigner la réalisation de films aux enfants dans les écoles. Aucune de ces communautés ne disposait d'eau potable. J'ai été choqué, attristée et fâchée. J'ai allumé ma caméra et j'ai raconté leur histoire dans mon film, Thirst.
Il y a tellement de raisons pour lesquelles je raconte des histoires par le biais du cinéma et de la vidéo, mais ma première raison est de mettre en lumière notre belle et forte culture.
J'ai été acceptée à la prestigieuse Phil Hoffman Film Farm en juillet 2016. Je vais tourner et traiter à la main un film sur la force de nos femmes.
J'ai appris que j'avais remporté le Mentorat du Festival du film de Yorkton RBC. Je vais en tirer le meilleur parti en essayant de www.gailmaurice.comproduire mon long métrage, BLOODLINES ».
www.gailmaurice.com
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Meryl McMaster est une artiste visuelle crie des plaines/Pieds-Noirs qui vit à Ottawa.
« Ma pratique artistique basée sur la photographie suit un chemin de découverte de soi. Dans mon travail, j'explore les questions relatives à la façon dont nous construisons notre sens du soi à travers la lignée, l'histoire et la culture. Ces questions découlent souvent d'expériences transformatrices que j'ai vécues en explorant des paysages naturels éloignés. Grâce à ces expériences stimulantes, je parviens souvent à une meilleure compréhension de moi-même. Au cours de ce processus, je deviens très attentive à mon environnement et je commence à contempler ma relation avec les autres et ma place dans le monde. À la fin de ces voyages, je me sens toujours nourrie et j'ai une nouvelle perspective sur ma vie. Ces aventures font partie d'un processus plus large qui me permet de rendre ma propre identité plus transparente. De retour chez moi, je poursuis ce processus de découverte de soi en explorant ces thèmes dans ma pratique artistique. Je crée des portraits et des autoportraits qui reflètent mon intérêt actuel pour l'identité, parfois en studio et souvent dans la nature. Je crée des images surréalistes et oniriques qui évoquent le monde dans lequel notre moi peut être mieux exploré et compris. Ma pratique va au-delà de la photographie en incorporant d'autres médias artistiques dans la construction de mes images et l'expression de mes idées. Outre la spontanéité de la photographie, mon travail tire parti de la production réfléchie d'accessoires ou de vêtements sculpturaux, de l'improvisation et de l'autoréflexion silencieuse. Cette synergie me permet de créer une imagerie surréaliste et énigmatique qui, je l'espère, transporte les spectateurs hors de l'ordinaire ».
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Mary McPherson est une artiste visuelle de la Première nation Couchiching qui vit à Thunder Bay, en Ontario.
L'art de Mary est sa façon d'exprimer sa compréhension de ce qu'elle est. Grâce à un processus de recherche et de réflexion, Mary travaille à son art tout en développant conceptuellement ce qu'elle souhaite exprimer. Elle utilise habituellement le graphite pour ses dessins, mais en tant qu'étudiante en arts visuels à l'Université Lakehead, elle s'efforce d'élargir les moyens d'expression à sa disposition. Mary cherche à explorer et à exprimer artistiquement les paramètres sociaux et les philosophies autochtones qui la définissent en tant que femme ojibway. Elle s'efforce, à travers son art, de contrecarrer le racisme qu'elle observe dans la société. Mary utilise également son art pour comprendre les histoires violentes auxquelles sa famille et ses ancêtres ont été soumis. Cette connaissance historique l'inspire à construire sa personnalité artistique, à travers une synthèse culturelle utilisant la pensée critique pour aider à la redécouverte de sa propre vision culturelle du monde.
En 2015, Mary a reçu le premier prix Aboriginal Arts and Stories pour son dessin intitulé Cross Assimilation. Le dessin est son expression de l'interconnexion des pratiques de colonisation et d'assimilation, découlant de sa connaissance des pensionnats et de ses expériences dans le système d'éducation actuel. Après avoir remporté le prix Junior Aboriginal Arts and Stories, Mary a reçu, l'automne suivant, le Prix d'histoire du Gouverneur général, qui lui a été remis à Rideau Hall.
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Courtney Montour est une cinéaste mohawk de Kahnawake qui vit à Montréal, au Québec.
« En grandissant dans la communauté Mohawk de Kahnawake, une communauté politiquement chargée et aux opinions tranchées, j'ai été témoin d'une collaboration communautaire inspirante, mais aussi de troubles internes et de violence latérale, en particulier autour des questions d'appartenance et d'identité à Kahnawake. Cela me pousse à partager les voix et les histoires de ceux qui sont souvent réduits au silence et à qui l'on dit qu'ils n'appartiennent pas à la communauté.
C'est ainsi qu'est né le projet web documentaire Kahnawake Voices, qui offre à la communauté un espace accueillant les opinions divergentes sur l'appartenance et l'identité.
En tant que cinéaste homosexuelle, je suis également préoccupée par l'absence frappante de récits autochtones bispirituels dans notre pays. Mon premier documentaire, Sex Spirit Strength, se concentre sur les défis et les triomphes de deux jeunes hommes autochtones qui se débarrassent de la stigmatisation et de la honte associées à leur santé sexuelle et à leur identité de genre. L'objectif et le thème général de mon travail est d'apporter de la visibilité aux questions queer et à la santé sexuelle, et de créer un dialogue sur notre identité autochtone individuelle et collective - qui sommes-nous, qu'est-ce qui nous définit et qui nous définit?
Flat Rocks (2017) est un court métrage documentaire poétique qui raconte la lutte acharnée de Louis Diabo, un agriculteur de 79 ans, contre l'expropriation de la Voie maritime du Saint-Laurent qui a déchiré ses terres et le territoire mohawk de Kahnawake dans les années 1950, changeant à jamais leurs moyens de subsistance et le paysage de la communauté ».
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David Neel est un artiste multidisciplinaire de la Première nation Kwakwak "awakw. Il vit à North Vancouver, en Colombie-Britannique.
« Je suis un artiste autochtone multimédia qui réalise des œuvres contemporaines et traditionnelles. Artiste professionnel depuis 29 ans, j'ai travaillé dans les domaines de la photographie, de la peinture, de la sculpture, de la bijouterie et j'ai écrit deux livres sur la culture autochtone. Artiste kwakiutl de cinquième génération, j'ai commencé par faire mon apprentissage auprès d'artistes traditionnels d'Alert Bay, où mon père, Dave Neel Senior, a grandi. J'ai également voyagé à l'étranger pour étudier l'art de mes ancêtres dans les collections des musées du monde entier. Je m'inspire de mon héritage Kwakiutl pour ma direction artistique : mon père, un Kwakiutl de Fort Rupert, a appris à sculpter grâce à sa mère, Ellen Neel, et à son oncle, Mungo Martin, tous deux apprentis chez son arrière-grand-père, Charlie James. J'utilise cet héritage artistique comme fondement de ma vision personnelle de l'art autochtone contemporain. J'ai exposé dans un certain nombre d'institutions publiques, notamment dans le cadre d'expositions individuelles au Musée national du portrait du Canada, à la Smithsonian Institution - NMAI et à la Biennale de Venise ; mon travail est également représenté dans un certain nombre de collections publiques. Quel que soit le support sur lequel je travaille, je m'efforce d'avoir une approche artistique unique basée sur ma connaissance de l'art traditionnel autochtone de la côte nord-ouest. De nos jours, l'art autochtone communique avec un public visuellement bien informé, à l'ère de l'internet, et j'essaie de créer des œuvres qui soulignent la pertinence de l'art autochtone du Nord-Ouest en tant que moyen d'expression contemporain ».
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Meghan Meisters est une musicienne de Winnipeg d'origine crie, dénée et métisse.
« Mon nom d'artiste est iskwé (dérivé de mon nom traditionnel, waseskwan iskwew). Je suis une autrice-compositrice-interprète/poète de RnB/TripHop alternatif et je travaille dans le domaine des arts en tant que musicienne depuis plus de 12 ans. Ma pratique artistique consiste à créer et à interpréter de la musique. Je suis vocaliste et j'ai une formation en piano, en théorie musicale, en chant et en écriture créative, que j'utilise tous dans mon art. Mes chansons proviennent toutes d'une émotion, qu'elle soit la mienne ou celle que je reconnais chez les autres. J'utilise ma voix pour raconter une histoire. Mon histoire, celle de mes sœurs, celle de mes amis... celle d'un parfait inconnu. Ma musique est assez diversifiée en termes de genre, tout simplement parce que c'est ainsi que je vois l'émotion - il n'y a pas une seule façon de ressentir, donc il ne peut pas y avoir une seule façon de créer. Mes origines culturelles influencent absolument mon travail, car elles font tout simplement partie de mon être. J'ai un héritage mixte, dont je suis extrêmement fière. J'ai le sentiment que ce mélange m'a permis de trouver la force de l'identité avec laquelle j'ai souvent lutté. Cette force identitaire transparaît dans ma musique, car j'estime que je n'ai rien à cacher. Je suis à l'aise pour me mettre à nu et partager mes émotions en toute sincérité, car il m'a fallu de nombreuses années pour découvrir pleinement ma voix. Aujourd'hui, je suis heureuse de pouvoir être fidèle à mon identité, tant sur le plan artistique que culturel ».
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Calvin Morberg est un sculpteur et artiste Tlingit de Teslin, au Yukon.
« Je sculpte et travaille dans le style Tlingit depuis près de quinze ans. Mon travail s'inspire des anciens maîtres sculpteurs de la côte nord-ouest du Pacifique. Ce sont ces anciens maîtres qui ont établi les bases et les éléments constitutifs de cette forme d'art ancienne. En tant qu'artiste et sculpteur, j'ai le sentiment d'avoir été investi d'un rôle important dans la transmission de la culture et des traditions de mon peuple aux générations futures. Cela me procure un grand sentiment de fierté et d'accomplissement. Je n'ai jamais vraiment considéré ce travail comme un emploi ou une carrière, mais plutôt comme un mode de vie ».
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Michael Nicoll Yahgulanaas est un artiste haïda qui vit à West Vancouver, en Colombie-Britannique.
« Je m'interroge sur la distinction entre artiste et artiste haïda. Cette question influence considérablement mon approche et m'amène à être très conscient du rôle de l'ethnicité dans l'art. Ma pratique cherche la limite à partir de laquelle le familier devient étrange, et l'étrange devient familier. Ici, les espaces ne sont pas constitués d'une identité unique, mais d'un mélange d'ethnies multiples. Je crois que les artistes et l'art peuvent créer des moyens puissants et ludiques de voir et de s'engager dans des questions sociales en invitant à la participation, au dialogue, à la réflexion et à l'action. Mon travail reflète une vision du monde qui, tout en étant propre à Haida Gwaii, est également pertinente pour un public contemporain et engagé au niveau international ».
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Monique Mojica (nations Guna et Rappahannock) est une comédienne et dramaturge vivant à Toronto.
« Je suis la troisième génération de quatre générations d'artistes de la scène autochtones dans ma famille. De mon grand-père Guna qui jouait dans les ‘Side Shows’ pendant la Grande Dépression des années 1930, à ma mère, membre fondateur du Spiderwoman Theater de New York, en passant par mon fils, membre du groupe A Tribe Called Red, lauréat d'un Juno Award, les arts et le spectacle ont été notre vie et notre gagne-pain. Mon processus de création de spectacles adhère aux protocoles culturels et cérémoniels autochtones et nécessite ce que j'appelle une ‘recherche incarnée’ : le dramaturge et les interprètes marchent, touchent, sentent, sentent et absorbent les histoires, les rythmes et les éléments de la terre. Cette recherche est suivie et recréée par une ‘écriture incarnée’, y compris un travail en studio d'improvisation profonde impliquant à la fois le texte et le mouvement intégrés à une conception évolutive, à la musique et au son, ainsi qu'à la révélation de l'humour. Cette création corporelle est profondément ancrée dans le corps et liée aux souvenirs culturels ancestraux des créateurs/interprètes. Elle privilégie les principes esthétiques autochtones tout au long du processus et se consacre à l'approvisionnement en formes culturelles autochtones. Il utilise des techniques émergentes et des dramaturgies trans-autochtones novatrices tout en continuant à explorer l'incarnation dans la récupération du savoir autochtone. Cette récupération permanente de la mémoire historique et de la traduction culturelle se poursuit avec le ‘work-in-progress’ de mon collectif d'artistes, Side Show Freaks & Circus Injuns, coécrit avec la dramaturge Choctaw, LeAnne Howe. La structure de cette performance spécifique au site est basée sur les monticules d'effigie et les ‘earthworks’ ou travaux de la terre qui sont alignés de multiples façons sur l'île de la Tortue. Les principes de Moundbuilder que nous transposons sont : la durée, l'alignement et la fréquence, la convergence et l'intégration. La recherche incarnée sur la structure littéraire des ‘travaux de la terre (en tant que cadre dramaturgique) fait partie de ma recherche artistique à long terme visant à développer des dramaturgies autochtones. Elle consolide également l'emplacement des principes de performance autochtones au centre de ma pratique artistique. À travers ces recherches théâtrales, je pratique l'incarnation du lieu. En tant qu'artiste autochtone, la terre est notre archive, et notre relation incarnée à la terre définit les identités autochtones, l'histoire, la science, la cosmologie, la littérature - et notre performance ».
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Starr Muranko est une danseuse de la Première nation Moose Cree qui vit à North Vancouver.
« Au cours des dernières années, j'ai consciemment passé du temps à explorer ce qui m'inspire, m'intéresse et m'émeut en tant qu'artiste de la danse et en tant que femme. Quels sont les fils qui relient les histoires que j'ai le plus envie d'explorer ? Le fil conducteur présent dans tout mon travail est le lien avec la terre, l'histoire, le corps et la mémoire. Je suis attirée par les influences de la nature et par les histoires et les enseignements d'une vision du monde autochtone. Je suis inspirée par le travail qui nous met au défi et nous demande de creuser plus profondément en nous-mêmes tout en suivant des impulsions créatives à la fois dans le studio et dans notre vie quotidienne. J'ai suivi une formation de danseuse contemporaine et traditionnelle, grâce à mon baccalauréat en danse (School for Contemporary Arts de l'Université Simon Fraser), ainsi que des formes traditionnelles grâce à mon travail au cours de la dernière décennie avec les Dancers of Damelahamid (Gitxsan) et à l'étude et à la pratique au sein de ma propre lignée crie. Bien que je m'identifie surtout comme une artiste de danse contemporaine, mes influences sont très liées aux formes traditionnelles et à la compréhension de la façon dont le corps lui-même porte les échos de ces formes à travers les générations. Les valeurs de générosité, de risque créatif, de respect mutuel et de respect du protocole sont des qualités importantes pour moi, que je m'efforce de retrouver dans chaque projet et partenariat créatif dans lequel je m'engage. L'identité culturelle, les mentorats et le partage intergénérationnel sont des aspects importants de mon travail et de mon processus créatif. Je crois que cela a une relation directe avec le travail que j'ai créé et dans lequel j'ai joué jusqu'à présent et que je continuerai à développer à l'avenir ».
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Kent Monkman est un artiste canadien d'origine crie qui travaille sur différents supports, notamment la peinture, la vidéo, la performance et l'installation.
Monkman a présenté des expositions individuelles dans de nombreux musées canadiens, dont le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée d'art contemporain canadien de Toronto, la Winnipeg Art Gallery et la Art Gallery of Hamilton. Il a participé à plusieurs expositions collectives internationales, notamment : The American West, à Compton Verney, dans le Warwickshire, en Angleterre, Remember Humanity au Witte de With, à Rotterdam, à la Biennale de Sydney 2010, My Winnipeg à la Maison Rouge, à Paris, et Oh Canada ! au MASS MOCA. Monkman a créé des performances spécifiques au site de la Collection McMichael d'art canadien, du Musée royal de l'Ontario et de Compton Verney. Il a également réalisé des versions Super 8 de ces performances qu'il appelle des ‘Interventions dans l'espace de l'art colonial’. Ses courts métrages et vidéos primés ont été projetés dans des festivals nationaux et internationaux, notamment Sundance, la Berlinale et le Festival international du film de Toronto. Son travail est représenté dans de nombreuses collections publiques et privées, dont le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée des beaux-arts de Montréal, le Museum London, le Glenbow Museum, le Museum of Contemporary Canadian Art, la Mackenzie Art Gallery, l'Art Gallery of Ontario, le Smithsonian National Museum of the American Indian et la Vancouver Art Gallery.
Kent Monkman était aussi le lauréat du prix d'excellence en mi-carrière en arts visuels de la Fondation Hnatyshyn de 2014.
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Nadia Myre est une artiste anishinabe qui vit à Montréal, au Québec.
« Ma pratique combine le perlage, la couture, la photographie, la vidéo, la performance et les processus de collaboration comme stratégie pour engager des conversations sur l'identité, la résilience et les politiques d'appartenance. Qu'il s'agisse de perler collectivement les 56 pages de la Loi sur les Indiens avec plus de 250 participants - en remplaçant les mots de la loi par des chaînes de perles de rocaille rouges et blanches - ou du projet Scar, dans le cadre duquel plus de 1 400 personnes ont cousu leurs cicatrices émotionnelles, physiques ou spirituelles sur une toile, ma pratique multidisciplinaire a été inspirée par l'implication des participants ainsi que par les thèmes récurrents de la nostalgie et de la perte, de l'identité et de la langue. Dans Meditations on Red (2013), j'ai fabriqué des perles cousues à la main qui ont été scannées pour créer une série de 5 tirages photographiques. Meditations aborde les politiques assimilationnistes inhérentes à la Loi sur les Indiens, un document qui définit et régit la quantité de sang des peuples autochtones. De même, dans A Study of Ownership, Use, and Territory in Relation to Article 19 of the Indian Act : Surrendered Lots 1, 2, 3 et 4 (2009), j'utilise des perles de rocaille rouges et blanches pour délimiter la cession forcée de terres par les Algonquins aux colons dans la ville de Maniwaki, au Québec. Je suis avant tout un créateur. En abordant les relations de pouvoir inhérentes entre le gouvernement canadien et les communautés des Premières nations à travers le Canada, telles que les histoires contestées et les luttes sociales/politiques, je m'efforce de traduire mes expériences et celles d'autres peuples autochtones dans des œuvres qui sont significatives, symboliques et autonomisantes ».
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Caroline Monnet est une artiste multidisciplinaire algonquine qui travaille à Montréal, au Québec.
Artiste multidisciplinaire autodidacte originaire de l'Outaouais, au Québec, Caroline Monnet utilise le cinéma, la peinture, la sculpture et l'installation pour démontrer son vif intérêt à communiquer des idées complexes sur l'identité autochtone et la vie biculturelle par le biais de l'examen des histoires culturelles. Son travail est souvent minimaliste tout en étant chargé d'émotion et évoque les limbes merveilleusement complexes où se situent les peuples autochtones d'aujourd'hui. Monnet s'est fait une spécialité de travailler avec des matériaux industriels, combinant le vocabulaire des cultures visuelles populaires et traditionnelles avec les tropes de l'abstraction moderniste pour créer des formes hybrides uniques. Elle est toujours en phase d'expérimentation et d'invention, à la fois pour elle-même et pour son travail.
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Darlene Naponse est une cinéaste, écrivaine et vidéaste de la communauté Atikameksheng Anishanawbek (Ojibway) du nord de l'Ontario.
« Je suis née et j'ai grandi à Atikameksheng Anishnawbek. Mon grand-père et mon père étaient tous deux chefs. Notre quotidien était centré sur la famille, la communauté, la terre, les droits et le mode de vie. J'ai grandi dans une petite réserve du nord de l'Ontario, avec un grand territoire. Les voyages, la pêche, la chasse, la cueillette et le fait d'être sur la terre ont créé ma vision autochtone et ma vision du monde. J'ai l'honneur d'écouter des histoires de tristesse, de joie, d'espoir, de rejet, de réflexion, d'optimisme et de compréhension de ce que nous sommes en tant que peuple autochtone vivant sur la Terre Mère. Mon travail s'inscrit dans le cadre de la communauté et du monde naturel et s'en inspire. La vie dans la réserve a été le point de départ de ma pratique artistique. Les mots et l'objectif s'adaptent au mode de vie, à l'art oratoire et à la position politique de notre peuple. Mon travail n'est pas seulement basé sur les médias. Je suis écrivaine et, en tant que membre de la communauté, j'ai travaillé avec celle-ci pour améliorer et développer des stratégies de gouvernance. Ensemble, nous avons lutté et ensemble, nous avons mis en place des initiatives de gouvernance souveraine. En tant que présidente et membre d'un comité, nous avons travaillé avec les chefs et les anciens de la communauté pour rédiger et ratifier l'Atikameksheng Anishnawbek Gchi-Naaknigewin (Constitution). J'exerce un contrôle créatif sur tous mes films. Mon travail est consacré à la protection de l'histoire, à l'appropriation et au respect culturel de l'histoire, du récit et de la tradition des peuples des Premières nations. Mon studio est un espace pour créer, collaborer et rester sur la Rez ».
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Bertha Paull est une tisserande de la tribu Tseshaht de la nation Nuu chah nulth.
« Nous, les Nuu chah nulth, étions des chasseurs de baleines et les types de paniers que je fabrique étaient utilisés par les chasseurs de baleines pour transporter le himix. L'himix était un écran solaire/pare-vent, fabriqué à partir de la graisse du ventre d'un cerf, qui protégeait les hommes du froid de la côte ouest. À l'âge de 18 ans, j'ai trouvé un panier de baleinier sur le bord de la route. La semaine suivante, un cours était proposé au Port Alberni Friendship Center par la célèbre tisserande Mable Taylor. J'ai passé quelques mois à apprendre avec elle, j'ai apporté mon travail à ma mère et j'ai été surprise qu'elle sache le faire. Dès lors, elle a repris l'art du tissage. C'est ainsi qu'a commencé notre aventure commune. J'ai vécu dans différentes régions de la Colombie-Britannique pour mon travail, où les herbes naturelles que nous utilisons n'étaient pas disponibles, et j'ai donc tissé de façon sporadique. J'ai repris mon activité de tissage depuis cinq ans, car je vis maintenant sur l'île de Vancouver et j'ai accès à des matériaux de cueillette. Je partage mes connaissances traditionnelles avec les habitants de Victoria, en Colombie-Britannique. Lors de ce partage, j'enseigne également les noms traditionnels des matériaux ainsi qu'une berceuse sur le tissage. Je partage mes connaissances en matière de cueillette et de traitement des matériaux dont nous avons besoin. Le partage de notre histoire orale a été une partie très positive du temps que nous avons passé ensemble, car de nombreuses personnes commencent à se souvenir de quelqu'un qui a pratiqué l'art, ou d'histoires de chasse à la baleine. Je me suis donné pour mission de maintenir l'art du tissage en vie. Il y a très peu de tisserands en activité dans notre pays et je pense qu'il est très important de perpétuer cette forme d'art qui fait partie de notre histoire ».
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PJ Prudat est une actrice métisse originaire de Meadow Lake, en Saskatchewan.
« En tant qu'artiste, je suis inspirée par le dévoilement de mon ADN, des histoires, de la langue et de la culture transmises par la famille et les communautés avec lesquelles je ressens un lien fort. Je crois que notre histoire est partagée et tissée à travers nous, les descendants. En tant que gardiens des expériences moléculaires de nos ancêtres, je pense qu'il est vital que nous, artistes autochtones, cherchions à nourrir et à contribuer à nos histoires en tant que forme d'art créatif et d'activisme culturel. Je ne peux pas décoloniser mon propre parcours ancestral tant que je ne sais pas où j'ai été, par l'intermédiaire de mon empreinte sanguine. Le pouvoir de la performance est pour moi une source d'inspiration et de joie, car il me permet de découvrir la vérité du passé de ma famille, du passé de nos nations et de la terre qui se trouve sous nos pieds. Je crois qu'il y a une soif d'histoires autochtones et j'estime que mon voyage en tant qu'acteur et artiste consiste à faire tomber les barrières et à laisser le public avec une nouvelle vision et une expérience inoubliable ».
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Grant Pauls est un bijoutier Tahltan qui vit à Vancouver, en Colombie-Britannique.
« Je fais des allers-retours entre la création de bijoux principalement portables et la création d'œuvres qui racontent une histoire sur différents aspects de la vie. J'ai une pièce inspirée par mes deux jeunes filles qui me donnent de l'espoir pour l'avenir de l'humanité. Il s'agit d'un œuf d'oie sauvage découpé dans de l'argent fin et de l'or, d'une hauteur de 10 cm, qui s'ouvre grâce à une charnière. La coquille de l'œuf elle-même est ornée de magnifiques images traditionnelles de la côte ouest. À l'intérieur se trouve une sculpture en 3D d'un enfant accroupi en or massif pesant trois onces ; l'enfant lève la tête et regarde à l'extérieur de l'œuf. Lorsque la coquille s'ouvre, un pendentif en diamant et en or est suspendu au premier plan. L'enfant regarde directement le diamant qui représente la direction et l'orientation. L'enfant en or représente la promesse et le potentiel de chaque enfant - la promesse que le monde peut être un endroit entier et paisible si les enfants sont intacts ».
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Andrew Qappik est un graveur inuit originaire de Pangnirtung, au Nunavut.
« J'aime les scènes d'animaux. Lorsque j'étais sur le terrain avec mon père pendant mon enfance, je photographiais visuellement certains animaux ou certains mouvements. Je me faisais une mémoire photographique en photographiant des petites choses et en m'en souvenant, puis j'ai commencé à dessiner certaines choses, certains mouvements. Je pense qu'il est préférable pour un artiste de s'exprimer comme il l'entend : ses capacités, son art, ses expressions, de cette manière. Son propre attrait en ressort davantage. Pour que quelque chose soit considéré comme de l'art, il faut que l'artiste l'exprime ».
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Shelley Niro est une réalisatrice mohawk de la baie de Quinte, dans la région des Six Nations.
« Avant de m'enregistrer en tant qu'artiste (lorsque j'étais enfant et que je vivais dans la réserve des Six Nations), j'ai toujours été une artiste. Pas du genre à rêver de tableaux accrochés aux murs, mais plutôt à apprécier les œuvres des autres. Autour de moi, il y avait des gens qui peignaient à l'aquarelle des hommes et des femmes dans leurs vêtements traditionnels iroquois/haudenausaunee. Des gens qui fabriquaient des tambours et des crécelles à partir de matériaux traditionnels, d'écorce et de graines. Et ceux qui ont continué à faire du perlage, même si à l'époque cela était souvent considéré comme quelque chose de pittoresque, fait pour les touristes. Cette source inépuisable d'énergie créatrice continue à me donner une voie à suivre et un but à créer. Mon objectif d'inclure la représentation des femmes autochtones dans mon travail a commencé très tôt. J'ai toujours eu le sentiment que les femmes autochtones n'étaient jamais représentées de manière réaliste. Au début, leur présence dans les films était limitée. Souvent unidimensionnelles, elles étaient à l'arrière-plan, remplissant un espace jusqu'à ce qu'on n'ait plus besoin d'elles. Et les rôles dans les films étaient souvent interprétés par des actrices non autochtones. J'ai inclus mes sœurs, ma mère, mes amis et mes filles dans des œuvres photographiques qui témoignent de la profondeur d'esprit et de la vitalité du personnage. Les possibilités infinies de raconter des histoires ont toujours existé. Grâce à ce dispositif, j'ai réalisé des films dans lesquels j'ai essayé de dépeindre le personnage féminin dans diverses situations. J'ai toujours eu l'impression que l'humour manquait dans la narration d'histoires par le biais du cinéma et de la vidéo. Les histoires autochtones sont souvent empreintes d'effroi. Cela donne une vision condensée du monde autochtone. Mon travail s'adresse aux familles et aux jeunes. Je veux qu'ils voient qu'ils peuvent eux aussi créer leur propre réalité et qu'ils n'ont pas nécessairement besoin de se stéréotyper comme ils pensent que les autres veulent les voir. Dans tous mes films, j'ai essayé de garder le cap et de donner au public autochtone quelque chose auquel il peut s'identifier et qui va au-delà de ses propres attentes ».
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Louis-Karl Picard-Sioui est un écrivain wendat de Wendake, au Québec.
« J'aime croire qu'il n'y a pas de culture vivante sans art, sans remise en question des codes, sans perpétuelle revitalisation culturelle. Je suis originaire de Wendake, une réserve urbaine près de Québec. Bien que j'y aie grandi, l'acculturation de ma communauté a fait en sorte que je n'ai pas hérité du bagage culturel auquel j'avais droit. C'est probablement pour cette raison qu'à l'université, j'ai étudié l'histoire et les études autochtones. C'est peut-être ce manque qui a nourri mon besoin d'art. Très jeune, je dessinais, j'écrivais des nouvelles et des poèmes. À l'âge adulte, j'ai été qualifiée d'historien, d'écrivain, d'artiste, de poète et de commissaire des arts visuels. Je ne compartimente pas mon travail de la sorte. Que je réalise une performance artistique, que je publie un recueil ou un roman, ou que je sois commissaire d'une exposition d'arts visuels, mon concept et mon approche restent les mêmes. Mon approche est similaire à celle de mon compatriote Guy Sioui Durand, en ce sens que je vois l'artiste comme un chaman/guerrier de l'imaginaire. Mes interventions s'articulent autour de deux pôles : la revitalisation de nos symboles et valeurs traditionnelles et la lutte post-coloniale. L'art est une intervention dans la réalité. Comme un chaman, je peux puiser dans notre bagage culturel, nos histoires et nos traditions, et agir sur les individus, produire du changement et de la réflexion par l'émotion. Mes mots et mes gestes sont le médium. Le public est le support de mon travail. Telle est mon approche depuis dix ans ».
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Skeena Reece est une artiste multidisciplinaire Tsimshian/Gitksan et Cree dont le travail comprend la performance, la parole, le ‘clown sacré’, l'écriture, le chant et l'art vidéo. Elle vit à Courtenay, en Colombie-Britannique.
« Je fais de l'art pour apprendre à connaître mon humanité et éventuellement aider les autres en me connectant avec honnêteté et amour. Je m'efforce de travailler avec les autres dans le respect et la profondeur. Je veux simplement aider ».
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Lindsay Nixon est une écrivaine Anishinaabe-Nehiyaw qui réside actuellement à Tio'tia:ke/Mooniyang (Montréal, Québec).
« Je suis cofondatrice de la Indigenous Women and Two-Spirit Harm Reduction Coalition et de l'Indigenous Arts Council, et candidate à la maîtrise au département d'histoire de l'art de l'Université Concordia. Mon travail actuel s'intitule nîtisânak : un recueil de nouvelles avec de la poésie dans le récit. L'œuvre met en contexte la parenté crie et est profondément ancrée dans la communauté. nîtisânak (un terme de parenté cri des plaines signifiant ‘frères et sœurs’) est ma première tentative de compilation d'un recueil de nouvelles. Trois histoires sont actuellement en cours de production pour nîtisânak : 1) une fiction historique basée sur l'histoire de mes propres ancêtres Ojibiway de Valley River ; 2) une fiction sur un jeune autochtone pris en charge à Regina, SK ; et 3) une fiction spéculative sur un jeune bispirituel recevant ses enseignements lunaires dans un futur dystopique où le capitalisme colonial a abouti à l'asservissement de la terre. J'ai aussi récemment fait une demande de subvention au Conseil des Arts du Canada pour participer à une résidence au Banff Centre afin de travailler plus étroitement avec le manuscrit à l'automne. J'écris des commentaires, de la poésie et de la prose - à la fois de la fiction et de la non-fiction créative. Je fais beaucoup de recherches sur les histoires traditionnelles afin de me familiariser avec les méthodes traditionnelles de narration. Je m'inspire également beaucoup de la communauté qui m'entoure et des enseignements. Mon travail peut être décrit comme une pratique culturelle traditionnelle fusionnée avec une méthode littéraire contemporaine ».
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Raven Kanatakta Polson-Lahache est un musicien anishinabe (algonquin) et onkwehonwe (mohawk) de Barrie, en Ontario.
Raven est collaborateur, auteur-compositeur, gardien des chansons, producteur et multi-instrumentiste. Musicien Mohawk et Algonquin, il est inspiré par la terre et son peuple. Son travail contribue à la célébration de la culture autochtone tout en relevant le défi d'exprimer une voix authentique à travers l'art. Raven utilise une technique d'écriture de chansons Anishinabek appelée ‘Song Lines’ où les chansons et les mélodies sont créées directement à partir des contours de la terre. Il combine la tradition Anishinabek avec l'écriture moderne pour explorer sa musicalité avec des perspectives créatives eurocentriques et modernes. Cette approche traditionnelle et moderne lui permet d'unifier directement son art en cartographiant musicalement les mélodies et les rythmes de la terre à travers les paysages et les horizons, des montagnes et des vallées aux paysages urbains des gratte-ciel. Il a voyagé de l'Australie à la Norvège, collaborant musicalement avec d'autres artistes autochtones - dans un partage des lignes de chant de chacun. Raven dirige des ateliers pour les jeunes qui intègrent la performance musicale, l'autonomisation et l'identité. Le fait d'être en contact avec des jeunes autochtones renforce sa capacité artistique en contribuant à la communauté. Il croit que l'unification des outils de la musique et de l'éducation crée des communautés et des sociétés plus saines. Les aspirations de Raven sont de subvenir aux besoins de sa famille grâce à l'art et d'atteindre un public plus large avec sa musique qui unifie la race humaine face à la guerre, la colonisation, l'injustice, la pauvreté et d'autres adversités. Raven continue d'établir un lien avec le public en faisant prendre conscience que la diversité des cultures à travers la musique est une célébration qui vaut la peine d'être dansée.
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Amanda Rheaume est une auteure-compositrice-interprète métisse d'Ottawa.
« J'écris, je chante et je joue parce que j'ai toujours aimé le faire. C'est une expérience profondément personnelle dans laquelle je cherche à découvrir ma vérité, la vérité d'une autre personne ou d'une histoire. Je considère qu'une bonne chanson est une histoire bien racontée. Je crois que chaque fois que je monte sur scène, j'ai l'occasion de faire une différence. De partager un message, d'offrir une guérison ou d'offrir une chance au public de se connecter à l'intérieur de lui-même. Je veux écrire et interpréter des chansons touchantes qui réduisent le fossé qui nous sépare en tant qu'êtres humains. Je veux éclairer les espaces sombres, donner de l'espoir et exposer les points communs entre nous tous, quelles que soient nos origines. Je me sens également obligée de raconter l'histoire de mes ancêtres, ce qui me permet d'en apprendre davantage sur moi-même, ainsi que sur l'histoire de notre pays.
Je pense qu'écrire, chanter et jouer est vraiment l'œuvre de ma vie ».
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Mike Patten est un artiste visuel de la Première nation Sakimay, en Saskatchewan.
« J'aspire à réaffirmer l'identité autochtone en remettant en question les stéréotypes populaires. À l'aide de techniques traditionnelles et contemporaines, j'utilise des objets et des matériaux de tous les jours dans ma pratique multidisciplinaire. Par exemple, dans Native Beating, j'ai cousu des perles de verre blanches et rouges sur une batte de baseball avec une carte illustrée du Canada et un motif d'éclaboussures de sang. Le titre est un jeu de mots entre battre et perler et traite de la violence de la colonisation ».
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Louise Profeit-Leblanc est une conteuse de la Première nation Nacho Nyak Dun, Mayo, Yukon.
« Les récits traditionnels et personnels sont la preuve de la capacité de l'être humain à surmonter l'adversité et à relever les défis qui se sont présentés et se présenteront toujours, ce qui nous a finalement permis de devenir ce que nous sommes aujourd'hui : un peuple à la résistance douce, à l'esprit noble, capable de pardonner et de répondre avec gentillesse à ceux qui nous ont opprimés. Notre histoire a fait de nous des défenseurs de la justice, conscients que, selon nos traditions et nos prophéties, nous devons maintenir l'unité si nous voulons nous rassembler en une seule famille humaine dans les quatre directions ».
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Kathia Rock est une musicienne innue de Montréal.
« Depuis plus de vingt ans, mon parcours m'a amenée à parfaire mon art, dans plusieurs disciplines des arts de la scène. Cette année, comme je n'ai jamais eu d'album, j'aimerais profiter de l'occasion pour en produire un, mon premier après vingt ans de métier ».
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John Sabourin est un sculpteur de la Première nation Liidlii Kue, à Fort Simpson, dans les Territoires du Nord-Ouest.
« Pour moi, la sculpture vient d'un désir de renouer avec l'esprit de la terre. Je suis originaire du Dehcho, dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada. Mon pays est riche en histoires et en ressources qui ont permis à mon peuple de survivre pendant très longtemps. Je suis attiré par les histoires de transformation et de changement de forme, ainsi que par celles qui illustrent le pouvoir permanent des relations entre les hommes et les animaux. Lorsque je commence une sculpture, j'ai l'impression que mon corps sait ce que la pierre va devenir. J'adore cette sensation et j'aime beaucoup faire une sculpture pour cette raison. Ce que la pierre va devenir est très influencé par l'endroit d'où je viens. Je suis Déné, mais je ne sais pas ce que mes ancêtres savaient. J'ai entendu des histoires en grandissant et lorsque j'étais très jeune, ma famille se déplaçait sur la terre - chassant et pêchant et préparant la nourriture. Mais ma communauté a subi l'impact des pensionnats et de l'abus d'alcool, et ma famille n'a pas été épargnée. Dans mon travail, j'essaie de rassembler des fragments et des lignes de connaissance de mon héritage pour leur donner un sens dans le monde d'aujourd'hui. Je crois que ce que mes ancêtres savaient est toujours d'actualité. C'est mon travail d'intégrer la possibilité du passé dans le présent, à ma façon. Sculpter la pierre est un travail très sérieux que je ne prends pas au sérieux. Je joue avec des images et des motifs qui proviennent de mon environnement et j'aime que des lignes rythmiques et fluides trouvent leur expression dans la pierre très dure. Je pense que mon travail est fantaisiste et je m'inspire beaucoup du corbeau pour cette idée. J'aime beaucoup les corbeaux parce qu'ils sont immensément adaptables et résistants ».
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Yves Sioui Durand est un acteur, dramaturge, metteur en scène et cinéaste de la nation Huronne-Wendate. Il vit à Montréal, au Québec.
Sioui Durand travaille à la reconquête d'un imaginaire qui échappe à l'esclavage d'un monde sans esprit, sans Manitow, momifié dans le mensonge monothéiste du catholicisme, qui n'a fait que violer les esprits et les corps, travaillant à la destruction des cultures autochtones.
« Mon théâtre lutte contre l'ignorance et l'injustice, la mauvaise interprétation des traditions, il propose une quête de sens, de racines, il ose dénoncer l'appropriation, le détournement ou la falsification de l'identité. Aujourd'hui, je me lance dans une nouvelle aventure d'écriture et de création pour 2017, en écho au rapport de la Commission Vérité et Réconciliation. Dans le cadre du Printemps autochtone d'Art 3 (que je dirige), je travaillerai à dévoiler mon mythe personnel à travers un récit sur la perte de ma langue maternelle, d'une maternité mythique. J'ai perdu ma mère à l'âge de huit ans. Je suis donc devenue orphelin. Aujourd'hui, dans un effort de guérison, je tente de combler le vide causé par la disparition de ma mère et de conjurer ce qui a déchiré la confédération des nations wendates dans sa période historique : la conversion par les Jésuites, les épidémies, le déchirement des clans et des familles. Une perspective renouvelée sur la destruction de la Huronie en 1649 et sa résonance aujourd'hui avec les pensionnats comme entreprise de conversion forcée. Un texte qui traite de l'érosion culturelle tragique de ma communauté. Une sorte d'autofiction qui se sert d'elle-même comme prétexte pour traduire la grande histoire, celle qui nous concerne tous, celle du Canada ».
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Kali Spitzer est une photographe des Kaska Dena, Daylu, du territoire Kaska, au Yukon.
« À travers l'objectif intemporel du ferrotype et en collaboration avec mes sujets, la relation entre le processus de création et la personne photographiée devient manifeste. Mes photographies montrent les gens tels qu'ils souhaitent être représentés. Je souhaite leur permettre de voir leur beauté, leur force et leur résilience ».
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Tanya Tagaq est une chanteuse inuite originaire de Cambridge Bay, dans les Territoires du Nord-Ouest.
« L'inspiration vient de nombreux endroits. De l'émerveillement devant la structure cellulaire à la douleur physique de la naissance. Des synapses entre les neurones à la moiteur du sexe. Nous inspirons des idées, nous expirons de la douleur. Nous souffrons à des fréquences différentes, mais nous mourons de la même mort. Nous aimons avec une prudence mesurée et nous haïssons avec abandon. La société tourbillonne ».
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Janice Toulouse est une artiste visuelle Anishinabekwe de Vancouver, en Colombie-Britannique.
« Mes recherches et ma pratique de la peinture portent sur la conservation de l'environnement et sur les œuvres historiques qui commémorent les peuples autochtones. Ma recherche consiste à réviser l'histoire d'un point de vue autochtone, afin de respecter et de relier toutes les formes de vie. Ma pratique consiste à éradiquer les stéréotypes et le sexisme dans l'art, pour le bénéfice de tous les humains. Mes peintures représentent ma vision de la couleur, de l'énergie et de la pensée évoluant dans l'espace d'une surface de toile, transcendant les limites de l'art autochtone. Mes recherches portent sur l'esthétique visuelle des symboles et sur l'évolution de l'art anishinaabek, qui repose sur une approche visionnaire de la création. Des peintures qui racontent une histoire de la nature, de l'histoire et de la mémoire. Il s'agit d'études sur la perception des dessins géométriques traditionnels et des couleurs, combinés à l'art abstrait pour former un art contemporain unique. Mon art rend hommage aux peuples premiers d'Amérique du Nord. Mon art est important puisque c’est avec lui que je donne une voix aux communautés artistiques autochtones et au public général de l'art au Canada. J'ai récemment peint une série de portraits de chefs et de matriarches de familles ancestrales anichinabées, de dirigeants politiques et de guérisseurs pour une exposition collective de femmes artistes autochtones établies et émergentes intitulée Ogema : I Am Woman. Je suis actuellement en France où je travaille sur une série de peintures intitulée The Red Line, inspirée par les autochtones qui ont fait du kayak sur le bassin de la Villette à Paris pour protester contre l'exclusion de la participation à la Conférence mondiale des Nations unies sur le changement climatique qui s'est tenue à Paris en 2015 ».
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Robin Rorick est un sculpteur et graveur haïda de Masset, Haida Gwaii, en Colombie-Britannique.
Rorick descend du clan Yahgulaanas Raven de la nation haïda. Il est gaucher. Ses œuvres vont des sculptures en cèdre à petite et grande échelle aux grands écrans de danse cérémoniels en cèdre et en toile, en passant par les gravures en édition limitée et les tambours, ainsi que certains objets cérémoniels qui n'apparaîtront pas dans son portfolio d'artiste. Il a grandi à Haida Gwaii et sur l'île Hornby. Son nom haïda est Sk'uyuu. La mère de Robin est Isabel Rorick, maître tisserande de racines d'épicéa renommée. Pour peindre ses tissages, Robin a suivi une formation auprès de son oncle Robert Davidson. Auparavant, Robin avait participé à la série d'ateliers de conception organisés par son oncle pour les artistes haïdas à Haida Gwaii. Il a fait son apprentissage auprès du maître sculpteur de canoë Joe Martin pour fabriquer une pirogue traditionnelle Nuu-chah-nulth, et auprès de Ben Davidson pour la sculpture d'un mât totémique de 30 pieds. Les arrière-arrière-grands-parents maternels de Robin étaient les artistes haïdas Charles et Isabelle Edenshaw, ses arrière-grands-parents Robert et Florence Davidson, et ses grands-parents Victor et Primrose Adams. Son arrière-grand-mère paternelle était Selina Peratrovich. Robin a représenté Haida lors d'un échange artistique et culturel intitulé ‘Strengthening the Ancient Spiritual Trade Routes’ (Renforcer les anciennes routes commerciales spirituelles) avec le peuple autochtone maya au lac Atitlan, au Guatemala. À cette occasion, Robin a partagé son art et interprété des chants et des danses haïdas dans le cadre de l'échange avec les Mayas. Robin est surtout influencé par l'art haïda classique de Charles Edenshaw. Dans sa pratique quotidienne de création, Robin s'efforce d'assurer la continuité avec ses ancêtres par l'étude intensive des œuvres ancestrales haïdas.
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Nicotye Samayualie est une artiste visuelle de Cape Dorset.
Samayualie est fascinée par les motifs et les arrangements d'objets disparates dans la nature et les matériaux fabriqués par l'homme. Nombre de ses dessins représentent des objets de la vie quotidienne, comme le contenu d'une étagère de garde-manger, une table de leurres de pêche brillants ou des boîtes de matériel de camping. Nicotye Samayualie est la fille de Kudluajuk Ashoona et de Johnny Tunnillie Samayualie. Sa grand-mère, Keeleemeeoomee Samayualie, était une artiste graphique bien connue dont les gravures étaient représentées dans les collections annuelles de Cape Dorset dans les années 1970 et 1980. Les dessins originaux de Samayualie ont été exposés à Art Toronto et, en 2013, son travail a été présenté dans une publication italienne intitulée Annie e le Altre, une ambitieuse étude scolaire qui explore le rôle des femmes artistes à Cape Dorset. En 2016, elle a participé à une résidence d'un mois au Banff Centre de l'Alberta, dans le cadre du programme d'échange Nord-Sud de la Banque TD.
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Doug Smarch est un artiste visuel et artisanal de la nation Tlingit de Teslin, en Colombie-Britannique.
« Grâce à une famille qui aime toujours les activités de plein air et à des parents naturellement créatifs, je me souviens que mes vêtements d'hiver étaient en grande partie faits à la main par ma mère. Nous avions des mitaines en peau d'orignal, des mocassins, des parkas et des pantalons de ski faits maison. J'étais entouré de créativité et cela a naturellement déteint sur moi. J'ai appris à fabriquer si je le voulais et mes parents m'ont encouragé à le faire puisque ‘ça m'occupait’. On ne m'a jamais dit que ce n'était pas bien, on m'a dit de faire le meilleur travail possible, quoi qu'il arrive. Bien des années plus tard, j'en ai toujours un sur moi, je manipule avec soin n'importe quel matériau et j'en tire quelque chose de grand pour moi, j'aime être dans cet espace en tant qu'enfant et maintenant en tant qu'adulte ».
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Adrian Stimson est un artiste de performance de la Première nation Siksika de la tribu Blackfoot #146, de la communauté bispirituelle, et de la communauté Burning Man à Saskatoon, SK.
« Mon art de la performance porte sur la construction de l'identité, en particulier sur l'hybridation de l'Indien, du cow-boy, du chaman et de l'être bispirituel. Buffalo Boy, The Shaman Exterminator et The Lord of the Plains sont trois personnages récurrents. Je suis également connu pour mettre mon corps sous tension afin de véhiculer des idées de rituel, de renouveau et de survie ».
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Drew Hayden Taylor est un écrivain de la Première nation de Curve Lake, dans le centre de l'Ontario.
« Ma responsabilité en tant qu'écrivain des Premières nations est de 1) combler la distance entre les deux cultures. Je préfère le faire par l'humour. 2) Poursuivre la tradition autochtone de raconter des histoires, mais en l'élargissant pour inclure tous les nouveaux médias introduits dans notre culture. 3) Explorer, célébrer, éduquer et mettre en lumière les nombreux aspects différents et particuliers de la culture autochtone. 4) Élargir les perspectives de ce qui est considéré comme de la ‘littérature autochtone’. C'est pourquoi j'ai écrit un roman sur les vampires autochtones et un recueil de nouvelles de science-fiction autochtones ».
Drew a passé les deux dernières décennies à parcourir le monde et à écrire sur le sujet du point de vue autochtone. Dramaturge, auteur, chroniqueur, cinéaste et conférencier primé, il a réussi à combler le fossé entre les cultures en chatouillant, comme on le dit en anglais, ‘l'os de l'humour’.
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Isabella Rose Rowan-Weetaluktuk est une artiste et cinéaste profondément enracinée dans la région du Nunavik de l'Inuit Nunangat.
« Je suis Isabella Weetaluktuk, une Inuk urbaine basée à Montréal, avec une longue histoire familiale dans la région du Nunavik de l'Inuit Nunangat. Je suis inspirée par les droits de l'homme et le design inuit, du qulliq à l'igluvigak. Je veux connaître l'histoire de mes ancêtres, des Inuits qui vivaient avec la terre. Je veux connaître les circonstances actuelles dans lesquelles nous vivons, avec toutes les souffrances que cela entraîne. Je veux tisser ces connaissances ensemble pour comprendre comment aller de l'avant. Je veux apprendre qui je suis et créer des œuvres qui me ressemblent, tout en contribuant à la tapisserie complexe de la vie inuite et de notre culture permanente. En tant qu'artiste, mon objectif est d'utiliser ma voix de manière positive, pour m'aider et aider mes compatriotes inuits à être forts. Mes expériences personnelles ont façonné mes connaissances. En tant qu'Inuk urbaine, d'origine mixte, diplômée de l'université. En tant qu'enfant qui a tenu tête aux brutes dans la cour de récréation. En tant qu'adolescente qui commence à comprendre les inégalités de ce monde. En tant que membre d'un groupe marginalisé, vivant. Je parlerai lorsque ma voix devra être entendue. Ma motivation à créer de l'art vient de ma compréhension de ce que signifie faire partie d'une culture. J'agis pour honorer le passé et créer une base pour l'avenir ».
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Troy Sebastian est un écrivain Ktunaxa.
« Bien que j'aie toujours écrit, j'ai pris conscience de mon statut d'écrivain en 2013. J'étais au milieu d'un diplôme de droit et je me débattais avec des questions de but, d'identité et de direction. Une nuit, j'ai fait le rêve le plus puissant de ma vie. J'ai rêvé d'un roman que j'avais écrit sur le pensionnat de ma communauté et d'une galerie de personnages traversant les décennies. Je voyais tous les éléments de l'histoire comme si je la regardais et la vivais. À la fin du rêve, j'ai lu les dernières lignes du livre, je l'ai refermé et j'ai découvert que mon nom et le titre du roman étaient écrits sur la couverture. Je me suis réveillé, j'ai écrit le rêve en détail et j'ai ressenti une sérénité que je recherchais depuis longtemps. En l'espace d'une semaine, je me suis retiré de l'école de droit et j'ai commencé à écrire, tout en sentant les échos de ce rêve me traverser. Mon travail s'inscrit dans le cadre des contes, de la tradition, de la terre et de la langue Ktunaxa. Nos histoires et nos paraboles sont fantastiques, brutales et constituent une source d'inspiration incroyable par leur longévité et leur signification. Je m'efforce de servir cette tradition. J'écris de la poésie, de la non fiction créative et de la fiction, bien que je ne pense pas que ces catégories soient à la hauteur de l'expression autochtone et Ktunaxa. J'écris actuellement mon premier roman. Il se déroule dans une communauté Ktunaxa contemporaine et est centré sur la relation entre une mère et son fils au cours d'un week-end dans un casino de l'Idaho. Il s'agit d'une sorte de comédie noire avec des éléments d'animisme surréaliste, qui explore le matriarcat, la politique tribale et la dépendance au jeu ».
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Santee Smith est une danseuse de la nation Mohawk des Six Nations de la rivière Grand, en Ontario.
« Mon travail est collaboratif, conceptuel, à plusieurs voix, intergénérationnel, interculturel, transformateur, et explore des récits abstraits ou littéraux. Il va de l'ancestral au futur, tenant le passé, le présent et l'avenir dans un même espace, une même expérience et un même corps. Il implique de s'interroger, d'écouter, de répondre, de se mettre au défi de voyager dans de nouveaux territoires physiques, mentaux et spirituels. Dans quelle mesure suis-je libre de penser, de bouger, de jouer et d'habiter l'espace ? Comment puis-je interpréter les souvenirs stockés dans les tissus, le sang et les os? »
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Amanda Strong est une cinéaste Michif, une artiste des médias et une artiste du stop motion actuellement basée sur le territoire non cédé des Salishs de la côte, également connu sous le nom de Vancouver.
Le travail d'Amanda explore les idées de la mémoire du sang et de l'idéologie autochtone. Son expérience de la photographie, de l'illustration et des médias se retrouve dans ses œuvres détaillées et primées. Ses films Indigo et Mia remettent en question les structures conventionnelles de la narration au cinéma et ont été projetés à l'échelle internationale, notamment à Cannes, au TIFF, au VIFF et au Festival international d'animation d'Ottawa. Amanda a reçu le K.M. Hunter Artist Award for Film and Video, le Vancouver Mayors Arts Awards for Emerging Film and Media Artist et, plus récemment, le Clyde Gilmour Technicolor Award emerging artist, décerné par Alanis Obomsawin. Son dernier court métrage d'animation, Four Faces of the Moon, sera présenté en avant-première à CBC Short Docs et est en cours de développement pour en faire un roman graphique. Amanda travaille actuellement sur Wheetago War et Sugar Bush, deux nouveaux courts métrages d'animation, ainsi que sur le développement de ses œuvres dans des espaces interactifs.
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Ehren « BEARwitnesss » Thomas est un musicien des Six Nations qui vit à Ottawa.
« Ma pratique artistique a toujours été axée sur une seule chose : la représentation ou la fausse représentation des peuples autochtones. Elle s'inscrit dans une quête de toute ma vie pour comprendre ce que signifie être autochtone dans un monde colonial. Il s'agit d'une quête de connaissances initiée par mes parents dès mon plus jeune âge. J'ai été élevée dans une famille d'artistes qui m'a donné un lien fort avec mon passé et mon identité. Mais j'ai aussi grandi dans un monde rempli d'images et d'idées qui contredisaient ce qu'on m'avait enseigné à la maison. En examinant la représentation erronée des peuples autochtones dans les médias, j'ai pu créer mon propre héros à partir des stéréotypes. Jay Silverheels a toujours été mon héros, même si Tonto ne faisait pas de phrases complètes. Fatigué de lutter contre l'ignorance avant même d'avoir quitté le secondaire, j'ai ressenti le besoin de trouver un moyen de créer une compréhension entre les nations autochtones et les nations coloniales par le biais de mon art. En tant que membre de A Tribe Called Red, j'ai l'occasion de m'attaquer aux représentations erronées des peuples autochtones de la manière la plus efficace qui soit : dans la façon dont je me dépeins et dont je choisis de montrer ma culture au monde ».
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Amanda Roy est une artiste vidéo et cinématographique anishinaabe de la Première nation de Wikwemikong.
« L'une de nos plus grandes forces en tant que peuple est notre sens de l'humour - il est présent dans tout. Le rire est un remède. Notre autre grande force est notre capacité d'adaptation - nous survivons et nous prospérons. Je ne vois pas assez cela, mais je vois le talent et le potentiel qui bouillonnent sous la surface. Nous avons une telle masse démographique de jeunes et même si je ne suis qu'une vague, il y a un tsunami qui arrive derrière moi et qui va tout changer ».
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Frank Shebageget est un artiste visuel Anishnabe vivant à Ottawa.
« Ma pratique, qui s'appuie sur l'esthétique des matériaux de tous les jours, exploite les relations tendues entre la production, la consommation et l'économie de la beauté, à travers la répétition des formes, les processus à forte intensité de main-d'œuvre et le jeu entre les méthodes quasi-industrielles et artisanales. Lodge se compose de 1 692 modèles réduits d'avions en tilleul fabriqués à la main, en particulier le De Havilland ‘Beaver’, dont la forme générale est celle d'une hutte de castor. Connu comme un élément reconnaissable du patrimoine canadien, l'hydravion Beaver est également un élément essentiel de la culture autochtone. Il continue d'assurer le transport vers et depuis les communautés autochtones éloignées et symbolise à bien des égards l'évolution de la structure sociale et de l'économie des Autochtones. L'œuvre combine des références à l'histoire de l'aviation du Canada ainsi qu'à ses politiques coloniales, tout en équilibrant la pertinence historique et contemporaine de ces avions pour l'identité autochtone et allochtone au Canada ».
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Brian Solomon est un danseur Anishnaabe et un artiste multidisciplinaire vivant à Toronto.
« Issu d'une communauté isolée du nord de l'Ontario de 200 personnes qui vivaient en partie de la terre et en relation avec elle, mon approche artistique intègre les épreuves de chaque être humain vivant dans les paysages urbains actuels du monde. Je m'efforce d'offrir au public, à mes collègues et à mes semblables un ‘ensemble d'outils’ qu'ils peuvent utiliser pour autochtoniser le corps, en participant à un processus continu de récupération des fonctions et des pouvoirs naturels du corps par le biais de la danse. La guérison et l'autonomisation du corps et de l'individu sont primordiales pour moi. Je crois que l'acte de danser est politique. On nous a pris notre corps, on nous a manqué de respect et on nous a vendu nos expériences au lieu de les vivre, de les ressentir et de les exprimer à travers notre corps, comme c'était prévu. Ma carrière m'a menée sur plusieurs continents, où j'ai joué et installé des œuvres d'artistes, travaillant régulièrement dans les domaines des arts visuels et du théâtre en plus de la danse ; mais la danse est mon principal centre d'intérêt parce que je crois qu'elle peut sauver le monde. Notre corps est le monde, il est composé des mêmes éléments que la planète. Le corps est pollué si nous n'écoutons pas ses systèmes et ne travaillons pas avec lui - nous mourons si cela se produit. En consacrant ma vie à danser nos histoires et celles des chorégraphes que j'admire et dont je pense que les philosophies devraient être partagées à travers le monde, j'espère avoir contribué à inspirer la reconnexion de l'humanité à son corps. C'est en effet la seule ‘chose’ que nous possédons et que nous pouvons contrôler tout au long de notre vie ».
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Leonard Sumner est un auteur-compositeur-interprète anishinaabe.
« Pour moi, la musique country et le hip-hop ont toujours constitué la bande-son parfaite pour l'expérience autochtone au Canada, en particulier dans les réserves, et je les utilise donc tous deux pour combler le fossé entre les générations, les cultures et les lieux. Je trouve du réconfort dans les accords simples des vieilles chansons country, dans les traditions vocales de Merle Haggard et de Hank Williams Senior et je trouve de la force dans la bravade et la cadence de la culture hip-hop. Je pense que beaucoup d'enfants autochtones partagent mon expérience. Je pense que beaucoup de Canadiens ont besoin d'entendre mon message ».
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Jeff Thomas est un photographe iroquois des Six Nations de Grand River, en Ontario.
« Mes recherches sur l'histoire de la photographie ont mis en évidence deux absences significatives qui allaient devenir le point de départ de mon travail : la première concernait les photographies représentant des autochtones vivant en ville et l'absence d'images produites par des autochtones. J'ai été frustré par ce silence et j'ai été mis au défi de stimuler des conversations qui n'existaient pas ».
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Eden Robinson est une auterice Haisla/Heiltsuk qui a grandi à Haisla, en Colombie-Britannique.
Le premier livre de Robinson, Traplines, un recueil de nouvelles, a remporté le Winifred Holtby Memorial Prize et a été classé parmi les livres remarquables de l'année par le New York Times en 1998. Monkey Beach, son premier roman, a été sélectionné pour le Giller Prize et le Governor General's Literary Award for fiction en 2000 et a remporté le BC Book Prize's Ethel Wilson Fiction Prize. Son prochain roman s'intitule Son of a Trickster. Ses prochains travaux en cours comprennent une suite, Trickster Drift, qui continue d'explorer la mythologie traditionnelle de la côte nord-ouest transposée dans des contextes modernes. Ses autres travaux comprennent une exploration du rôle de la politique du conseil de bande dans la lutte pour maintenir l'indépendance économique et le développement des ressources face aux traditions de préservation de la communauté et aux conflits qui en résultent.
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Armand Garnet Ruffo est membre de la Première nation crie de Chapleau Fox Lake et Sagamok Anishnawbek de Biscotasing, Chapleau, Fox Lake, Ontario.
« Qui est ce manteau noir et cette cravate ?
La sévérité chrétienne est gravée dans la ligne qu'elle dessine de sa bouche.
Il s'agit clairement d'un homme noble qui croit au travail et à la mission.
Voyez comment il se lève de la chaise de velours rouge, sort du bateau avec les deux Union Jacks qui volent comme des oiseaux de proie et se dirige vers nos tentes. On dirait que cet homme pourrait marcher sur l'eau et, pour notre bien, il le ferait probablement, s'il le pouvait ».
Extrait de Poem for Duncan Campbell Scott
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Kristi Sinclair est une musicienne haïda et crie qui vit à Toronto.
« Je compose de la musique dans différents domaines. Je joue de la guitare classique, acoustique et électrique dans des genres allant du classique au punk. Mon projet éponyme, Kristi Lane Sinclair, me permet de me produire presque toute l'année. Dernièrement, j'ai composé de la musique chorale pour les Vancouver Cantata Singers et j'ai travaillé sur des musiques de film originales ».
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Debra Sparrow est une tisserande Musqueam, une artiste et une gardienne du savoir.
« Je suis tisserande depuis 29 ans. J'ai été profondément impliquée dans la renaissance du tissage Musqueam. Je crois sincèrement que les textiles étaient et sont le fondement de notre peuple Musqueam. Mon art est ma passion et je suis en contact avec mes ancêtres à travers mes créations ».
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Alan Syliboy est un artiste visuel mi'kmaq de Millbrook, en Nouvelle-Écosse.
« Je fais de l'art et c'est l’art qui me fait, mais il s'agit toujours de nous, de mon peuple. À mes débuts, j'ai reproduit, puis stylisé, les motifs des pétroglyphes de mes ancêtres, pour finalement les utiliser comme des particules les unes des autres afin de former un support pour notre cosmologie. Je suis influencé par mon époque - culture, art, politique - mais mon identité est enracinée dans un héritage résistant, tout comme mon art. C'est la culture, l'art, la politique. L'élément politique ne réside pas dans des sujets de peinture axés sur des questions, mais dans l'affirmation cohérente d'un langage visuel mi'kmaq vivant et créatif. Je peins des idées et des valeurs atemporelles à travers des personnages et des symboles qui ont été qualifiés de mythiques, mais qui ravivent la vie culturelle. Au fur et à mesure que ma pratique artistique s'est développée, il est apparu clairement que cet objectif serait mieux servi par l'accessibilité. Ainsi, tout en réalisant des peintures originales, j'ai créé une entreprise de t-shirts et d'imprimés (qui est devenue mon gagne-pain). Plus récemment, j'ai trouvé une voix publique qui permet à mon travail de toucher un grand nombre de personnes en tant qu'art et culture (et commerce). Je participe actuellement à une exposition collective intitulée The Path We Share (Le chemin que nous partageons). Ce titre fait référence aux voyages parallèles des baleines et des peuples Mi'kma'ki après le contact avec l'Europe. Il évoque également le parcours commun des artistes autochtones. La peinture est le cœur de ma pratique artistique, mais j'explore aussi l'animation, le multimédia et la musique. Je me concentre sur les jeunes Mi'kma'ki, les encourageant à faire de l'art... à vivre la culture ».
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Joseph Tisiga est un artiste multidisciplinaire de la Première nation Dénée Kaska et d'origine européenne mixte.
La pratique multidisciplinaire de Tisiga comprend la performance, la photographie, la sculpture, l'installation, mais la peinture et le dessin sont à la base de son travail. Son travail examine les notions d'identité, d'héritage culturel et social, de banalité, de métaphysique, de mythologie, etc., qui filtrent à travers une construction narrative évolutive et sont unifiées dans sa pratique. Parmi les expositions récentes, citons : A Sacred Game : Escape is Perpetual (Diaz Contemporary, Toronto) ; Oh Canada (Massachusetts Museum of Contemporary Art, North Adams, MA, USA) ; Northern Exposures (SAW Gallery, Ottawa, ON) ; Traversing Yukon Landscapes (Yukon Arts Centre, Whitehorse, YT) ; The Painting Project (Galerie de l'UQAM, Montréal, QC). En 2009, Tisiga a été finaliste au concours de peinture RBC et a reçu le prix Joseph S. Stauffer. En 2011, il a été inscrit sur la liste longue du Sobey Art Award et a remporté le concours d'art autochtone Historica-Dominion.
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Karen Lee White est une écrivaine salish du Nord, tuscarora, chippewa et écossaise de l'île de Vancouver.
« Mon écriture est mon médicament. Je ne me suis jamais sentie chez moi nulle part. L'écriture m'emmène là où je n'ai jamais été. Ancienne élève du Banff Centre of the Arts à deux reprises, j'ai été ravie d'être célébrée par la Fondation Hnatyshyn aux côtés de mes anciens professeurs du Indigenous Emerging Writer Program. Je vis à Victoria, en Colombie-Britannique, où je suis conseillère principale au ministère des Relations et de la Réconciliation avec les Autochtones de la Colombie-Britannique, et j'écris surtout. Une première pièce, Satan and Jesus do Chinatown, a été jouée à guichets fermés en 2015 avec une distribution entièrement autochtone. Mohawk Air a été commandée et jouée à guichets fermés en 2017 dans le cadre du Sparkfest. Mon œuvre comprend un recueil de nouvelles, une pièce de théâtre A Conspiracy of Ravens et sept romans, publiés dans des revues littéraires, une compilation autochtone et des magazines électroniques. L'inspiration me vient des années passées dans le silence profond du peuple Tlingit-Tagish dans le paysage sauvage du Yukon. Trois ans parmi les Shona du Zimbabwe m'ont rempli de joie, de rythme et de vie. Mes enseignements, tout ce dont j'ai été témoin, vivent dans l'écriture. Ma peau, mon sang et mes os de Salish du Nord, de Duklaweidi, de Tuscarora, de Chippewa et d'Écossais reposent là, dans les pages. La maison est là. Dans les mots ».
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Joshua Williams est un musicien de Cree-Weenusk.
« Je compose de la musique et des paroles qui suscitent la réflexion et l'émotion, dans le but d'inspirer les gens. Lorsque j'ai commencé à jouer ma propre musique, je l'ai fait par besoin de m'exprimer. J'avais passé un certain temps sans abri et déprimé et j'avais besoin d'un exutoire émotionnel. La musique a été cet exutoire émotionnel tout au long de ma vie, mais lorsque j'ai commencé à constater l'effet que mes histoires et mes compositions avaient sur les gens, j'ai réorienté mon chemin. J'ai réalisé que la musique que je faisais était plus importante que moi. Elle touche les jeunes et les moins jeunes de tous les horizons. L'accueil réservé à ma musique a été constant partout où je suis allée. Je suis convaincu que si l'on me donne la bonne opportunité, le potentiel est illimité. Je suis déterminée à m'améliorer et à partager ma musique dans le monde entier. Je suis enthousiaste à l'idée de représenter mon peuple et mon pays d'une manière importante ».
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Richard Van Camp est un fier membre de la nation Dogrib (Tlicho) de Fort Smith, dans les Territoires du Nord-Ouest.
Il est l'auteur de deux livres pour enfants en collaboration avec l'artiste cri George Littlechild : A Man Called Raven et What's the Most Beautiful Thing You Know About Horses? Van Camp a publié un roman, The Lesser Blessed, qui fait maintenant l'objet d'un long métrage avec First Generation Films ; ses recueils de nouvelles comprennent Angel Wing Splash Pattern, The Moon of Letting Go and Other Stories, Godless but Loyal to Heaven et Night Moves. Il est l'auteur de trois livres pour bébés : Welcome Song for Baby : A Lullaby for Newborns ; Nighty Night : A Bedtime Song for Babies and Little You (maintenant traduit en cri, en déné et en Dene K'e!), et il a publié deux bandes dessinées avec le Réseau autochtone en santé : Kiss Me Deadly et Path of the Warrior. Son roman graphique, Three Feathers, traite de la justice réparatrice ; son nouveau roman, Whistle, traite de la santé mentale et de la demande de pardon, et son roman graphique, The Blue Raven, traite de la santé mentale. Son dernier roman graphique, A Blanket of Butterflies, traite du rétablissement de la paix et a pour héroïne une grand-mère. Parmi les adaptations cinématographiques de son œuvre, citons Mohawk Midnight Runners, de Zoe Hopkins, d'après la nouvelle de Richard, Dogrib Midnight Runners, tiré de The Moon of Letting Go, et Hickey Gone Wrong, d'après sa bande dessinée, de Chris Auchter.
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Roxann Karonhiarokwas Whitebean est une réalisatrice mohawk de Kahnawake.
« Je m'appelle Roxann Karonhiarokwas Whitebean et je suis une cinéaste indépendante de 32 ans originaire de Kahnawake. J'ai eu le privilège d'étudier et de vivre les coutumes des peuples iroquois. La tradition orale est un aspect important de notre culture, car c'est la première source de transmission de notre histoire aux générations futures. J'utilise la tradition orale et la mêle à un contenu visuel contemporain dans le but d'intéresser mon public à des histoires uniques qui sont sous-représentées. Mon objectif en tant que cinéaste est de devenir une réalisatrice qui crée des longs métrages uniques dans les genres de la fiction et du documentaire. J'espère continuer à grandir en tant qu'artiste et à partager nos vérités avec le monde qui emblématise nos réalités passées et actuelles ».
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Stan Williams est un photographe Mohawk/ Anishnabe vivant à Toronto.
« À l'ère de la vérité et de la réconciliation, il convient de se demander pourquoi les victimes doivent se réconcilier. Un survivant des pensionnats indiens a dit un jour : ‘Nous vous disons la vérité parce que nous en avons assez d'être blessés’. C'est à partir de ces mots, et d'autres du même genre, que le changement doit intervenir. Je me sers de la photographie pour illustrer le magnifique combat de nos peuples autochtones. Souvent mal interprétées par les étrangers, les histoires de nos communautés sont souvent exprimées à travers un prisme colonial oppressif. Mon intention est de dépeindre notre lutte collective pour le respect et la justice, d'une manière qui rende digne la réalité que beaucoup s'efforcent de surmonter. Mon objectif est de faire avancer la critique et la révocation du colonialisme afin de créer un espace pour dire la vérité. Les personnes représentées dans mon travail révèlent souvent une histoire pacifique, puissante et juste. Je pense que l'expression de notre identité est nécessaire pour défaire le travail du colonisateur. Je m'efforce d'amplifier les voix de notre activisme local par le biais de mes photographies documentaires, afin d'inspirer le changement. Ma motivation à créer est liée à la résilience de mon père, qui a su peindre les histoires de notre peuple. Je m'efforce d'imiter son symbolisme dans mes images. Lui-même survivant, il a travaillé par nécessité pour enseigner et subvenir à ses besoins. Dans un esprit de réciprocité, j'espère que mes images pourront faire avancer nos histoires ».
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Lavinia Van Heuvelen est une artiste de l'artisanat d'art d'Iqaluit.
« Je travaille avec de l'argent sterling et des matériaux naturels trouvés au Nunavut. Je me sens connectée lorsque j'utilise des matériaux que mes ancêtres inuits ont toujours utilisés pour l'art, les outils, etc. J'aime représenter des thèmes traditionnels d'une manière nouvelle. L'argent est un matériau relativement nouveau pour les Inuits, un matériau idéal pour la fabrication de bijoux qui se marie bien avec l'ivoire, les fanons, la corne de bœuf musqué et les bois de cervidés. Mes bijoux commencent par une image dans mon esprit, deviennent une tâche pour mes mains et lorsque j'ai terminé, je peux voir tout mon dur travail achevé, il n'y a pas de meilleur sentiment d'accomplissement. J'ai grandi dans le sud de l'Ontario, où le patrimoine, les traditions et la culture d'une personne ne sont pas présents tous les jours. Maintenant que je vis à Iqaluit depuis 5 ans, il est difficile de ne pas être inspiré lorsque la beauté du Nord et de ses habitants m'entoure ».
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Keith Whiteduck est un musicien algonquin de la nation Kitigan Zibi, au Québec.
« Je suis entré à l'école en tant que guitariste de rock and roll et lorsque j'ai terminé ce programme particulier, j'en suis sorti en tant que pianiste classique. L'exposition est simple mais très efficace. Il m'a suffi de voir un pianiste de concert en concert pour passer de mon principal instrument d'étude à un autre ».
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Tara Williamson est une musicienne crie qui vit à Peterborough, en Ontario.
« Ma pratique artistique est basée sur les objectifs de diversité et de durabilité. Par diversité, j'entends que je veux continuer à explorer diverses façons d'utiliser mes compétences de musicienne et d'écrivaine. J'ai composé de la musique pour des performances artistiques, animé des ateliers d'écriture de chansons, enregistré et publié des albums à titre individuel et en collaboration avec d'autres artistes, et j'ai officialisé une relation de mentorat avec Tomson Highway pour l'écriture d'une comédie musicale. La durabilité de ma pratique signifie que je dois entretenir de bonnes relations avec d'autres artistes, des producteurs et des organismes subventionnaires afin de pouvoir maintenir ma pratique tout au long de ma vie. Je sortirai un nouvel album à l'automne 2016 et j'ai des projets pour un autre album en 2017. L'année prochaine, j'achèverai la comédie musicale Kwe et j'y consacrerai un atelier. J'ai également commencé à écrire une série d'histoires courtes qui s'inspirent librement des histoires traditionnelles anishinaabe. Je souhaite composer une pièce chorale en anishinaabemowin qui, je l'espère, sera prête pour le prochain album. Cette bourse me permettrait de poursuivre une pratique artistique diversifiée tout en me donnant l'espace nécessaire pour développer et nourrir de nouvelles idées pour de futurs projets ».
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Katherena Vermette est une écrivaine métisse de Winnipeg, au Manitoba.
« Je me considère comme une écrivaine métisse. Je dis d'abord métisse parce qu'avant tout, je suis fière d'appartenir à ma nation. En tant qu'écrivaine, j'ai des références en matière d'éducation, de performance et de publication dans plusieurs genres, y compris la poésie, la fiction courte, le roman, la littérature pour enfants (première et deuxième années), le film documentaire, les médias mixtes et la poésie spoken word. Mon premier amour est la poésie et mon premier livre North End Love Songs (The Muses' Company) a remporté le Prix littéraire du Gouverneur général pour la poésie en 2013. Cette année (2016), je lancerai un roman, The Break (House of Anansi) et un court métrage documentaire, this river (Office national du film du Canada). Fondamentalement, je partage des histoires sur le support qui facilite le mieux leur narration. Mon travail se concentre sur des histoires et des personnages autochtones contemporains, le plus souvent des femmes et des filles autochtones en milieu urbain. Mon objectif est de montrer la beauté et la force de mon peuple de la manière la plus authentique et la plus vraie possible. Dans mon travail, je veux que les autochtones se voient dépeints de manière honnête et authentique et je veux que les non-autochtones voient l'humanité et l'éclat de mon peuple. En fin de compte, mon objectif est le même que celui de tous les autres : je veux honorer ceux qui m'ont précédée et préparer une place pour ceux qui viendront après moi. Je suis titulaire d'une maîtrise en beaux-arts en écriture créative de l'Université de Colombie-Britannique et d'un diplôme de premier cycle en littérature. Outre l'écriture, je coordonne des programmes d'art autochtone et j'enseigne l'écriture à Winnipeg, au Canada ».
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Laakkuluk Williamson Bathory est une conteuse, une poète et une artiste de la scène originaire d'Iqaluit.
« En tant qu'artiste inuk, je défends le besoin humain profond de tous les peuples, et en particulier des peuples autochtones postcoloniaux, de s'exprimer à un niveau d'excellence créative. Je suis une écrivaine multidimensionnelle avec une expérience chevronnée dans l'enseignement, le journalisme, la prose et la performance. Je suis également une artiste reconnue dans le monde circumpolaire pour mon travail vif, ma nature collaborative et mes normes professionnelles. Mes spectacles sont axés sur l'uaajeerneq (danse des masques groenlandais), les contes et la poésie. Je suis une bénéficiaire cultivée et instruite de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, et je parle groenlandais, inuktitut, français et anglais. J'ai une solide formation universitaire en sciences politiques et en psychiatrie culturelle. À la base, je suis un membre actif de la communauté qui se consacre à la promotion de la pluralité, de l'égalité des sexes et de l'enrichissement des expériences culturelles et artistiques pour les personnes de tous âges. Je suis mère de trois merveilleux enfants ».
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Keith Wolfe Smarch est un sculpteur de la Première nation Tagish, à Carcross, au Yukon.
« Je peux honnêtement dire que Dempsey Bob a changé le cours de ma vie. Il m'a dit : ‘Maintenant, je ne me contente pas de te donner ça, c'est une responsabilité que tu dois assumer, apprendre et transmettre à d'autres’, alors j'ai accepté la responsabilité d'apprendre l'art et de le transmettre à mon peuple ».
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Niki (Nicole) Watts est une artiste visuelle crie des plaines, née et élevée à Bella Coola, en Colombie-Britannique.
« J'ai grandi dans une communauté sauvage isolée sur la côte centrale de la Colombie-Britannique. Mon travail fait référence à mes expériences avec les gens, la faune et les cultures des Premières Nations Cree et Nuxalk. Mon art témoigne de mes expériences dans cette région sauvage isolée et vierge. J'utilise mon art comme un moyen de parler des problèmes que rencontrent les peuples autochtones au Canada ou comme un moyen d'aborder les stéréotypes liés à notre culture. Chez moi, à Bella Coola, j'étais la petite fille que tout le monde connaissait dans ma communauté et qui sauvait les animaux errants et les animaux sauvages blessés. Je me suis intéressée à la conservation et j'ai su que je voulais inclure ma passion pour la conservation de la faune dans mes œuvres. Mes dessins et mes œuvres en techniques mixtes présentent souvent des figures d'animaux ou de personnes qui se fondent les uns dans les autres. Il est important pour moi d'inclure la faune dans mon art car nous partageons la terre avec elle. Je travaille sur un large éventail de supports et de formes d'art allant du dessin à la peinture, en passant par le découpage de papier, le collage, la sculpture et le feutrage. Mon processus consiste à esquisser des idées afin de rechercher des moyens de concrétiser ma vision. Mes racines écologistes et militantes sont évidentes dans les thèmes et l'imagerie que j'explore dans mon travail ».
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Jennifer Williams est une photographe inuite originaire de Nain, au Labrador.
« Mon travail est critique et artistique, avec une tendance documentaire, visant à capturer le monde actuel et changeant des Nunatsiavummiut. J'utilise la photographie comme un moyen de documenter le monde qui m'entoure. Je m'intéresse à l'imagination et au partage des histoires du peuple inuit et de nos voisins nordiques du Labrador. Je suis attirée par le désir d'enregistrer les traditions anciennes, continues et vivantes des Inuits du Labrador. Cette exploration m'aide à m'engager plus profondément dans mon propre héritage inuit et dans mon désir de préserver ce savoir pour les générations futures. Mon objectif est de créer des œuvres d'art qui amènent les spectateurs à comprendre notre mode de vie distinct sur notre côte subarctique et parmi nos peuples inuits particuliers. J'aime photographier les gens in situ, dans leur environnement et leurs circonstances quotidiennes. Je m'intéresse aux pratiques et aux traditions telles qu'elles sont encore célébrées aujourd'hui au Labrador, afin de créer un témoignage visuel d'une époque, d'un lieu et d'un peuple particuliers. Je suis née et j'ai grandi au Labrador et j'y vis encore aujourd'hui, dans la région inuite la plus méridionale de l'Arctique circumpolaire. Mon travail vise à faire découvrir aux autres le monde que j'ai connu toute ma vie, mais qui est peu connu en dehors de notre côte septentrionale. Je cherche également à refléter notre riche patrimoine auprès de nos peuples, d'une manière qui soit fidèle à notre culture, à nos croyances et à notre vision du monde. Mes photographies sont le fruit du temps que j'ai passé sur le terrain et dans nos communautés, et avec les images que je capture, je souhaite partager avec le spectateur les expériences de notre vie subarctique unique ».